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La trêve en Syrie menacée par des combats près de Damas pour de l'eau

Un combattant rebelle dans le village d'al-Rayhan, près de Damas, le 2 janvier 2017. [reuters - Bassam Khabieh]
Un combattant rebelle dans le village d'al-Rayhan, près de Damas, le 2 janvier 2017. - [reuters - Bassam Khabieh]
Les habitants de Damas manquent d'eau courante, conséquence des combats entre régime et rebelles pour le contrôle de la principale source alimentant la capitale. La trêve établie par Moscou et Ankara est menacée.

"Des combats se poursuivent entre d'un côté les troupes du régime et son allié du Hezbollah libanais, et de l'autre des groupes rebelles et des combattants de Fateh al-Cham (ex-branche syrienne d'Al-Qaïda) dans la région de Wadi Barada", a indiqué jeudi le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane.

Wadi Barada est un secteur-clé rebelle où se trouvent les principales sources d'approvisionnement en eau potable pour la capitale syrienne et ses environs. Il est la cible des forces prorégime qui tentent de s'en emparer. Mercredi soir, ces dernières ont lancé "des dizaines de frappes aériennes et tirs d'artillerie", selon l'OSDH.

Eau contaminée au diesel?

Le régime accuse les rebelles de "contaminer au diesel" les réserves d'eau et de couper le réseau d'approvisionnement vers Damas, qui connaît de sérieuses pénuries depuis le 22 décembre. Il soutient aussi que le groupe djihadiste Fateh al-Cham, exclu de la trêve, est présent à Wadi Barada, ce que nient les insurgés.

Le régime de Bachar al-Assad a par ailleurs bombardé mercredi soir plusieurs zones rebelles dans la Ghouta orientale près de Damas, ainsi que le secteur rebelle de Rachidine à l'ouest d'Alep, selon l'OSDH.

Discorde turco-iranienne

Dans la plupart des autres régions, les combats ont toutefois cessé après l'entrée en vigueur du cessez-le-feu le 30 décembre. La trêve est parrainée par la Turquie, soutien des rebelles, et la Russie, alliée de Damas.

Cette cessation des hostilités doit ouvrir la voie à des négociations de paix prévues fin janvier à Astana au Kazakhstan. Or, ces discussions sont menacées par les violations de la trêve. "Quand nous regardons qui commet ces violations (du cessez-le-feu), nous voyons que c'est le Hezbollah, en particulier, les groupes chiites et le régime" d'Assad, a affirmé mercredi le chef de la diplomatie turque Mevlüt Cavusoglu. Et d'appeler l'Iran à "faire pression sur les milices chiites et le régime".

"Les remarques non-constructives de responsables turcs ne feront que compliquer davantage la situation actuelle et accroître les problèmes vers la solution politique à la crise syrienne", a réagi mercredi soir Bahram Ghasemi, porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères. Il a appelé la Turquie à ne pas "compliquer davantage la situation" en Syrie.

ats/afp/fme

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Un attentat à la voiture piégée frappe la ville de Jablé

La trêve n'empêche pas d'autres violences. Un attentat à la voiture piégée a frappé jeudi la ville côtière de Jablé, fief du régime dans l'ouest de la Syrie. L'attaque a fait au moins dix morts et une trentaine de blessés, rapporte la télévision d'Etat syrienne.

L'explosion a dévasté de nombreuses voitures et magasins dans cette ville majoritairement alaouite, située au bord de la Méditerranée, précisent les médias officiels.