Publié

Terne, le Mondial est sauvé par l'Allemagne et l'Espagne

La maîtrise des Espagnols les a menés loin.
La maîtrise des Espagnols les a menés loin.
Le Mondial 2010 a réservé son lot d'émotions fortes, comme l'élimination du Brésil en quarts de finale ou les victoires sensationnelles de la Mannschaft. Mais le tournoi a souvent été frustrant pour les amateurs de foot, surtout au premier tour.

Il y avait tant d'attente autour d'un football festif avec six équipes d'un continent africain accueillant son premier Mondial! La déception a été à la hauteur. Samuel Eto'o et Didier Drogba, pour ne citer qu'eux, devaient assurer le spectacle. Il n'en a rien été. Il est vrai que l'artificier ivoirien, arrivé blessé à un bras, a des circonstances atténuantes. D'autres non, comme Eto'o, symbole d'une équipe gangrenée par les querelles d'ego et les règlements de compte permanents.

Il y avait aussi ces étoiles qui devaient rayonner. Rooney, Ribéry, Messi ou Cristiano Ronaldo, ces noms faisaient rêver. Le bilan est cruel. Les trois premiers sont partis sans marquer, le dernier n'a inscrit qu'un but contre la Corée du Nord. Wayne Rooney a été dépassé, Franck Ribéry s'est conduit comme un sale gosse, Lionel Messi, parfois à la limite de l'égoïsme, a suivi trop sagement les consignes de Maradona (le coach argentin en a-il vraiment donné?) tandis que Cristiano Ronaldo, même s'il a montré des gestes dont lui seul est capable, n'a été qu'une

Wayne Rooney, l'une des figures décevantes. [KEYSTONE - MARCUS BRANDT]
Wayne Rooney, l'une des figures décevantes. [KEYSTONE - MARCUS BRANDT]

caricature de lui-même.

Une Coupe du monde avare en buts

Le Mondial a longtemps cherché ses stars mais aussi son match référence. Le premier tour est resté à cet égard désespérant. Avec une moyenne de 2,08 buts par match lors des 40 premières rencontres, l'édition 2010 se classe derrière le Mondial-90, le moins prolifique depuis 28 ans (2,21 buts en 52 matches) et loin derrière le Mondial-82, le plus riche en buts (2,81 de moyenne).

Avec les matches à élimination directe, l'intensité est enfin survenue -à l'image des penalties de folie du quart Uruguay-Ghana -mais le niveau de jeu et le spectacle n'ont pas toujours été emballants pendant 90 minutes de jeu, voire plus.

Une demi-finale avec 5 buts comme celle des Pays-Bas et de l'Uruguay (3-2) n'a pas été passionnante d'un bout à l'autre. L'ouverture du score de Van Bronckhorst, d'une frappe magnifique de 37 mètres, masque un match où les individualités ont brillé aux dépens du jeu collectif.

Tout n'est pas si noir

Mesut Özil, révélation de ce Mondial. [KEYSTONE - Gero Breloer]
Mesut Özil, révélation de ce Mondial. [KEYSTONE - Gero Breloer]

Heureusement, la jeune Allemagne (un peu plus de 24 ans de moyenne) a été réjouissante à voir, notamment quand elle a démembré l'Argentine (4-0) en quarts de finale. Les pétillants Özil et Müller ont su apporter une vivacité jamais vue à une sélection qui comptait aussi des joueurs expérimentés mais non moins énergiques (Lahm, Friedrich, Podolski ou Klose). On en viendrait presque à regretter que la Mannschaft n'ait pas rencontré l'Espagne en finale. Peut-être aurait-elle alors été moins timorée qu'en demi-finale face à David Villa et Cie.

La France et l'Italie, finalistes en 2006, sont partis au premier tour... et ce n'est que justice. Sans parler de l'extra-sportif, les Bleus se sont montrés bien ternes sur le terrain, revenant à un système 4-2-3-1 avec deux milieux récupérateurs alors que toute la préparation avait été axée sur un 4-3-3.

Les Italiens ont cru à tort que leurs trentenaires Buffon, Cannavaro, Zambrotta, Gattuso, Pirlo - champions du monde en 2006 - seraient encore capables de tirer le rideau de fer pour écoeurer leurs adversaires. Mal vu!

Dunga a lui aussi payé le prix fort d'un pari ultra-défensif qui lui a coûté son poste au Brésil et la plus amère des éliminations, 2-1 contre les Pays-Bas après avoir mené 1-0.

Et maintenant

Preuve que l'audace est souvent payante dans une compétition de ce niveau, les équipes qui proposent du jeu ont survécu. Ainsi, l'Espagne, même si elle a du mal à retrouver le rayonnement de 2008, vit toujours au rythme du "toque", ce jeu de passes à une touche, animé par Xavi, Iniesta, Villa et leurs comparses.

Le football des Pays-Bas n'a pas cette dimension ludique ni cette maîtrise technique, mais Kuyt, Sneijder et Robben sont des obsédés du but.

agences/hdel

Publié

<b>Les arbitres se lancent des fleurs</b>

Au coeur d'une polémique sur la médiocrité de ses arbitres, la FIFA a tourné les statistiques à son avantage pour tenter de garder la face. Une étude réalisée par la commission des arbitres de la FIFA affirme que 96% des décisions prises par les hommes en noir lors de la Coupe du monde 2010 ont été bonnes.
"96% des décisions ont été bonnes, ce sont des faits et non des opinions", a expliqué José-Maria Garcia Aranda, chef des arbitres. "Il y a ici les meilleurs joueurs du monde, et sur 15 penalties, 9 ont été marqués, soit 60% de précision. Comparé aux 96%, je pense vraiment que l'arbitrage a été plus que bon dans cette Coupe du monde", a-t-il ajouté en comparant ce qui n'est objectivement pas comparable.

<b>Le temps des félicitations</b>

Le président du Comité international olympique (CIO), Jacques Rogge, a estimé samedi que la Coupe du monde de football organisée par l'Afrique du Sud "resterait dans les mémoires pendant longtemps". "L'Afrique peut être fière et l'ensemble du mouvement sportif en est très heureux", a-t-il déclaré à la presse après un entretien avec le président sud-africain Jacob Zuma. Le chef de l'Etat a récemment suggéré que son pays serait candidat à l'organisation de futurs jeux Olympiques.