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Stosur-Kirilenko, un tie-break pour l'histoire

Samantha Stosur, ou une drôle de gestuelle en plein échange... [Keystone - JUSTIN LANE]
Samantha Stosur, ou une drôle de gestuelle en plein échange... - [Keystone - JUSTIN LANE]
Samantha Stosur et Maria Kirilenko ont écrit une page d'histoire à New York, disputant le plus long jeu décisif de l'histoire du tennis féminin en Grand Chelem. Ce tie-break a été remporté par la Russe... qui a finalement perdu le match!

Samantha Stosur et Maria Kirilenko sont entrées dans le livre des records du tennis en disputant dimanche en 8es de finale de l'US Open le plus long tie-break de l'histoire des tournois du Grand Chelem (en simple dames), remporté 17/15 par la Russe. L'Australienne, tête de série no9, a certes perdu le set mais elle s'est imposée 6-2 6-7 (15/17) 6-3 pour atteindre les quarts de finale du dernier tournoi du Grand Chelem de la saison.

Maria Kirilenko, un tie-break gagné qui ne lui a pas permis de remporter la partie... [Keystone - Elise Amendola]
Maria Kirilenko, un tie-break gagné qui ne lui a pas permis de remporter la partie... [Keystone - Elise Amendola]

Ce tie-break a duré un point de moins que celui qu'avaient joué John McEnroe et Björn Borg au 4e set de leur finale de Wimbledon en 1980 (18/16).

Lors de ce jeu décisif, qui a ponctué une deuxième manche longue de 1h24', Stosur a manqué cinq balles de match et Kirilenko a empoché la manche à sa sixième balle de set.

Stosur avait déjà fait parler d'elle au 3e tour lorsqu'elle avait joué et gagné contre une autre Russe, Nadia Petrova, le plus long match de simple dames de l'histoire de l'US Open depuis l'introduction du tie-break en 1970. Elle avait livré bataille pendant 3h16' pour s'imposer 7-6 (7/5) 6-7 (5/7) 7-5.

Stosur, une habituée des records à New York

Les records de l'Australienne à l'US Open ne s'arrêtent pas là puisqu'il y a un an, elle avait battu Elena Dementieva (encore une Russe) en 8es de finale pour ce qui reste la rencontre de simple dames la plus tardive de l'histoire à Flushing Meadows, avec un "jeu, set et match" prononcé à 01h37 du matin. Stosur avait gagné le match 6-3 2-6 7-6 (7/2) alors que Dementieva, aujourd'hui retraitée, s'était procurée quatre balles de match sur son service.

Stosur jouera en quarts de finale contre une... Russe, la no2 mondiale Vera Zvonareva, qui a facilement battu dimanche l'Allemande Sabine Lisicki (no22). L'autre quart de finale connu opposera l'Allemande Angelique Kerber, néophyte à ce niveau en Grand Chelem, à Flavia Pennetta (no26).

afp/dbu

Stosur-Kirilenko, la fin du tie-break du 2e set

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US Open, résultats

1/16 messieurs, bas du tableau
J.Isner USA/28 b. A.Bogomolov USA 7-6 6-4 6-4
G.Simon FRA/12 b. JM.Del Potro ARG/18 4-6 7-6 6-2 7-6
D.Young USA/WC b. JI.Chela ARG/24 7-5 6-4 6-3
A.Murray GBR/4 b. F.Lopez ESP/25 6-1 6-4 6-2
D.Ferrer ESP/5 b. F.Mayer GER/26 6-1 6-2 7-6
A.Roddick USA/21 b. J.Benneteau FRA/WC 6-1 6-4 7-6
G.Muller LUX b. I.Kunitsyn RUS 6-1 6-4 6-4
R.Nadal ESP/2 b. D.Nalbandian ARG 7-6 6-1 7-5

1/8 dames
A.Kerber GER b. M.Niculescu ROM 6-4 6-3
F.Pennetta ITA/26 b. S.Peng CHN/13 6-4 7-6
S.Stosur AUS/9 b. M.Kirilenko RUS/25 6-2 6-7 6-3
V.Zvonareva RUS/2 b. S.Lisicki GER/22 6-2 6-3

Young à la recherche du temps perdu

Avec quelques bonnes années de retard, l'ex-prodige du tennis américain Donald Young est aux premières loges: il affronte mardi Andy Murray (no4) pour une place en quarts de finale de l'US Open. Après un exploit au 2e tour aux dépens de Stanislas Wawrinka (no14) à l'issue d'une bagarre de 4h20, Young (22 ans), casquette de biais et diamant à l'oreille, a confirmé dimanche en écartant l'Argentin Juan Ignacio Chela.

A l'en croire, le déclic est venu d'un été de travail intensif à Los Angeles, loin de chez lui, à raison de deux heures de tennis et deux heures de physique par jour. "Plus que je n'avais jamais fait jusque là", dit-il. Il était en bonne compagnie aux côtés de Mardy Fish et Sam Querrey, mais aussi d'un certain Pete Sampras avec lequel il a pu taper la balle.

Cela faisait un bail qu'on attendait celui qui a longtemps été annoncé comme un futur messie de la petite balle jaune aux Etats-Unis. Le "petiot" n'avait que 14 ans que déjà médias, sponsors et bien sûr la Fédération américaine (USTA) lui faisaient les yeux doux, tant il faisait montre d'un talent naturel de gaucher que même John McEnroe comparait volontiers au sien. Invitations de tournois, demandes d'interviews et contrats publicitaires ont plu sur l'adolescent.

"Gagner les 4 tournois du Grand Chelem"

"Je veux remporter les quatre tournois du Grand Chelem au moins une fois", clamait-il deux ans déjà avant de devenir le plus jeune champion du monde juniors de l'histoire (ce qu'il est encore) à l'âge de 16 ans et 5 mois. Mais Young s'y est vu un peu vite. "Le talent est une qualité trop souvent surestimée", assure l'Espagnol José Higueras, aujourd'hui cadre formateur à l'USTA.

A force de considérer comme acquis les honneurs qui lui étaient réservés, Young a oublié que l'accession au plus haut niveau ne se faisait pas sans une discipline rigoureuse. Passé pro à 16 ans, les années ont défilé et les résultats n'ont pas suivi. A l'étiquette de futur crack s'est ajouté le préfixe ex. Mais il n'a pas pour autant fait profil bas.

Un malheureux épisode de tweet

En mai, quand l'USTA lui a préféré un autre pour une invitation dans le tableau final de Roland-Garros, Young a même déraillé: "C'est la dernière fois qu'ils me b....", a-t-il tweeté, avant de s'excuser. "Cet épisode du tweet a eu le mérite de mettre les choses au point publiquement", avait estimé Higueras. "Ce n'est pas comme ça que tout ça aurait dû se faire, dit aujourd'hui Young. Mais aujourd'hui ça va. Il est temps d'aller de l'avant."

Toujours est-il que l'Américain au look hip-hop est enfin en train de réussir une saison digne d'un pro du circuit, même s'il avoue avoir perdu contre un joueur classé dans les 300 à l'ATP il n'y pas si longtemps dans un tournoi Challenger en Californie. Il est 84e au classement ATP et, à 22 ans, sa victoire sur Andy Murray en mars à Indian Wells, puis sa demi-finale à Washington début août et enfin sa première accession à la deuxième semaine d'un Grand Chelem sont autant de signes que l'enfant gâté de Chicago est enfin en train de grandir.

Dixit le jeune homme: "Une carrière est faite de hauts et de bas. J'ai clairement eu ma part de bas, j'espère que j'aurais beaucoup plus de hauts."