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La crainte de la perte du libre choix du médecin a plombé le Managed-Care

MANAGED CARE 1 [Gaëtan Bally]
La crainte du libre choix u médecin a été déterminante lors de la votation. - [Gaëtan Bally]
La crainte de perdre le libre choix du médecin a été déterminante dans le net rejet (76%) du Managed-Care en votation le 17 juin. Cet argument des opposants a convaincu 73% des votants, révèle l'analyse VOX publiée vendredi.

Les auteurs de l'analyse VOX voient dans l'échec cinglant des réseaux de soins devant le peuple (76% de non) un "cas exemplaire de naufrage d'un projet des autorités". L'argument de la perte du libre choix du médecin a convaincu 73% des votants, révèle l'étude publiée vendredi.

Les personnes sondées ont aussi davantage fait confiance aux opposants qu'aux partisans sur les conséquences financières de la réforme proposée: 64% étaient d'avis que les coûts de la santé continueraient à augmenter pour les assurés.

Mots d'ordre peu suivis

L'échec de cet objet, qui avait pourtant été accepté par une nette majorité du Parlement, est aussi dû au fait que les votants n'ont guère suivi les mots d'ordre des partis. Au vu de la division qui régnait dans la plupart des formations, ce résultat n'est pas inattendu, écrivent les auteurs de l'étude.

Le rejet le plus net est venu des sympathisants de l'UDC (87%), qui s'opposait au projet. Seuls 32% des partisans du PDC et 28% du PLR ont suivi le mot d'ordre de ces deux partis qui prônaient le oui. Une majorité des sympathisants du PS ont voté non, suivant le mot d'ordre adopté par l'assemblée des délégués, mais 32% ont tout de même déposé un oui dans l'urne. Le PS était très divisé.

Différence hommes/femmes

L'étude révèle aussi une différence entre hommes et femmes. Si les premiers ont clairement rejeté l'objet (69%), les secondes l'ont fait encore bien plus nettement (80%). Les personnes déjà membres d'un réseau de soins ont par ailleurs été plus favorables au projet (34%) que les autres, dont le refus a atteint 81%.

L'analyse VOX montre en outre que la connaissance de cet objet complexe n'était pas excessivement faible. Mais comme le contenu était très étoffé, cela a obligé les votants à se concentrer sur certains aspects pour prendre leur décision et à ignorer souvent d'autres dimensions.

agences/dk

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Traités internationaux: l'UDC contre les autres

Concernant l'initiative "Pour le renforcement des droits populaires dans la politique étrangère" (balayée à 75%), le fossé entre partisans et adversaires se résumait grosso modo à une opposition entre les sympathisants de l'UDC et le reste des votants.

L'électorat de l'UDC a soutenu à une majorité des deux tiers la proposition de l'Action pour une Suisse indépendante et neutre (ASIN).

Les partisans du PLR, du PDC et du PS l'ont en revanche rejetée dans des proportions oscillant entre 83 et 90%.

Les personnes ayant voté non sont 41% à avoir argumenté qu'en cas d'acceptation de l'initiative, il faudrait voter sur de trop nombreux objets et qu'en outre ces projets complexes poseraient à l'électorat des exigences trop élevées.

Même si les arguments des initiants recueillaient une sympathie plus élevée que le résultat de la votation ne le laisse supposer, trois quarts des sondés ont néanmoins estimé que le texte entraînerait non pas davantage de démocratie, mais davantage de votation inutiles.

L'épargne-logement largement balayée

Le troisième objet en votation le 17 juin, l'initiative "Accéder à la propriété grâce à l'épargne-logement" (refusée à 69%) était pratiquement similaire à un autre texte rejeté en mars.

Sur ce thème, le profit personnel qu'on pensait pouvoir retirer de l'initiative a été décisif dans le choix des votants. L'attachement à un parti n'a joué qu'un rôle secondaire.

Les sympathisants du PDC et du PS - tous deux pour le non - ont majoritairement suivi les consignes de vote.

Les votants proches du PLR et de l'UDC ont eux aussi déposé en majorité un non dans l'urne, contrairement à la recommandation de ces deux partis.

L'analyse VOX en bref

L'analyse VOX se base sur un sondage post-votations effectué par l'institut de recherche gfs.bern.

Les données ont été analysées par l'Institut des sciences politiques de l'Université de Berne.

L'échantillon se composait de 1507 ayants droit au vote, dont 53% de Suisse alémanique, 27% de Suisse romande et 20% de Suisse italienne.

La marge d'erreur est de +/-2,5%.