Les égyptologues ne savent pas réellement comment se prononçait la langue des anciens Égyptiens, surtout que cette langue ne note pas les voyelles comme nous. Les mots égyptiens quand ils sont transcrits ne comportent que des consonnes, comme les mots pr, ms ou bnt. Par commodités, les égyptologues ajoutent des -e- pour prononcer ces mots : per, mes ou benet, mais ils savent que ce n’est certainement pas leur ancienne prononciation. Le mot mes se prononçait peut-être misi par exemple. Si un pharaon revenait à la vie, il ne comprendrait donc certainement pas la prononciation des égyptologues. Ceux-ci feraient en vérité mieux de lui parler en copte. Le copte descend en effet de l’égyptien ancien et c’est grâce à cette langue que les égyptologues peuvent essayer de comprendre comment parlaient les anciens Égyptiens. Le copte apparaît vers le 3e siècle EC (= apr. J.-C.), alors que la civilisation pharaonique est en train de disparaître face au christianisme. Contrairement aux écritures de l’Égypte pharaonique, le copte s’écrit avec un alphabet, basé sur l’alphabet grec, et emploie donc des voyelles. Il s’agit cependant toujours de la langue égyptienne et la majorité du vocabulaire provient des hiéroglyphes égyptiens. On peut ainsi trouver certains mots écrits pendant 5000 ans et suivre leur évolution, de l’hiéroglyphe au copte. Car bien entendu, le copte ne peut que nous donner des indices sur la prononciation des mots, car celle-ci a forcément évolué avec le temps. Un mot écrit en copte au 5e siècle EC (= apr. J.-C.) ne se prononçait pas la même chose qu’un mot écrit en démotique (écriture quotidienne des pharaons) 1000 ans plus tôt, au 5e siècle AEC (= av. J.-C.), et encore plus différemment lorsqu’il était écrit 3500 ans plut tôt, en 3000 AEC (= av. J.-C.). Par exemple, le mot harpe que les égyptologues lisent benet aux périodes les plus anciennes semble évoluer en bynet ou byne au cours de l’époque pharaonique et se lit en copte boinè. Certains chercheurs essaient de restituer la prononciation de l’égyptien hiéroglyphique, mais il s’agit assurément d’une étude compliquée et délicate.