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Début des élections à hauts risques pour le président turc Erdogan

Le président turc Erdogan a voté dimanche à Istanbul. [Keystone - EPA/Sedat Suna]
Les Turcs se rendent aux urnes pour des élections qui s'annoncent serrées / Le 12h30 / 1 min. / le 24 juin 2018
La Turquie a commencé à voter dimanche lors d'élections présidentielle et législatives qui constituent le plus grand défi lancé à Recep Tayyip Erdogan depuis qu'il est arrivé au pouvoir voici plus de 15 ans.

Les bureaux de vote ont ouvert à 08h00 locales (06h00 en Suisse). Plus de 56 millions d'électeurs sont appelés aux urnes à travers l'ensemble du pays et les opérations de vote prendront fin à 17h00 (15h00 en Suisse).

Ce scrutin est le premier depuis le référendum de 2017 par lequel les Turcs ont, à une courte majorité, approuvé une révision de la Constitution qui renforce les pouvoirs du chef de l'Etat.

Sursaut de l'opposition

S'il pensait mettre toutes les chances de son côté en convoquant ces élections pendant l'état d'urgence et plus d'un an avant la date prévue, Recep Tayyip Erdogan a été rattrapé par la dégradation de la situation économique et s'est heurté à un sursaut inattendu de l'opposition.

Voyant dans ces élections leur dernière chance d'arrêter Erdogan dans sa quête d'un pouvoir incontestable, des partis aussi différents que le CHP (social-démocrate), l'Iyi (nationaliste) et le Saadet (islamiste) ont noué une alliance inédite pour le volet législatif des élections, avec l'appui du HDP (pro-kurde).

Le candidat du CHP à la présidentielle, Muharrem Ince, un député pugnace, s'est imposé comme le principal rival de Recep Tayyip Erdogan pour la présidentielle, électrisant plusieurs centaines de milliers de partisans lors de gigantesques rassemblements aux allures de démonstrations de force.

>> Voir le sujet du 12h45 sur Muharrem Ince :

Elections turques: le président Erdogan pourrait ne pas être réélu au premier tour
Elections turques: le président Erdogan pourrait ne pas être réélu au premier tour / 12h45 / 1 min. / le 24 juin 2018

L'économie, sujet de préoccupation

Si Recep Tayyip Erdogan reste tout de même le favori de la présidentielle, il n'est pas assuré de récolter les plus de 50% des voix nécessaires pour éviter un second tour qui se déroulerait le 8 juillet.

Surtout, les observateurs n'excluent pas que l'alliance de l'opposition puisse priver l'AKP de sa majorité parlementaire, ce qui plongerait la Turquie dans l'inconnu au moment où elle affronte une situation économique délicate.

L'économie, qui a longtemps été l'atout de l'AKP, s'est imposée comme un sujet de préoccupation majeur avec l'effondrement de la livre turque et une inflation à deux chiffres qui ont atteint les Turcs au portefeuille.

>> Les explications d'Abraham Zisyadis :

Elections turques: les observations d’Abraham Zisyadis
Elections turques: les observations d’Abraham Zisyadis / 19h30 / 1 min. / le 23 juin 2018

agences/lan

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L'opposition dénonce des tentatives de fraude

Le principal parti d'opposition turc (CHP) a dénoncé des tentatives de fraude lors des élections législatives et présidentielle anticipées qui se tiennent dimanche. Il a énuméré plusieurs exemples de tentatives de bourrage d'urnes.

Craignant des fraudes, en particulier dans le sud-est à majorité kurde, opposants et ONG ont mobilisé plusieurs centaines de milliers d'observateurs pour surveiller les urnes.