Federer bat Hewitt, Wawrinka battu par Safin

Ce n'est pas Lleyton Hewitt (no 20) qui inquiétera Roger Federer
cette année à Wimbledon. Pour ce qui devait être son premier
véritable test de la quinzaine, le numéro un mondial a battu son
souffre-douleur australien 7-6 (9/7) 6-2 6-4. Si Federer est
soupçonné d'avoir un complexe Nadal, il jouit en revanche d'un très
net ascendant psychologique sur Hewitt, contre qui il a gagné ses
douze derniers matches.

Hewitt, pas un joueur de club

C'est sur les balles de break que l'emprise mentale du Bâlois a
été la plus patente: trois possibilités de breaker et autant de
concrétisations, huit occasions pour l'Australien et autant
d'échecs. "Mais à aucun moment je n'ai pris ce match à la légère",
a relativisé Federer. "J'avais à faire à Hewitt et pas à un joueur
de club. Il y a quelques années, il m'avait remonté de deux manches
à zéro pour finalement me battre en cinq sets (réd: en Coupe Davis
en 2003). Je ne le sous-estimerai jamais."



Face au dernier vainqueur de Wimbledon avant sa prise de pouvoir,
le quintuple tenant du titre n'a pas été transcendant, alternant
coups fulgurants et déchet (surtout en coup droit). Seul son
service s'est avéré une arme fidèle et ô combien efficace, comme en
témoignent ses 21 aces et ses 85% de points gagnés après son
premier service.

Et maintenant, place à Ancic

Pour son dix-septième quart de finale d'affilée en Grand Chelem,
Federer affrontera Mario Ancic (ATP 43). Après avoir sorti au tour
précédent David Ferrer, le Croate a une nouvelle fois opposé son
jeu d'attaque à l'école espagnole pour évincer Fernando Verdasco
(no 22). Le joueur de Split y a ajouté une dose d'héroïsme, lui qui
était mené deux sets à zéro (+ break au troisième), avant de
s'imposer 13-11 dans la manche décisive.



Absent six mois l'an dernier à la suite d'une mononucléose
carabinée, Ancic a commencé 2008 au 136e rang mondial avant de peu
à peu revenir au premier plan. Ancic peut aussi se targuer d'être
le dernier joueur à avoir battu Federer sur gazon, au 1er tour du
Wimbledon 2002. Le Suisse n'en mène pas moins 5-1 dans les
confrontations directes, la dernière en date remontant au récent
Roland-Garros. "Sur un match, et d'autant plus sur gazon, Ancic
peut battre n'importe qui", a prévenu Federer.

Une place de no1 assurée

"En 2002, il m'avait pris par surprise. Depuis, je sais mieux
comment le jouer. Le fait qu'il ait gagné en cinq sets contre
Verdasco va peut-être aussi m'avantager physiquement." A noter
finalement que cette victoire contre Hewitt assure Federer d'être
encore numéro un mondial lundi prochain. En cas de défaite avant
les quarts et de victoire finale de Nadal, le Bâlois aurait en
effet été détrôné au classement ATP.

WAWRINKA RESTE SUR
SAFIN



Il faudra encore patienter avant de voir Stanislas Wawrinka jouer
un quart de finale en Grand Chelem. Comme en septembre dernier à
l'US Open, le Vaudois (no13) a échoué en 1/8 à Wimbledon, battu 6-3
6-3 5-7 6-1 par Marat Safin (ATP 75).



Les regrets seront d'autant plus vifs pour un Wawrinka qui a livré
un match médiocre, offrant une pelletée de points (26 fautes
directes, 8 doubles fautes) et galvaudant de nombreuses
opportunités (3 seules balles de break converties sur 14). En face,
Safin a certes distillé quelques coups de fusil dont il a le
secret, mais il n'a de loin pas joué le tennis haut de gamme qui
lui avait permis de sortir Djokovic au 2e tour.

Il aurait affronté Feliciano Lopez

"Je n'ai pas réussi un bon match, et de loin pas", a lui-même
reconnu Wawrinka. "Cela m'énerve car j'ai plus le sentiment que
c'est moi qui ai perdu la rencontre, et pas lui qui l'a
gagnée."



Regret supplémentaire, Wawrinka s'était présenté en 2e semaine
frais physiquement (contrairement à l'US Open où il avait joué 2
cinq sets avant de perdre contre Chela), après trois victoires
express contre les seconds couteaux Daniel, Del Potro et Zverev.
Regret encore à la lecture du nom de l'adversaire qu'il aurait pu
défier en quart de finale, le très prenable Feliciano Lopez.

Safin plus à pareille fête depuis 2005

"Je suis satisfait d'avoir su gérer mes trois premières parties
quand j'étais largement favori. Mais maintenant, c'est la déception
qui domine car je sais que j'aurais pu faire mieux", a déploré
Wawrinka. "Face à Safin, je me suis montré trop hésitant et trop
peu en confiance sur les points importants."



Pour Safin, ce quart de finale lui permet de continuer à 28 ans
sur le chemin du renouveau. L'ancien numéro un mondial n'avait plus
été à pareille fête en Grand Chelem depuis 2005 et son triomphe à
l'Open d'Australie. Mieux encore, il n'avait plus enchaîné quatre
victoires de suite depuis le tournoi de Moscou en 2006.



si/jab/dbu