Avec 600 millions de francs dépensés chaque année, les Suisses sont champions du monde de l’achat de bouquets de fleurs. Mais dans les supermarchés qui dominent le marché, les fleurs suisses ont quasiment disparu. La quasi-totalité de nos fleurs coupées sont importées de pays de plus en plus lointains, où les normes environnementales sont moins strictes qu’en Europe. Avec, parfois, une utilisation massive de pesticides.
Un bouquet de pesticides dans nos fleurs
Bonus de l'émission
Fleurs mondialisées, aux senteurs de pesticides
En matière de fleurs coupées, les Suisses sont champions du monde de la consommation. Chaque année, ils dépensent quelques 600 millions de francs en bouquets de fleurs. Des fleurs achetées pour l’essentiel en grandes surfaces et qui viennent massivement de l’étranger. Mais depuis l’ouverture des frontières aux fleurs étrangères, les exploitations disparaissent les unes après les autres dans notre pays. Reportage à la rencontre de producteurs en Suisse romande, mais aussi dans la plus grande bourse aux fleurs du monde près d’Amsterdam.
Un certain nombre de produits phytosanitaires sont interdits aux floriculteurs suisses. Mais paradoxalement, on importe librement dans notre pays des fleurs étrangères sans se préoccuper des pesticides qu’elles contiennent. Les Pays-Bas, principal pays producteur de fleurs en Europe, font un large usage des produits phytosanitaires autorisés dans la zone européenne. Mais, de plus en plus souvent, les fleurs vendues sur le marché mondialisé proviennent de pays tropicaux. Elles y sont souvent traitées avec des pesticides retirés du marché européen. Des produits qui entraînent des conséquences sur la santé des travailleuses et des travailleurs ainsi que sur l’environnement. Reportage de notre correspondante au Kenya.
Le laboratoire a trouvé 38 pesticides, dont 8 interdit en Suisse, dans un des bouquets testés. Ce bouquet de roses variées provient de la boutique Fleuriot de Manor à Genève. Comment expliquer une présence aussi importante de pesticides dans ce bouquet ? D’autre part, on a vu dans le reportage que la culture des roses se meurt en Suisse car les horticulteurs ne peuvent plus utiliser certains pesticides, qu’est-ce que ça fait de voir des fleurs importées contenant ces pesticides ? Linda Bourget en parle avec Charles Millo, directeur de Millo & Cie.
Le laboratoire a trouvé beaucoup de pesticides dans des bouquets Max Havelaar.
On entend pourtant, dans une des publicités de l’entreprise, que : « les plantations certifiées Fairtrade doivent renoncer aux pesticides toxiques ». Comment est-ce possible ?
Pour donner un exemple, la Confédération a décidé d'interdire l’indoxacarbe, au nom de la « protection de l’être humain, de l'animal et de l'environnement ». Pourquoi continuer à utiliser ce genre de produits en Afrique ? L'engagement du Fairtrade, ce sont des cultures « préservant l’environnement, la protection des ressources naturelles, et l’interdiction d’utiliser des pesticides dangereux ». Au niveau des fleurs, cet objectif est-il atteint ?
Linda Bourget en discute avec Melanie Dürr, responsable fleurs équitables, Max Havelaar.
Test de pesticides dans des bouquets de fleurs
A noter:
- Le seul bouquet exempt de pesticides est de production suisse biologique. Les 10 autres bouquets sont de production étrangère.
- 9 des 10 bouquets contiennent des pesticides non autorisés en Suisse.
- Le chlorothalonil fait partie des pesticides interdits par la Confédération, mais le fabricant de cette substance a fait recours contre cette décision.
Voici les résultats de ce test:
Achats en ligne : attention aux dark patterns
ABE vous propose de vous plonger dans les arcanes de la vente par internet, pour comprendre comment les sites sont conçus pour influencer nos comportements et nous pousser à acheter. La Fédération romande des consommateurs (FRC) et Public Eye ont mené une étude que nous vous présentons dans cette émission.