Le Covid long touche un Européen sur trente, avec des gênes durables pour certains
Alors qu'un Européen sur trente est touché par le Covid long selon l'OMS, ce qui signifierait 300'000 personnes en Suisse, les journées peuvent s'avérer difficiles pour les personnes concernées. Parfois, les séquelles perturbent le quotidien de façon importante, le tout sans solution de guérison.
Fiona, qui suit un programme de réadaptation à l'effort dans une clinique vaudoise, explique lundi dans le 19h30 qu'elle a vécu un brusque retour à l'amère réalité du Covid après un été où elle se sentait bien.
"En septembre, j'ai eu un gros crash où je me suis sentie tout de suite très fatiguée, épuisée, avec une réminiscence de tous mes symptômes. Ce n'était vraiment pas facile mais je commence à remonter un petit peu la pente", témoigne-t-elle.
En effet, après avoir contracté le Covid long, on peut aller mieux, mais il n'existe aucun traitement qui le guérit avec l'assurance de ne pas replonger.
Pas de traitement
Les scientifiques définissent le Covid long, ou syndrome post-Covid, par la persistance d’une grande variété de symptômes plus de trois mois après un épisode aigu de Covid-19.
"Tous les traitements que l'on peut donner sont à buts symptomatiques. Ils permettent seulement de réduire le plus possible les symptômes", explique la doctoresse Mayssam Nehme, responsable des consultations post-Covid aux HUG, où plus de 2000 patients se sont succédé.
Problème respiratoire, anxiété, fatigue et pertes de mémoire sont autant de symptômes de la maladie dont souffre encore Thibaud, qui préfère rester anonyme, car son employeur ignore sa maladie.
"J'ai cherché des solutions sur internet et j'ai testé des traitements expérimentaux en faisant une balance bénéfice-risque acceptable. J'ai été jusqu'à Madrid voir d'autres médecins. Maintenant, j'ai un rendez-vous chaque mois à Zurich. J’ai déboursé 35'000 francs en 3 ans. J’ai dû laisser mon appartement et retourner vivre chez mes parents pour assurer cette charge financière."
Plus de 200 symptômes distincts ont été rapportés par les personnes qui souffrent de Covid long. Chaque patient ne ressent pas l’ensemble de ces symptômes et tous ne sont pas forcément liés au Covid long.
Davantage de recherche
Même si la pathologie peut être plus ou moins intensément vécue, elle doit être prise plus au sérieux, selon le monde médical.
"Nous avons besoin de davantage de recherche, de soutien. La Confédération pourrait davantage nous aider", précise encore la Dre Mayssam Nehme.
En cette fin d’année, le variant actuel du virus continue de circuler, avec un risque toujours présent, pour les personnes atteintes, de contracter ensuite un Covid long.
>> Ecouter le podcast du Point J sur le retour du Covid :
![Le Covid est-il de retour ? [Pexels]](https://img.rts.ch/articles/2023/image/mj30kv-26168409.image?w=960&h=384)
Pexels Reportage TV: Emilien Verdon
Adaptation web: lan avec afp
Publié
Le Covid reste une menace, selon l'OMS
Face à la pandémie de Covid, l'OMS avait déclaré une urgence de santé publique de portée internationale le 30 janvier 2020, son plus haut niveau d'alerte, finalement levée le 5 mai 2023.
Le Covid-19 reste "une menace", a affirmé la semaine passée Maria Van Kerkhove, la scientifique de l'OMS chargée de piloter la lutte contre la pandémie. "Ce virus, le SRAS-CoV-2, circule actuellement dans tous les pays et constitue toujours une menace", a-t-elle ajouté. "Nous devons rester vigilants car le virus circule, évolue et change."
Il existe actuellement trois variant du virus du Covid-19 (XBB.1.5, XXB.1.16 et EG.5) dits "d'intérêt", c'est à dire faisant l'objet d'une surveillance renforcée. Un quatrième (BA.2.86) doit venir se joindre à cette cohorte même s'il ne présente pas de gravité accrue de la maladie.
Outre les symptômes aigus et immédiats, l'OMS s'inquiète toujours des effets à long terme causés par le virus, connus sous le nom de Covid long, alors que la maladie connaît un nouveau pic actuellement.
"Nous avons des preuves que la vaccination avec les vaccins Covid-19 réduit le risque" de Covid long, a commenté à ce sujet Maria Van Kerkhove. Elle a indiqué que 13,5 milliards de vaccins Covid-19 ont été administrés dans le monde depuis les premières injections de la fin 2020.
L'experte a aussi encouragé les habitants de l'hémisphère nord, où l'hiver commence bientôt, à se faire vacciner contre le Covid et la grippe.