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L'Espagne, qui bat l'Allemagne 1-0, jouera sa première finale!

Puyol félicité par ses coéquipiers après son but.
Puyol félicité par ses coéquipiers après son but.
L'Espagne jouera sa première finale en Coupe du monde. La "Roja" s'est imposée 1-0 face à l'Allemagne, grâce à un but de Puyol à la 73e. Les Allemands, dominés, ont souffert de l'absence de Thomas Müller.

Un but de la tête de Puyol inscrit à l'orée du dernier quart d'heure a propulsé l'Espagne en finale du Mondial-2010 face à l'Allemagne (1-0), concrétisant ainsi une nette domination en demi-finale, mercredi à Durban.

L'Espagne accède ainsi pour la première fois à une finale de Coupe du monde, où elle défiera les Pays-Bas (vainqueurs de l'Uruguay 3-2 mardi) à Johannesburg dimanche, pour une rencontre inédite en phase finale d'un Mondial ou d'un Euro. Et elle confirme son succès sur cette même Allemagne en finale de l'Euro 2008 (1-0).

Les Espagnols ont développé leur "toque" (jeu à une touche de balle) traditionnel, sans s'affoler, mais sans non plus affoler la défense allemande, bien regroupée. Encore une fois, ils ont souffert (comme aux tours précédents, tous remportés 1-0). Et le temps filant, le spectre de la défaite inaugurale contre la Suisse (0-1) apparaissait, celui d'une équipe qui, avec abnégation défensive, avait chipé à la Roja la victoire contre le cours du jeu.

Puyol déterminant

Özil a dû s'avouer vaincu face à Ramos et Cie. [KEYSTONE - ANDY RAIN]
Özil a dû s'avouer vaincu face à Ramos et Cie. [KEYSTONE - ANDY RAIN]

Au long d'une domination sans partage, les occasions nettes demeuraient rares cependant. Puyol s'offrit la première, une tête plongeante au-dessus de Puyol sur un centre tendu d'Iniesta (14), et surtout la déterminante: sur un corner de Xavi, le défenseur central expédiait une tête pleine de rage propulsant son équipe au septième match comme au septième ciel (73e).

Auteur d'une grande prestation en défense, le capitaine du FC Barcelone donne ainsi rendez-vous aux Pays-Bas contre lesquels il avait étrenné sa première sélection, en 2000. Iniesta et Pedro auront été les deux hommes dangereux de la Roja, par une grande activité et des services incessants, tandis que Villa pâtissait de la surveillance rapprochée de la charnière Friedrich-Mertesacker, après avoir raté son duel avec Neuer (6).

Il y eut aussi cette double action entre une frappe de Pedro repoussée par Neuer suivi du centre d'Iniesta pour lequel Villa est trop court (58). Mais Pedro aura aussi mangé la feuille de match en préférant s'enferrer dans un dribble alors que Torres, fraîchement sorti du banc, était seul à gauche (82). L'Espagne a joué son jeu, pas l'Allemagne, qui s'est contentée de regarder jouer l'adversaire. Peu agressive? La première faute fut sifflée au bout de 26 minutes de jeu ! Il y en eut bien davantage en seconde période.

La "Mannschaft" empruntée

Toute la déception de Schweinsteiger. [KEYSTONE - Ivan Sekretarev]
Toute la déception de Schweinsteiger. [KEYSTONE - Ivan Sekretarev]

Mais quand la "Nationalmannschaft" avait le ballon, elle se montrait empruntée, tâtonnante. Le rouleau-compresseur allemand qui était passé sur le corps des Anglais (4-1) en 8e, et des Argentins (4-0) en quarts, semblait lui-même à plat. Joachim Löw, Jose Mourinho, même combat?

De fait, la "Nationalmannschaft" a adopté la tactique de l'Inter Milan en demi-finale retour de la Ligue des champions face à Barcelone: laisser le ballon à l'adversaire, "bunkériser" la surface de réparation et couper la relation entre Xavi et l'attaquant, Messi au Barça, Villa dans la "Roja". Et lancer des contre-attaques, comme lorsque Özil fond dans l'axe et s'écroule au contact de Sergio Ramos (45+1) ou que Podolski centre au second poteau pour Kroos, seul, dont la reprise est détournée par Casillas (69).

Ronaldo peut respirer, pour l'instant

"Nous savons que nous avons ce qu'il faut en terme de créativité pour poser des problèmes à l'Espagne", avait dit Löw la veille. Mais ses hommes n'en auront pas vraiment posé. Recalée dans le dernier carré, la "Nationalmannschaft" demeure la reine des accessits dans les années 2000 (2e au Mondial 2002, 3e en 2006, 2e à l'Euro 2008). Et Klose reste bloqué à 14 buts en Coupe du monde. Le Brésilien Ronaldo (15 buts) peut respirer. A moins que Klose ne marque deux buts en petite finale contre l'Uruguay!


Del Bosque: "tous les joueurs ont été extraordinaires"

VICENTE DEL BOSQUE (sélectionneur de l'Espagne): Je ne veux pas donner de noms, je pense à tous les joueurs qui ont tous été extraordinaires. Mais attention, il nous reste un match à jouer! Nous sommes heureux ce soir, mais il faut voir comment nous allons récupérer. Je pense à tous les gens qui ont beaucoup travaillé autour de cette équipe depuis des années. On connaît le football néerlandais, et ce sera très difficile en finale.

DAVID VILLA (attaquant de l'Espagne): Je suis très content, on a joué notre meilleur match du Mondial, avec le match qu'on a fait, on aurait pu marquer plus de buts mais c'est celui de Carles Puyol qui nous emmène en finale. Jamais dans l'histoire de notre pays nous n'avions atteint ça (la finale de la Coupe du monde), nous sommes très contents de disputer la finale, mais il faut être champion maintenant!

JOACHIM LÖW (sélectionneur allemand): Compliments aux Espagnols. Je crois qu'ils vont être champions du monde. Ils sont les meilleurs depuis deux, trois ans. Au niveau du jeu, ils sont tellement bons, ils nous ont poussés à la limite. Ils ont une façon de faire courir la balle qui fait qu'on ne peut que courir derrière. Nous n'avons pas pu nous emparer du ballon comme il aurait fallu, et ça nous a coûté beaucoup d'énergie.

MARCELL JANSEN (défenseur allemand): L'Espagne était meilleure ce soir, il aurait fallu être plus audacieux, notamment dans le dernier quart d'heure alors qu'ils étaient un peu à plat. Il faut maintenant finir ce tournoi sur une bonne note.

MANUEL NEUER (gardien de but allemand): La déception est très grande en cet instant. Mais nous savons que nous avons disputé un bon tournoi. Nous n'avons pas joué assez vers l'avant et nous ne nous sommes pas créé assez d'occasions. Et on a manqué un petit peu de courage peut-être. Il nous a aussi peut-être un peu manqué d'audace. Dans quasiment tous les matches, nous avons marqué des buts en première période et c'est comme ça que notre confiance augmentait. Aujourd'hui c'était différent, l'Espagne a pris les choses en main et a eu beaucoup plus d'occasions.

afp/tai

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Mondial, demi-finales

Allemagne - Espagne 0-1 (0-0)
73'Puyol.

Allemagne: Neuer; Lahm, Mertesacker, A.Friedrich, J.Boateng (52'Jansen); Khedira (81'Gomez), Schweinsteiger; Trochowski (62'Kroos), Oezil, Podolski; Klose.

Espagne: Casillas; Ramos, Pique, Puyol, Capdevila; Xabi Alonso (93'Marchena); Busquets, Xavi, Iniesta; Pedro Rodriguez (86'Silva), Villa (81'Torres).

Notes: l'Allemagne sans Müller (suspendu), l'Espagne sans Albiol (blessé).

Moses Mabhida, Durban: 60'960 spectateurs.
Arbitre: Kassai (HUN)

Mondial, suite du programme

Finale (11.07)
Pays-Bas - Espagne DI 20h30

Finale 3e place (10.07)
Uruguay - Allemagne SA 20h30

Classement des buteurs
5 buts: Villa (Espagne), Sneijder (Pays-Bas).

4 buts: Higuain (Argentine), Klose (Allemagne), Müller (Allemagne), Vittek (Slovaquie), Forlan (Uruguay).

3 buts: Donovan (Etats-Unis), A. Gyan (Ghana), Luis Fabiano (Brésil), Suarez (Uruguay).

2 buts: Elano (Brésil), Eto'o (Cameroun), Hernandez (Mexique), Holman (Australie), Honda (Japon), Lee Chung-yong (Corée du Sud), Lee Jung-soo (Corée du Sud), Podolski (Allemagne), Robinho (Brésil), Tevez (Argentine), Tiago (Portugal), Uche (Nigeria), Robben (Pays-Bas).