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"Un cas de dopage est inimaginable chez IAM"

Michel Thétaz milite pour un cyclisme propre. [Jean-Christophe Bott]
Michel Thétaz milite pour un cyclisme propre. - [Jean-Christophe Bott]
Malgré des contrôles toujours plus nombreux, l’ombre du dopage plane toujours sur le cyclisme. Pour éviter toute mauvaise surprise, IAM cycling a décidé de prendre le taureau par les cornes et de mettre en place un système de contrôle externe. Fondateur de l’équipe suisse, Michel Thétaz, nous en dit plus sur les dispositions prises.

RTSsport.ch: Que fait IAM pour lutter contre le dopage?

Michel Thétaz: La première chose importante que nous avons faite c’est un partenariat avec les HUG de Genève. L’institution s’engage à suivre tous nos coureurs sur une base journalière. C’est unique dans le milieu. Les autres équipes ont leur propre médecin. Deuxièmement, nous avons une organisation différente de la majorité des formations. Le patron de la direction médicale c’est nous, le sponsor. Donc en mettant le sponsor au front, nous avons intérêt à tout mettre en œuvre pour qu’il ne se passe rien. Nous ne voulons pas nous cacher. Je ne pourrais pas du tout me distancier en disant, ce n’est pas ma faute. Je préconise de mettre les sponsors en première ligne afin qu’ils assument leurs responsabilités.

RTSsport.ch: Un cas de dopage serait la pire des choses pour vous…

Michel Thétaz: Oui, ça tuerait la crédibilité du sponsor. Nous n’imaginons pas avoir un coureur qui triche même si nous ne pouvons jamais exclure totalement le risque. Nous accordons beaucoup d’importance à l’image véhiculée par notre équipe. Les autres font ce qu’ils veulent mais nous nous faisons selon notre méthode et nous sommes différents. Nous avons des chartes internes sur tous ces aspects-là.

RTSsport.ch: Est-ce que vous en parlez avec vos coureurs?

Michel Thétaz: Bien sûr. Mais nos coureurs ont l’état d’esprit IAM. C’est dans les gênes de nos athlètes: IAM cycling, c’est le cyclisme nouveau.

RTSsport.ch: Avez-vous l’impression que le cyclisme est la tête de turc du sport en général alors qu’il y a beaucoup de contrôles contrairement au tennis ou au foot?

Michel Thétaz: Oui. S’il n’y a pas de contrôle, il n’y a pas de dopage. Parfois, à deux jours près, deux médecins viennent contrôler les coureurs. Tant mieux d’ailleurs. Mais je pense qu’on verra de moins en moins de dopage organisé. Chaque année qui passe va redorer le blason du cyclisme et les cas vont devenir de plus en plus isolés. Mais malheureusement, il y en aura toujours car on ne sait pas ce qui peut se passer dans la tête d’un coureur.

Par Floriane Galaud - @FlorianeGalaud

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Trois questions à Robert Faulkner, responsable de la communication de la Fondation Antidopage du Cyclisme (CADF)

RTSsport.ch: Comment se déroulent les contrôles antidopage sur le Tour de Romandie?
Robert Faulkner: Le Tour de Romandie est soumis aux mêmes contrôles que toutes les courses inscrites au calendrier de l’UCI WorldTour. La Fondation Antidopage du Cyclisme (CADF) est mandatée par l’UCI pour organiser et exécuter le programme de contrôles antidopage. Donc, durant le Tour de Romandie, la CADF définit la stratégie de contrôle antidopage et effectue des contrôles quotidiens sur la ligne d’arrivée à la fin de chaque étape, ainsi que dans les hôtels des coureurs, le matin ou le soir selon les nécessités.

RTSsport.ch: A quelle fréquence contrôlez-vous les coureurs?
Robert Faulkner: La fréquence des contrôles dépend de nombreux facteurs, notamment des informations récoltées avant et pendant la course, du classement d’un coureur lors d’une étape et sa performance générale durant la course. En général, il est normal que le leader de la course ainsi que le vainqueur d’étape soient contrôlés quotidiennement. Ceci étant, d’autres coureurs peuvent être sélectionnés pour un contrôle selon d’autres critères.

RTSsport.ch: Combien de médecins de l’UCI sont présents sur le Tour pour faire les contrôles?
Robert Faulkner: Un représentant officiel de la CADF en charge de l’antidopage est présent pour gérer le programme de contrôles sur place. Celui-ci est assisté d’un médecin attestant du bon déroulement des contrôles en matière de notification des coureurs avant le test et de la validité de l’échantillon. Enfin, tous les échantillons prélevés, d’urine ou de sang, seront analysés dans un laboratoire à Lausanne accrédité par l’Agence mondiale antidopage (AMA).