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Du sel suisse pour éviter "le pire"

C'est du sel suisse qui permet aux organisateurs de lutter contre la chaleur sur les pistes. [Dmitry Lovetsky]
C'est du sel suisse qui permet aux organisateurs de lutter contre la chaleur sur les pistes. - [Dmitry Lovetsky]
Face à la dégradation de l'état des pistes de ski en raison de températures printanières, les organisateurs des JO de Sotchi ont évité "le pire", selon un expert, en faisant venir en catastrophe du sel de Suisse

Un brouillard très humide a entraîné lundi le report de plusieurs épreuves sur le site de Rosa Khutor, tandis que l'état des pistes ramollies par le radoucissement continue de susciter des préoccupations. Il est donc important de disposer d'une grande quantité de sel, un ingrédient crucial permettant d'améliorer la qualité de la neige et de préserver ainsi l'état des pistes, a déclaré un expert en matière de neige et de sel, l'ancien champion suisse de ski alpin, Hans Pieren.

Il l'avait d'ailleurs conseillé aux organisateurs en septembre dernier lors d'une inspection des sites, mais il n'a pas été écouté. "Ils pensaient sans doute que ce n'était pas très important", a déclaré Pieren, directeur de course à la FIS.

Mais avec la montée inhabituelle des températures (16°C à 900 m), les organisateurs se sont rendus compte de l'importance du sel, alors disponible en très faible quantité.

"C'est la taille des grains qui compte"

Ils ont surtout compris la nécessité d'avoir la variété de sel conseillée, à savoir des gros grains. "Car ce n'est pas la composition chimique qui compte, mais la taille des grains. Les gros grains vont plus en profondeur et tiennent plus longtemps" pour durcir la neige.

Après une réunion d'urgence jeudi dernier, "ils m'ont demandé: +t'as une adresse pour du sel+?", ajoute l'expert, précisant que les Russes ne disposent pas de la variété de sel requise.

Contactée par Hans Pieren, Rheinsalinen "sauve" les JO. "Oui, on a 24 tonnes et on peut livrer de suite", répond la société de production de sel, basée à Bâle.

Une livraison à 50'000 francs

Le sel a d'abord été acheminé à Zurich, puis par avion vers Sotchi. Les organisateurs ont "voulu le faire venir par charter, mais ils l'ont raté", raconte M. Pieren. La cargaison arrivera finalement dans la nuit de vendredi à samedi, par un autre vol, puis a été acheminée dans les montagnes. "Maintenant, le pire est derrière", dit Pieren. 

Cette livraison a coûté "de l'ordre de 50'000 francs suisses",  en raison du transport, dit-il, alors que quelques milliers de dollars auraient suffi si les organisateurs s'y étaient pris à temps...

afp/dbu

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