Un dernier effort avant les vacances

"Nous savons que c'est un petit pas vers quelque chose de plus grand. Nous voulons tout donner, gagner et partir en vacances sur un bon sentiment". Pas question donc pour le routinier Valon Behrami et ses coéquipiers de ne pas se mobiliser une dernière fois aux Iles Féroé avant de couler des jours paisibles en vacances en attendant les trois coups de la prochaine saison.

Ce serait en effet dommageable pour l'équipe de Suisse de voir sa série victorieuse de six matches prendre fin à Torshavn. Car si tel devait être le cas, il y a fort à parier qu'elle n'aborderait plus en position de force la dernière ligne droite des éliminatoires du Mondial 2018.

Certains signes du ciel semblent suffisamment favorables pour permettre à la Suisse de s'imposer pour la troisième fois de son histoire dans l'archipel féroïen après 2001 et 2005. Les conditions souvent délicates, notamment en raison du vent, sont annoncées clémentes vendredi. Soleil, température aux alentours de neuf degrés, souffle modéré: on devrait être loin du cadre dantesque que peuvent parfois offrir les Iles Féroé à ses adversaires.

Cela n'a pas échappé à un journaliste local, qui, avant de poser une question en conférence de presse, a remercié les Suisses d'avoir amené le soleil avec eux. Il n'y a pas de secret pour le sélectionneur Vladimir Petkovic qui a attribué ce phénomène, non sans humour, à "l'attitude positive" de sa formation.

Cette bénédiction climatique n'occulte cependant ni la pelouse synthétique de l'arène de Torshavn, ni la valeur grandissante d'un opposant qui sait se montrer coriace devant son public. Certes, les Féringiens se sont liquéfiés face à la force de frappe du Portugal (0-6), mais ils réalisent l'une de leur meilleure phase qualificative avec cinq points en cinq matches (record à sept points après dix rencontres).

Puis, comme cela est apparu lors du match aller, le 13 novembre 2016 à Lucerne (2-0), la sélection du Danois Lars Olsen n'est pas si facile à manoeuvrer ainsi que l'a confirmé Behrami: "ce n'est pas facile de trouver des espaces entre les lignes". "Il ne faut pas les prendre de haut", a encore averti le milieu de Watford, "spécialement après ce qu'ils ont montré à l'aller. Ils sont bien organisés".

A cela s'ajoute le problème récurrent de l'efficacité suisse. Xherdan Shaqiri et ses coéquipiers sont entreprenants dans le jeu, se créent des occasions, mais manquent singulièrement de justesse dans les derniers gestes. Puis, ils connaissent parfois de sérieuses sautes de concentration comme à Andorre-la-Vieille, où ils avaient concédé un peu bêtement le 2-1 à la 91e. Ces lacunes n'empêchent pas les Suisses d'aborder ce duel en favoris et d'avoir tous les éléments en main pour ajouter quelques belles lignes à leur propre saga.

Tórshavn, Ludovic Perruchoud - @LPerruchoud

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