Steve Guerdat remporte la finale du top-10!

Steve Guerdat est invincible à Genève! Le Jurassien et son exceptionnelle Jalisca Solier ont tout simplement remporté la finale du top-10 mondial devant l'Irlandais Denis Lynch (Lantinus) et le couple champion olympique canadien Eric Lamaz/ Hickstead.

Cette sixième victoire dans une épreuve majeure du CHI-W de Genève a été conquise avec un panache fou, Guerdat réalisant le seul double sans faute de la soirée. "C'est incroyable ! Je suis tellement heureux ce soir", s'est exclamé le cavalier de Bassecourt, premier Suisse à remporter la finale du top-10.

"La pression sur Ehning"

"Je me suis beaucoup donné ces deux derniers mois pour faire des points. Pas seulement pour être dans cette finale, mais surtout pour vous qui me soutenez toujours", a-t-il encore lancé aux Genevois dont il est le chouchou.

Le binôme Guerdat/Jalisca Solier est véritablement dans son jardin à Palexpo, où il avait notamment triomphé dans le Grand Prix Coupe du monde 2006. "Le barrage était difficile et je n'ai pas osé prendre tous les risques mais, en ne partant pas dernier, j'ai pu mettre la pression sur Ehning", a encore expliqué le cavalier qui deviendra samedi le deuxième médaillé olympique jurassien de l'histoire, en récupérant le bronze par équipes des JO de Pékin 2008, retiré à la Norvège.

Dire que le cavalier établi aujourd'hui à Herrliberg (ZH) ne devait pas prendre part à cette finale, n'étant "que" no 11 mondial. Il a en effet profité du forfait de l'Irlandais Billy Twomey pour obtenir le dernier billet disponible...

Schwizer finit au dernier rang

Le deuxième Suisse engagé, Pius Schwizer sur son hongre Ulysse, a déjà perdu tout espoir de victoire dans la première manche, avec un très lourd 12 points au compteur.

Le Soleurois, pourtant deuxième de la finale de la Coupe du monde sur cette même piste en avril, n'a terminé qu'à la dernière position avec 24 points au total. "Ulysse revient à peine de pause et n'était pas dans le rythme. Mais c'est un cheval qui a besoin de parcours", a commenté l'ancien no 1 mondial, visiblement très déçu.

Urs Grünig: "La concurrence est plus vive"

Urs Grünig, chef de l'équipe de Suisse de saut depuis octobre, s'est fixé des objectifs clairs pour sortir les cavaliers helvétiques du marasme. Le Zurichois de 57 ans veut avant tout redonner confiance à ses protégés et décrocher une qualification pour les JO de Londres en 2012.

Trois billets olympiques sont encore disponibles pour l'Europe. Les Pays-Bas, l'Irlande, la Suède, l'Italie, l'Espagne et le Danemark seront les principaux concurrents d'Helvètes qui devront frapper fort l'année prochaine, lors des Européens de Madrid.

Reléguée au terme de la saison de Super League et décevante 13e des Jeux équestres mondiaux de cet automne, la Suisse championne d'Europe en titre doit se relever. Grünig veut toutefois y aller pas par pas, sans viser une promotion immédiate. "Nous visons un retour en Super League dans deux ans", annonce-t-il.

- Urs Grünig, quelles sont les motivations qui vous ont poussé à prendre la succession de Rolf Grass?

URS GRÜNIG: "Premièrement le plaisir. Je suis emballé par ce nouveau défi et me réjouis de vivre dans l'atmosphère spéciale du monde hippique. N'étant pas un cavalier, je suis arrivé dans ce milieu grâce à ma fille Nora. Je viens avec un nouveau projet de direction. Je suis indépendant et je mets à disposition mon expérience dans l'organisation et le management."

- 2010 n'a pas été l'année du succès pour la Suisse...

URS GRÜNIG: "L'année a été une des pires du saut helvétique. La relégation en Promotion League n'est pas le fruit du hasard."

- Comment l'expliquez-vous?

URS GRÜNIG: "Il y a plusieurs facteurs. La Suisse a fait partie d'une élite réduite jusque-là. Mais des cavaliers de premier rang ont pris leur retraite ou ont perdu leurs meilleurs chevaux. De manière générale, nous manquons des très bons chevaux. Beaucoup d'entre eux ont pris de l'âge et leur zénith est derrière eux. Nos ressources sont limitées, il n'y a pas assez d'investisseurs ou de mécènes. Nous devons apprendre à mieux soigner nos sponsors."

- Les cavaliers suisses sont-ils aujourd'hui des cavaliers de seconde zone?

URS GRÜNIG: "La concurrence est devenue plus vive qu'il y a 4 ou 5 ans. Des pays ont investi massivement. Le temps où les nations de pointe n'étaient qu'une demi-douzaine est révolu. A l'avenir, comme l'ont prouvé les récents JEM, il faudra aussi compter avec l'Arabie saoudite, l'Espagne, le Danemark et même le Japon."

- Quels changements comptez-vous apporter ?

URS GRÜNIG: "Un changement radical dans l'équipe est nécessaire. Nous avons besoin de grands chevaux et nous devons donner leur chance à nos cavaliers prometteurs. Nous ne manquons pas de talent, mais plutôt de confiance, d'assiduité dans le travail quotidien et de temps pour la formation et la post-formation."

si/alt