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Titeuf, le petit garçon à la mèche qui souffle ses trente bougies

Titeuf fête ses 30 ans
Titeuf fête ses 30 ans / 19h30 / 2 min. / le 9 novembre 2022
Cette année 2022 marque les trente ans d'un petit garçon d'une dizaine d'années devenu une star incontestée de la bande dessinée francophone: Titeuf. Tendre, drôle, mélancolique parfois un peu sombre, Titeuf, héros intergénérationnel créé par le dessinateur genevois Zep, n'a pas pris une ride.

Trente ans de baffes. De Manu, de Hugo. Trente ans de bêtises. De zizi sexuel. De Nadia. Trente ans de morve, de caca, mais pas seulement! A la fin des années 1990, c'est la Titeuf Mania. Par la suite, la mèche emblématique du héros de bande dessinée imaginé par Zep se fait une place partout, de la télévision au cinéma en passant par les jeux vidéo et même le théâtre, notamment dans une pièce de marionnettes écrite par le journaliste Philippe Muri.

Petit, nonchalant, grosse banane jaune sur la tête, "Titeuf parle à la fois aux mômes parce qu'il est dans la cour de récréation. Il fait des gags un peu scatologiques, regarde sous les jupes des filles. Mais il parle aussi aux adultes, parce qu'il parle de chômage, de sujets graves, de perte d'estime de soi, de la maladie et de la mort", estime Philippe Muri, interrogé par la RTS.

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Des débuts difficiles

La couverture (en couleurs) du premier tome de Titeuf "Dieu, le sexe et les bretelles". [Glénat - aurelied]

Pourtant, les débuts ont été difficiles pour le héros de Zep. En 1992, Philippe Chappuis, 25 ans, crée un personnage de BD qui va changer sa vie. Publié d'abord dans un fanzine genevois, les premiers tomes étaient plutôt destinés à un public adulte. Puis, c'est la révélation. Titeuf se trouve, et trouve son public. Un succès inattendu pour son auteur: "J'ai fait d'autres choses avant Titeuf avec autant de foi dans ce que je faisais et ça n'a pas marché, donc on est toujours surpris quand ça marche", explique Zep à la RTS.

Avec le succès arrivent les critiques. Titeuf a eu ses détracteurs durant ses premières années. "Surtout quand c'est devenu un phénomène dans les autres pays francophones, notamment en France où il y a eu une grosse levée de bouclier. Il y a toujours une peur quand on dit que l'on va parler de sexualité", souligne l'auteur genevois.

Des sujets de société

Aujourd'hui, lorsqu'on regarde les premières planches de Titeuf, elles apparaissent parfois un peu démodées. "Titeuf a toujours parlé de sujets de société. En 1992-1993, c'était les réfugiés, le Sida", raconte Zep. Le héros à la mèche a traversé les époques et les thématiques sociétales. "Il y a toujours beaucoup de choses à observer, à raconter au fil du temps".

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Le public de Titeuf a grandi avec son héros, mais se renouvelle par ailleurs sans cesse, notamment grâce au dessin animé qui touche désormais même les enfants qui ne savent pas encore lire.

Titeuf souffle cette année ses trente bougies, soit cinq ans de plus que Zep au moment où il a créé son personnage. "Ce qui me donne le vertige, c'est que j'ai vécu plus ma vie en étant avec Titeuf que sans lui. J'ai passé la plus grande partie de ma vie avec ce personnage. Peu de gens m'ont accompagné dans la vie pendant trente ans avec autant d'intimité [...] Il a fait mon succès, la reconnaissance que j'ai dans la profession, auprès des lecteurs. Il a été un phénomène d'édition qui arrive peu dans l'histoire de la BD et du livre. C'est tombé sur moi, j'ai beaucoup de chance", conclut Zep.

Sujet TV: Gilles de Diesbach

Sujet radio: Witold Langlois

Adaptation web: ld

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