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Juliane Robra, le combat pour la médaille

Juliane Robra [KEYSTONE - GAETAN BALLY]
Juliane Robra a quitté Genève pour Macolin pour vivre sa passion à fond. - [KEYSTONE - GAETAN BALLY]
Passionnée par son sport, la judoka Juliane Robra se rend à Londres avec une soif intense de combattre et de donner le meilleur d'elle-même. Cette fille de pasteur, qui a déjà pris rendez-vous pour dans 4 ans aux Jeux olympiques de Rio, rêve de médaille. Mais elle sait que tout va parfois très vite en judo.

Juliane Robra vivra à Londres sa première expérience olympique. La Genevoise de 29 ans rêve d'un grand feu d'artifice pour le 1er août, jour de sa compétition de judo. Professionnelle depuis 2005 grâce au soutien de quelques organismes, Juliane Robra vit et s'entraîne depuis lors à Macolin. "Mais ma deuxième maison, c'est ma valise. Je suis en vadrouille un tiers de l'année, pour des camps d'entraînement ou des compétitions".

D'origine allemande, Juliane Robra estime que le sport a aussi été pour elle un facteur d'intégration: "pour faire du judo, on ne doit pas parler parfaitement la langue. Et puis ça permet de fréquenter un autre entourage", explique-t-elle. Interview. >

RTSsport.ch: Comment avez-vous choisi de pratiquer le judo?

JULIANE ROBRA: J'ai commencé à l'école et j'ai tout de suite aimé. Petite, ce sport me permettait de me défouler. J'ai tout de suite apprécié le fait de ne pas être limitée par une ligne, un tracé ou entravée par un engin. Sur le tatami, je suis libre de bouger en 3D. J'apprécie aussi que dans ce sport on n'est pas pénalisé par la taille ou le poids. En outre, c'est un sport individuel, mais on ne peut le pratiquer qu'avec les autres. Enfin, j'aime le combat, action-réaction, et la recherche constante de solutions.

RTSsport.ch: Quelles sont vos qualités en tant que judoka?

JULIANE ROBRA: D'abord, j'aime énormément ce que je fais. Ensuite, je suis une compétitrice, je suis motivée et volontaire, je m'engage et j'essaie toujours d'aller plus loin. Je suis très persévérante.

"La médaille d'Aschwanden a été un moment fort"

RTSsport.ch: Que représentent pour vous les JO?

JULIANE ROBRA: C'est le plus grand événement sportif. C'est très intense, rempli d'émotions. Les premiers jeux que j'ai vraiment suivis et qui m'ont fait vibrer étaient ceux de Barcelone. Ensuite il y a eu Pékin. J'avais participé à la phase de qualification. Et la médaille de Sergei Aschwanden a été un moment fort. Les prochains, c'est Londres et ce sera fort aussi (rires). Je me réjouis déjà de combattre le 1er août!

RTSsprot.ch: Vous avez déjà remporté des médailles au niveau international. Vous aurez des objectifs élevés à Londres...

JULIANE ROBRA: Oui. J'ai des objectifs élevés pour moi, déjà au quotidien, à l'entraînement. J'ai envie d'être performante et d'avoir des résultats. Ce qui m'a motivé tous les jours pendant cette phase de qualification s'était de pouvoir remporter une médaille à Londres. Le 1er août, je me lèverai pour monter sur le podium. Maintenant,  c'est vrai qu'en judo, tout peut aller très vite, dans un sens comme dans l'autre. C'est le jeu et ce qui rend le challenge plus intéressant.

RTSsport.ch: Justement, en judo, on peut tout perdre en un instant...

JULIANE ROBRA: C'est comme ça. C'est clair que je n'aime pas perdre! Mais, quand je regarde ma saison, j'ai fait de bons résultats. J'ai gagné en Coupe du monde et fini 3e aux Européens. Ca met en confiance. Mais c'est vrai que finir 3e veut dire qu'il y avait une adversaire contre qui j'ai perdu! C'est maintenant à moi de m'arranger pour trouver la solution. Lorsqu'on regarde mes adversaires, il y en a que je n'ai pas encore battues en compétition. Ce sera l'occasion à Londres! Mais celles contre qui j'ai déjà gagné vont vouloir faire de même (rires). Rien n'est jamais joué d'avance.

"Encore des possibilités"

RTSsport.ch: Y a-t-il des adversaires que l'on a pas envie de rencontrer?

JULIANE ROBRA: Je pense qu'à ce moment-là, il ne faut pas se présenter à la compétition. Si on veut gagner, il faut pouvoir battre tout le monde.

RTSsport.ch: Mais il y a quand même des adversaires contre lesquelles on a plus de peine...

JULIANE ROBRA: Ah, ça c'est clair. Il y des sortes de combats qui me conviennent moins et des prises qui sont plus difficiles pour moi. Mais je m'entraîne pour ça. C'est ce qui est beau, ce qui me permet d'avancer, de m'améliorer. J'ai toujours l'impression d'avoir encore des possibilités d'aller plus loin, de gagner encore en qualité.

Propos recueillis par Aline Gagnebin

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