Federer n'a toujours pas lâché un set

Mario Ancic (ATP 43) est décidément un excellent faire-valoir à
Roger Federer (no 1). Comme lors du dernier Roland-Garros, le
Bâlois a joué un tennis «champagne» face au Croate.



Entamé avec une heure de retard en raison d'une averse, le match
s'est déroulé en deux actes. Le premier se jouait avec Federer
comme seul personnage et s'achevait sur un cinglant 6-1 en 20
minutes. Une «entracte» de deux heures due au retour de la pluie
permettait au Croate de retrouver ses esprits, puis de venir enfin
offrir la réplique au Bâlois.



Ancic s'encouragea beaucoup, Ancic prit d'assaut le filet, mais
Ancic dut finalement céder face à la maestria de son
adversaire.

Copie parfaite

«Je suis fier de ce que j'ai fait dans les deux derniers sets,
évoluant même par moments à mon meilleur niveau», a reconnu le
serveur-volleyeur de Split, qui aura malgré tout marqué un jeu de
plus que ce printemps à Paris.



«Mais contre Federer, il faut tout le temps être au maximum,
prendre tous les risques. Le moindre relâchement se paie cash.»
Après 1h40 de match, Federer armait trois aces de suite pour
dégoûter définitivement le dernier joueur à l'avoir battu sur gazon
(c'était en 2002 à Church Road).



En résumé, une copie parfaite pour le maître des lieux, que
confirme sa feuille de match aux 40 points gagnants, 15 aces et 6
fautes directes.

Comme en 2006

«Je sentais que tout était en place, notamment au niveau de mon
service et de mes déplacements», a expliqué Federer. «J'ai déjà eu
plusieurs fois dans ma carrière cette sensation, quand tout
fonctionne du début à la fin. Si je devais citer une rencontre
référence de ce type, cela serait probablement ma victoire 6-0 7-6
6-0 contre Lleyton Hewitt en finale de l'US Open 2004.»



Comme lors de son Wimbledon 2006, Federer n'aura pas égaré de set
jusqu'à sa demi-finale. «Pour l'instant, c'est un tournoi idéal. Je
n'ai jamais été mis en difficulté ce qui m'a permis d'économiser de
l'énergie», s'est-il réjoui.



«Mon titre à Halle, mes cinq succès ici ou encore ma série de
victoires consécutives sur gazon (réd: 64) sont autant d'éléments
qui font que ma confiance est au maximum.»

Retrouvailles avec Safin

De l'énergie et de la confiance, Federer devra en avoir besoin
vendredi contre Marat Safin. Déjà tombeur de Novak Djokovic (no 3)
et Stanislas Wawrinka (no 13), le revenant russe s'est débarrassé
dans son quart de finale de l'Espagnol Feliciano Lopez (no
31).



Mené 5-2 avant l'interruption due à la pluie, l'ancien numéro un
mondial est ensuite apparu métamorphosé, s'imposant 3-6 7-5 7-6
(7/1) 6-3. Safin n'avait plus atteint le dernier carré d'un Grand
Chelem depuis l'Open d'Australie en 2005.



C'est d'ailleurs à cette occasion qu'il avait infligé à Federer
une de ses défaites les plus mémorables (9-7 au 5e set, 4h28 de
jeu, une balle de match écartée). Le Bâlois n'en mène pas moins 8-2
dans les confrontations directes, son dernier succès ayant été
acquis il y a pile une année à Wimbledon (succès en trois sets au
3e tour).



si/ag