Evans a rendez-vous avec l'histoire

Même si la défense de son titre au Tour de France demeure son grand objectif, Evans lorgne aussi le Tour de Romandie. En dévoilant son programme 2012, le coureur de 35 ans avait fait de la boucle romande "l'une de ses priorités", ajoutant qu'il s'agissait pour lui d'une course "spéciale".

L'attachement de Evans au TdR tient évidemment au fait qu'il a vécu dans la région de 1998 à 2004, à Lugnorre (FR) pour être plus précis. Désormais établi au Tessin, il aura droit vendredi à une séquence souvenirs lors de la 3e étape entre La Neuveville et Charmey. Ce jour-là, le peloton s'attaquera notamment au Mont-Vully, qui fut son terrain d'entraînement pendant son séjour fribourgeois.

Cette édition devrait se jouer lors du chrono final

L'ancien vététiste aime également le Tour de Romandie pour y avoir fêté en 2006 son premier grand succès sur route. A l'époque, il avait créé la surprise lors de l'ultime contre-

la-montre de Lausanne, où il avait coiffé les Espagnols Alberto Contador et Alejandro Valverde. L'an dernier, ce sont encore ses qualités de rouleur qui avaient fait la différence, lors du chrono entre Aubonne et le Signal de Bougy.

Pour terminer une troisième fois avec le maillot jaune, le natif de Katherine devra à nouveau briller dans l'effort solitaire. Les observateurs s'accordent à dire que cette 66e édition se jouera dans le contre-la-montre dominical de Crans-Montana, qui comprendra notamment l'ascension entre Mollens et Aminona (5 km, avec des portions entre 10 et 15%).

Si Evans semble taillé pour ce parcours 2012, sa forme actuelle constitue un bémol. Victime d'une infection au sinus, il a dû renoncer aux classiques ardennaises de la semaine dernière (abandon à l'Amstel Gold Race, forfait pour la Flèche Wallonne et Liège-Bastogne-Liège). Dimanche, l'Australien a affirmé qu'il se sentait mieux, sans être toutefois encore au top.

"Le meilleur plateau depuis longtemps"

"Les deux premières étapes permettront de juger ma forme. J'espère être compétitif pour les derniers jours, même s'il sera difficile de faire aussi bien que l'an dernier", a relevé Evans, qui partagera le leadership chez BMC avec Tejay van Garderen (EU).

Evans devra aussi composer avec une concurrence relevée. "Le meilleur plateau depuis longtemps", avait même souligné Richard Chassot, le directeur de l'épreuve. Parmi les favoris, on trouve des anciens vainqueurs comme l'Allemand Andreas Klöden (1er en 2008), le Tchèque Roman Kreuziger (2009) et le Slovène Simon Spilak (2010). Mais aussi des coureurs sacrés lors d'un grand Tour: le Russe Denis Menchov (2 Vuelta, 1 Giro), l'Italien Ivan Basso (2 Giro) et l'Espagnol Juan José Cobo (1 Vuelta).

Il faudra aussi surveiller l'impressionnante équipe Sky. Favorite pour les sprints grâce à son champion du monde Mark Cavendish (GB), la formation britannique est articulée autour de Bradley Wiggins (GB), vainqueur du dernier Paris-Nice et prétendant sérieux au prochain Tour de France. Michael Rogers (Aus), Chris Froome (GB) et Richie Porte (Aus) constituent les autres atouts de Sky.

Deux Valaisans pour aider Evans

Côté suisse, il n'y a pas de quoi pavoiser. Meilleur coureur helvétique du moment, Michael Albasini (1er Tour de Catalogne, 2e Flèche Wallonne) n'a pas été retenu par son équipe GreenEdge. Les meilleures chances suisses reposent donc sur le Schwytzois Oliver Zaugg (RadioShack), lauréat du Tour de Lombardie en 2011.

La Suisse, qui n'a plus gagné le Tour de Romandie depuis Laurent Dufaux en 1998, sera également représentée par Martin Elmiger (AG2R) et Martin Kohler (BMC).

Quant à la présence romande, elle sera assurée par Steve Morabito et Johann Tschopp. Les deux Valaisans de BMC sont appelés à travailler pour Evans. Ils n'hésiteront toutefois pas à jouer leur carte personnelle si la situation se présente. Cela sera peut-être le cas samedi lors de l'étape de montagne, où ils courront à domicile entre Bulle et Sion.

si/dbu