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Un Genoni de gala, un mental d'acier et un power-play à nouveau décisif envoient la Suisse en finale

Toute l'équipe s'est ruée pour féliciter le gardien Leonardo Genoni (de dos à gauche) après les tirs au but. [KEYSTONE - PETER SCHNEIDER]
Toute l'équipe s'est ruée pour féliciter le gardien Leonardo Genoni (de dos à gauche) après les tirs au but. - [KEYSTONE - PETER SCHNEIDER]
Canada
2 - 3 tb
Suisse
La Suisse s'est qualifiée pour la finale du Mondial de Prague en s'imposant 3-2 aux tirs au but contre le Canada. Une rencontre où Leonardo Genoni a brillé et où la troupe de Patrick Fischer a démontré une force mentale de tous les instants.

GENONI DÉCISIF S’il n’avait pas eu énormément de travail durant le quart de finale contre l’Allemagne, Leonardo Genoni a dû se montrer absolument parfait contre le Canada. Le Tessinois de 36 ans a largement contribué à la qualification helvétique grâce à plusieurs arrêts de très grande classe. Il a notamment dégoûté Brandon Tanev, parti l’affronter en solitaire alors que la Suisse évoluait en avantage numérique (15e).

Dans l’enchaînement ou presque, Kevin Fiala a pu ouvrir le score (16e), tandis que, deux minutes plus tard, Nino Niederreiter a dévié un tir de Roman Josi pour le 2-0 (18e), à nouveau en power-play. La définition même d’une parade décisive, tout comme peut l’être celle réussie à la 65e dans une situation similaire. Nommé meilleur joueur suisse de la rencontre, Leonardo Genoni a entièrement mérité sa récompense et démontré, s’il le fallait encore, qu’il est bien un gardien d’exception.

FIN D’INVINCIBILITÉ Le 2-1 marqué par le Canada a constitué un petit événement dans ce Mondial. Il s’agit en effet du premier but concédé par l’équipe de Suisse en égalité numérique depuis la rencontre contre l’Autriche le 12 mai dernier. Une incroyable série d’invincibilité qui aura duré 406 minutes et 50 secondes, soit 6,5 matches.

Il aura fallu qu’un tir de Brandon Tanev à la 35e atterrisse sur le patin d’Andrea Glauser, le défenseur de Lausanne le redirigeant bien involontairement hors de portée de son gardien, pour que la troupe de Patrick Fischer soit prise en défaut. Un concours de circonstances qui n’enlève rien à l’excellent travail réalisé dans ce registre depuis le début du tournoi.

SITUATIONS SPÉCIALES DOMINANTES Les Canadiens l’avaient annoncé avant la rencontre, la partie serait serrée et il leur faudrait remporter la bataille des unités spéciales pour s’imposer. Leur présentiment s’est avéré puisque, sur les quatre buts inscrits, trois l’ont été avec un homme de plus sur la glace. Mais ce sont bien les Suisses qui se sont montrés les plus habiles dans ce domaine, trouvant l’ouverture par deux fois et ne concédant que l’égalisation de John Tavares (58e) en box-play.

Dès ce moment-là, chacune des deux équipes aurait pu s’adjuger la partie en supériorité numérique, dans les deux cas en raison d’un surnombre, dans une prolongation intense où il a fallu attendre 8’29 avant d’avoir une situation "normale" de trois contre trois. Personne n’a finalement trouvé la faille, Leonardo Genoni et Jordan Binnington aimantant les pucks dans leur mitaine. C’est donc bien la troupe de Patrick Fischer qui a aussi remporté cette bataille-ci.

NOUVELLE MÉDAILLE ASSURÉE Cette victoire de haute lutte, décrochée grâce aux tirs au but victorieux de Kevin Fiala et Sven Andrighetto, assure une nouvelle médaille à la Suisse, qui fera au moins aussi bien qu’en 1935, 2013 et 2018. Les Helvètes ont réussi une performance collective exemplaire contre le Canada, avec un état d’esprit irréprochable. Tirs bloqués, replis défensifs malgré une fatigue visible, réactivité sur les rebonds, ce sont bien 22 guerriers en mission qui se sont présentés contre les Nord-Américains et qui ont fait corps autour d’un objectif commun, peu importe les efforts que cela leur coûterait.

Il fallait au moins cela pour faire chuter des champions du monde en titre qui ont vendu chèrement leur peau, cumulant pas moins de 44 lancers en direction de la cage helvétique, contre 31 reçus. Avec un tel mental, tous les rêves sont permis pour la finale de dimanche contre la Tchéquie.

AFFLUENCE RÉDUITE Alors que ce Mondial tchèque a été une réussite au niveau de l’engouement populaire, la seconde demi-finale s’est révélée être un petit flop avec seulement 11’159 spectateurs sur les 17'000 possibles à Prague. Deux facteurs expliquent partiellement cette situation: le fait que la Tchéquie était assurée de jouer la demi-finale de 14h20 si elle franchissait les quarts, ainsi que les prix élevés des billets. Il fallait en effet débourser entre 200 et 250 francs suisses pour assister à l’un des deux matches du jour.

Les Tchèques ont donc logiquement priorisé leur équipe nationale avant d’aller fêter leur qualification ailleurs. Le résultat a donné une arène "déserte" (ou, plus exactement, peu garnie) et un contraste saisissant avec l’atmosphère assourdissante de l’après-midi, malgré les efforts constants d’un public suisse malgré tout venu en nombre.

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De Prague, Bastien Trottet - @BastienTrottet

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Mondial 2024, demi-finales (25.05)