Les symboles de haine vont être interdits dans l'espace public à Genève. Selon les résultats basés sur 95% des bulletins rentrés, les votants ont plébiscité dimanche par 84,75% de "oui" le nouvel article constitutionnel ad hoc.
Genève devient ainsi le premier canton à inscrire dans sa Constitution l'interdiction d'exhiber ou de porter dans l'espace public des symboles, des emblèmes et d'autres objets de haine, comme la croix gammée nazie. Le nouvel article permet de combler un vide juridique, une telle interdiction n'existant pas encore au niveau fédéral.
Le canton devient aussi le premier à demander que l'Etat mette en oeuvre une politique de lutte contre les discriminations et la haine. Cette modification constitutionnelle, soumise au référendum obligatoire, était soutenue par tous les partis, sauf l'UDC pourtant à l'origine du projet de loi qui avait déjà été plébiscité par le Grand Conseil en juin 2023, avec le soutien de l'exécutif.
Non à l'extension des droits politiques
Genève refuse en revanche d'étendre les droits politiques des étrangers. Selon les premiers résultats, l'initiative "Une vie ici, une voix ici" est rejetée par 61,19% de "non".
La modification de la Constitution visait à octroyer aux étrangers qui habitent à Genève et vivent depuis au moins huit ans en Suisse des droits politiques complets aux niveaux communal et cantonal. Les étrangers auraient ainsi obtenu le droit d'éligibilité au niveau communal, en plus du droit de vote actuel, ainsi que les droits de vote et d'éligibilité sur le plan cantonal, une première en Suisse.
Pas de baisse de salaires dans les crèches privées
Genève refuse aussi d'assouplir le socle minimal des conditions de travail dans les crèches privées. Selon les résultats anticipés, cette mesure voulue par la droite dans le but de créer davantage de places de crèches a été refusée par 56,17%.
Genève va par ailleurs continuer à garantir l'aide au suicide dans les EMS et les institutions de soins. Selon les résultats portant sur près de 95% des votants, une modification de la loi sur la santé, qui remettait en question cette possibilité, a été refusée par 76,29% des voix.