Le viniculteur valaisan qui produit autant de vin que toute la Suisse

Bernard Fontannaz a établi le fer de lance de son industrie vinicole près de la ville de Stellenbosch, au coeur des montagnes sud-africaines.

Ce natif de Vétroz (VS) baigne depuis l’enfance dans le monde du vin, mais c’est à 11'000 kilomètres de la Suisse qu’il a commencé son aventure vinicole il y a trente ans. C'était en 1993, juste au moment où le pays se libérait du régime d'apartheid et que Nelson Mandela devenait président de la nation arc-en-ciel.

"Je me suis dit qu’avant que je m’établisse en Valais (…), je voulais voyager un peu, je pensais rester six mois", raconte-t-il samedi dans le 19h30 de la RTS. Mais "six mois ont tourné en dix ans, dix ans ont tourné en vingt ans, et trente ans plus tard on est toujours à Stellenbosch!"

Un véritable empire du vin

En 2002, il lance Origin Wine, sa propre entreprise et la base de son empire. Cette usine produit aujourd'hui 100'000 bouteilles par jour pour 600 étiquettes différentes. Ces vins seront envoyés aux quatre coins du monde, et pour certains en canette ou en bouteille de bière. Car pour Bernard Fontannaz, il n’y a pas de mauvaise façon de vendre du vin.

"Le client jeune est parfois intimidé par les vins, qui sont souvent un peu mystérieux et complexes", explique-t-il. "Donc on essaie de démystifier le vin et de le rendre abordable et accessible à tout le monde".

A l’image de son usine, le monde de Bernard Fontannaz est actif et coloré. Mais il n’est pas toujours facile pour lui de faire une pause. "Je suis toujours très critique, et encore plus envers moi-même", analyse-t-il. "Parfois, je pense que ce serait mieux d’apprécier ce qui a été fait jusqu’à maintenant".

De Stellenbosch à Oxford

Passionné d’aviron, Bernard Fontannaz vit désormais à Oxford en Angleterre. Et quand il revient en Afrique du Sud avec son épouse, c’est toujours l’occasion d’une fête dans son bar à vin de Stellenbosch, où ses origines ressortent.

"N'insultez jamais un homme ou une femme suisse sur cette question", lance-t-il en anglais à son auditoire. "Leur demander s'ils sont Romands ou Suisses allemands, c'est une déclaration de guerre".

Le Valaisan retrouve aussi ses proches dans sa villa autour d’un braai, fameuse grillade sud-africaine. "C’est l’émotion, la chaleur du bois, la fumée, de discuter, de rattraper le temps avec les amis qu’on n’a pas vu pendant longtemps", confie-t-il avant de déguster un verre de rouge.

Gabriel Porrometo/oang