Modifié

Norah Demierre, un rêve qui en appelle d'autres

Norah Demierre pratique la gymnastique rythmique depuis ses 8 ans. [Floriane Galaud]
Norah Demierre pratique la gymnastique rythmique depuis ses 8 ans. - [Floriane Galaud]
Norah Demierre a les yeux qui brillent lorsqu'elle évoque son amour pour la gymnastique rythmique. Depuis ses 8 ans, la Vaudoise de 17 ans, 13 fois championne de Suisse, vit et ne respire que pour son sport. Une passion qui se traduit par une rigueur au quotidien et qui doit la mener à son plus grand rêve: celui de participer aux Jeux olympiques de 2028 à Los Angeles.

L'histoire d'amour entre Norah Demierre et la gymnastique rythmique commence par un rêve, celui de sa maman Caroline. "Je faisais du judo à la base, mais ce n'était pas fait pour moi et je cherchais un nouveau sport. Une nuit, ma maman a rêvé que je faisais de la gymnastique rythmique. Je ne connaissais pas ce sport. Elle m'a montré une vidéo de la future vice-championne olympique et je me suis tout de suite dit: c'est ça que je veux faire".

A 8 ans, Norah troque son kimono pour les tenues à paillettes. Des débuts certes tardifs, mais qui ne l'ont pas empêchée de très vite s'imposer comme la meilleure Romande. Et de faire taire, en passant, les plus sceptiques: "Quand Norah a commencé, on nous a rapidement dit qu'elle était âgée pour commencer ce sport et que ce serait certainement difficile, concède sa maman. Mais Norah nous a dit: 'non seulement je ferai des Européens et des Mondiaux mais je me qualifierai pour les Jeux olympiques'. Sur le moment, on a dit 'oui, oui', sans trop y croire".

Rigueur et persévérance

Mais le talent, le travail et la détermination de Norah ont fait le reste. "Dans la gym, il faut commencer très tôt, reconnaît la longiligne jeune fille. En Russie, les filles baignent dans le milieu dès l'âge de 3-4 ans. Mais dès que j'ai commencé, j'ai pu montrer mon potentiel et gravir les échelons". Il faut dire que Norah, étudiante en 2e année en sport-études au Gymnase Auguste Piccard, se donne les moyens de briller dans un sport des plus exigeants. "Je m'entraîne 6 jours sur 7, 30 heures par semaine. Quand il y a les vacances et à l'approche de grands championnats, c'est 40 heures par semaine".

Le prix à payer pour rivaliser avec des nations qui s'entraînent près de 60 heures par semaine. "On manque de temps, admet son entraîneure Alicia Marmonier. On optimise les entraînements comme on peut. Alors oui, ça crie mais on est obligée de parler fort pour couvrir la musique et que les filles entendent leurs corrections. Ce sport demande un tel niveau d'exigence. Norah a appris à travailler et, surtout, elle sait pourquoi elle le fait. Elle a compris pourquoi il fallait recommencer encore et encore chaque mouvement jusqu'au geste juste".

Cette rigueur, Norah l'accepte et fait même partie d'elle. "Je suis de nature perfectionniste, je trie même mon armoire par couleur, rigole-t-elle. Mais mon sport m'a aidée encore plus à forger mon caractère. J'ai appris à m'entraîner avec ces méthodes. Quand j'entends mon entraîneur crier, cela me pousse. Cela ne me met pas au plus bas au contraire. Cela me redonne de l'énergie et c'est pour ça qu'elle le fait. Ce n'est pas pour me déstabiliser, c'est pour me dire que je sais le faire. Même si cela peut paraître militaire, c'est ce que j'aime".

>> Norah Demierre: Découvrez son portrait :

Norah Demierre a commencé la gymnastique rythmique à 8 ans.
Gymnastique rythmique: portrait de la jeune Vaudoise Norah Demierre / RTS Sport / 3 min. / le 13 mai 2024

Puidoux, Floriane Galaud

Publié Modifié

Blessée à un pied, Norah Demierre renonce aux Européens

La semaine prochaine, Norah devait être alignée aux Européens de Budapest où elle espérait faire mieux que l'année dernière où elle avait terminé à la 26e place, signant au passage le meilleur résultat pour une Suissesse depuis... 40 ans! Mais blessée à un pied, la jeune Vaudoise a préféré renoncer. Lors de notre rencontre, Norah s'était confiée sur son petit rituel juste avant d'entrer en scène. "Je m'isole dans mon coin et je réalise ma chorégraphie dans la tête. Je fais de la visualisation positive et au dernier moment je prends mon linge et je le jette par terre pour enlever la pression et me dire: 'allez Norah, let's go'".

Caroline Demierre (maman de Norah): "Je ne tolérerais aucune violence"

La Fédération suisse de gymnastique a été sous le feux des critiques ces dernières années après les révélations de harcèlement moral et de mauvais traitements. "Il y a eu des choses inacceptables et c'était important d'en parler, explique Caroline Demierre, maman de Norah. Si on veut atteindre l'excellence, il y a une rigueur et une exigence élevée. Au niveau élite, l'entraîneure est rarement satisfaite, car elle cherche évidemment à améliorer sans cesse les passages. En ce qui concerne Norah, ça se passe toujours dans le respect et la bienveillance. Mon mari et moi avons toute confiance en ses entraîneurs. Nous ne tolérerions évidemment aucune forme de violence . Mais cela n'arrivera pas car elle est entre de très bonnes mains."