Modifié

La France est armée pour aller chercher un 3e titre continental

Kylian Mbappe veut encore marquer les esprits cet été sous le maillot des Bleus. Avec Olivier Giroud et Cie, le Parisien a de quoi rêver. [IMAGO/Sipa USA - IMAGO/Icon Sport]
Kylian Mbappe veut encore marquer les esprits cet été sous le maillot des Bleus. Avec Olivier Giroud et Cie, le Parisien a de quoi rêver. - [IMAGO/Sipa USA - IMAGO/Icon Sport]
Vainqueurs en 1984 et 2000, les Bleus lorgnent une 3e couronne européenne cette année et ont toutes les raisons d'y croire. Ils auront pour premiers adversaires l'Autriche, les Pays-Bas et la Pologne. De quoi vite être plongés dans le grand bain.

Aucun doute possible: en termes de potentiel, aucune sélection européenne n’arrive à la cheville de l’équipe de France. Offensivement, les Bleus disposent d’un punch incroyable et leurs possibilités sont multiples. Vu comme ça, Didier Deschamps a le plus beau job du monde et l’Autriche, les Pays-Bas et la Pologne sont tombés sur la pire tête de série du plateau. Cela est suffisant pour estimer que les vice-champions du monde devraient survoler leur poule et suffisant aussi pour faire d’eux les immenses favoris de cet Euro 2024.

Oui, mais direz-vous, ils l’étaient aussi il y a trois ans pour l’Euro 2020 avant de se prendre les pieds dans le tapis helvétique. Sauf que de ce revers inattendu, de cette soirée mémorable pour les Suisses, les Français ont sans doute tiré une grande leçon: non, le football ne permet pas de se montrer pareillement suffisants, même lorsque l’on dispose des plus belles cartouches. Autant dire qu’il y a peu de chances pour que Kylian Mbappé et ses compères commettent le même impair sur les pelouses allemandes qu’un soir d’été à Bucarest.

40 ans après Platoche

La première place de ce groupe D leur est promise, le titre continental peut-être aussi, mais cela sera sans doute une autre histoire, dont les premières pages devraient commencer à s’écrire seulement dans les premiers jours de juillet. Avant, il y a pour eux une aventure à entamer, si possible en marquant les esprits, quarante ans après le merveilleux carré magique, porté par un Michel Platini exceptionnel, qui signa alors ce qui reste certainement la plus grosse performance individuelle d’un championnat d’Europe. Mbappé rêve d'imiter la légende.

Derrière les Bleus, la Pologne apparaît un brin trop usée et éreintée (seuls 2 sélectionnés ont moins de 25 ans!) pour valablement jouer quelque chose. Robert Lewandowski ne peut porter à lui seul une équipe qui a souffert comme rarement pour décrocher son billet à destination de l’Allemagne, le pays où "Lewi" a tant marqué les esprits. Surtout que l'ancien buteur du Bayern Munich manquera le premier match sur blessure...

Des Bataves instables

Alors, ce sont certainement les Autrichiens et les Néerlandais qui seront à surveiller dans la quête de la 2e place derrière la France. Les premiers cités ne paient pas de mine, mais ils ont signé d’excellents résultats ces derniers mois, en présentant un football plutôt intéressant. Reste à savoir comment ils survivront aux forfaits conjugués de David Alaba, Alexander Schlager et Xavier Schlager. Mais le sélectionneur Ralf Rangnick, adepte et même père du "Gegenpressing", dispose d’une colonne vertébrale intéressante (Laimer, Sabitzer, Wimmer).

Sur le papier, les Pays-Bas ont également de formidables atouts en magasin (Aké, Blind, De Vrij, De Ligt, van Dijk, Frimpong, Simons, Depay, Gakpo…), peut-être même de quoi composer une formidable sélection, mais par moments l’orchestre est trop souvent désaccordé. Tant d’incertitudes accompagnent ce collectif qui a trop de sautes de concentration et n’a pas vraiment rendu une copie correcte lorsqu’il s’est retrouvé opposé à de vraies bonnes équipes ces derniers temps. Pour dominer le Canada, Gibraltar ou l'Islande, il y a du monde, mais qu’en sera-t-il dans un Euro, quand bien même celui-ci comporte 24 équipes? On est impatients de connaître la réponse. 

Arnaud Cerutti

>> A lire aussi : La fameuse question revient: tiens, et si c'était l'année de l'Angleterre?

Publié Modifié

"Cela ne sera pas compliqué pour la France"

Actuel sélectionneur de la Centrafrique, passé également par Neuchâtel Xamax et le FC Sion, Raoul Savoy, consultant RTS sport se penche sur ce groupe D.

Une promenade pour la France? "Oui, elle devrait s'en sortir aisément. Pour elle, qui est pleine de qualités, cela ne sera pas très compliqué. Oui, les trois équipes en face ne sont pas n'importe qui, mais tout de même; ce sera plus simple pour les Bleus que pour les Anglais, par exemple..."

Que penser des Pays-Bas? "Cette sélection est composée de très bons joueurs de ballons, mais elle est vraiment irrégulière depuis plusieurs mois. Sa campagne de qualification n'a guère été enthousiasmante."

Quid de la Pologne et de l'Autriche? "La Pologne n'est jamais sympa à jouer, car elle peut t'endormir avec son faux rythme, mais elle n'est pas vraiment menaçante sur 90 minutes. Quant à l'Autriche, elle peut avoir de l'espoir sur les débuts de matches, mais elle est plutôt du genre à craquer sur la fin."

Quatre joueurs à suivre

Marcel Sabitzer (Autriche): au sein d'une Autriche dépeuplée (Alaba et les Schlager absents), Sabitzer doit prendre ses responsabilités et diffuser ses capacités de meneur dans le groupe. Excellent avec un Dortmund qu'il a emmené en finale de la C1, le milieu de terrain est un joueur vraiment solide, capable de faire également mal dans les 20 derniers mètres. Mais n'est-il pas un peu trop seul dans cette sélection?

Kylian Mbappé (France): évidemment qu'il va falloir suivre le capitaine et buteur des "Bleus", qui a mal fini le printemps avec le PSG mais semble en avoir encore beaucoup sous la semelle pour flamber cet été à l'Euro. Champion du monde en 2018, Mbappé ne vise rien d'autre que la couronne européenne en 2024. Gare à ses accélérations!

Xavi Simons (Pays-Bas): de la génération montante des Pays-Bas sort un nom: Xavi Simons. Le gamin du RB Leipzig est bourré de qualités. Doué des deux pieds, il possède une technique au-dessus de la moyenne et une certaine capacité à mettre le "binz" dans les défenses adverses. Même s'il est encore jeune (23 ans), il a une chance à saisir cet été.

Robert Lewandowski (Pologne): meilleur joueur du monde en 2020 et 2021, mais jamais récompensé comme tel, "Lewi" a perdu de sa superbe avec les années, mais il reste le pion essentiel d'une Pologne vieillissante. Une éventuelle qualification pour les 8es de finale dépend de sa réussite devant le but. Mission trop compliquée?