Anne-Marie Blanc, "notre Gilberte", est décédée

Anne-Marie Blanc devient célèbre en jouant Gilberte de Courgenay
dans le film éponyme de Franz Schnyder en 1941. L'oeuvre, un
classique du cinéma suisse, lance la comédienne alors âgée de 22
ans. Le personnage de Gilberte, qui soutient le moral des soldats
suisses mobilisés entre 1914 et 1918, lui collera à la peau durant
toute sa carrière.

Née le 2 septembre 1919 à Vevey (VD), Anne-Marie Blanc grandit à
Berne. Elle pense devenir médecin, mais le destin en veut
autrement. Après le gymnase, elle entre sans avoir fait de
formation théâtrale dans la compagnie du Schauspielhaus de Zurich.
Là, le metteur en scène Leopold Lindtberg la remarque et en fait
son actrice fétiche. Ce cinéaste alémanique très coté à l'époque
lui propose son premier rôle à l'écran dans «Wachtmeister Studer»
(Sergent Studer) qui sort en 1939.

Sous les ordres d'Erich von Stroheim

Suivront «Lettres d'amour mal
employées» (1940) ou «Landammann Stauffacher» (1941). En 1946, elle
tourne avec Erich von Stroheim à Paris dans «On ne meurt pas comme
ça». Anne-Marie Blanc reçoit même une offre pour aller à Hollywood.
Cependant la perspective d'un contrat de sept ans lui fait renoncer
par égard pour son mari, le producteur Heinrich Fueter, et ses
trois enfants.



Dans les années 1970, l'actrice s'intéresse à la nouvelle
génération de cinéastes suisses. Elle tourne dans «Violanta» de
Daniel Schmid en 1977 ou «L'Allègement» de Marcel Schüpbach en
1983. Elle figure aussi au générique de nombreux films destinés au
grand public.



La comédienne joue également dans la populaire série télévisée
produite par SF «Lüthi et Blanc». Mais Anne-Marie Blanc est avant
tout une interprète de scène. Après avoir fait partie de la troupe
du Schauspielhaus de Zurich entre 1939 et 1952, où elle interprète
la plupart des grands rôles du théâtre suisse, elle prend peu à peu
davantage de risques professionnels. Elle choisit l'indépendance et
accepte des propositions de théâtres suisses et étrangers. Elle
joue parfois en français.

Pour l'amour du théâtre

Anne-Marie Blanc s'est donnée toute sa vie corps et âme au
théâtre. Elle ne savait rien faire d'autre, disait-elle. Quelques
mois après ses 85 ans elle accepte encore de jouer dans «Savannah
Bay» de Marguerite Duras, sa dernière apparition sur les planches.
Cette pièce, dans laquelle elle apparaît avec sa petite fille Mona
Petri Fueter, est notamment présentée au Schauspielhaus de
Zurich.



La disparition d'Anne-Marie Blanc suscite une grande émotion en
Suisse alémanique. La date et le lieu de son inhumation ne sont pas
encore connus. La comédienne laisse derrière elle une grande
famille, dont plusieurs membres sont actifs dans le secteur
culturel.sa petite fille Mona Petri Fueter, est notamment présentée
au Schauspielhaus de Zurich.



ats/ps