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Le président de la FIFA Sepp Blatter saisi d'effroi

La FIFA et Sepp Blatter sont sous le choc après la tragédie survenue dans un stade de foot en Egypte. [ALESSANDRO DELLA BELLA]
La FIFA et Sepp Blatter sont sous le choc après la tragédie survenue dans un stade de foot en Egypte. - [ALESSANDRO DELLA BELLA]
Le président de la FIFA Sepp Blatter a réagi aux violences qui ont fait plus de 70 morts mercredi à Port Saïd en Egypte au terme d'un match de championnat entre Al-Masry et Al-Ahly. La police est mise en cause.

"J'exprime ma profonde compassion à l'égard des familles des victimes. C'est une journée noire pour le football", a déclaré le dirigeant haut-valaisan. "Un tel drame est au-delà de l'imaginable et ne devrait jamais se produire", a-t-il estimé.

L'entraîneur du club du Caire d'Al-Ahly, le Portugais Manuel José, a déclaré avoir vu des dizaines de personnes succomber. De nombreux spectateurs grièvement blessés ont été soignés par des médecins de son équipe, plusieurs sont décédés dans les vestiaires. "Les policiers sont les seuls responsables", a jugé l'entraîneur. "Ils étaient des dizaines dans le stade, mais soudain tous ont disparu ou alors ont refusé d'intervenir."

Le coach assistant d'Al-Ahly Oscar Elizondo a mis en avant le contexte politique marqué par la violence: "Il y a beaucoup de haine", a-t-il dit, qualifiant de "honte" le comportement de la police. "Il y avait 3000 policiers, et probablement que personne n'a été arrêté." Joueurs et entraîneurs ont dû quitter le stade dans des véhicules militaires blindés.

"Ne plus jamais jouer au football"

Les policiers sont accusés de n'avoir rien fait pour empêcher le carnage. [KEYSTONE - STR]
Les policiers sont accusés de n'avoir rien fait pour empêcher le carnage. [KEYSTONE - STR]

Les joueurs d'Al-Ahly ont déclaré qu'ils ne voulaient plus jamais jouer au football. "C'est fini. Nous avons tous décidé de ne plus jamais jouer", a confié le gardien Sharif Ikrami sur la chaîne privée ONTV. "Des gens sont morts sous nos yeux", a-t-il raconté, après avoir vu des blessés affluer dans les vestiaires, où ont également été ramenés des corps. Ikrami a lui-même été blessé dans les émeutes. "Comment pourrait-il être possible de rejouer au football après ça?", a-t-il demandé. "C'est impensable."

Les heurts ont commencé après que l'arbitre a sifflé la fin du match au cours duquel Al-Masry, un club de Port Saïd, a fait subir à Al-Ahly, un des meilleurs clubs d'Egypte, sa première défaite de la saison en championnat. Des centaines de supporters d'Al-Masry ont envahi le terrain et ont commencé à lancer des pierres et des bouteilles contre ceux d'Al-Ahly, déclenchant la furie.

Au lendemain du drame, le Premier ministre égyptien Kamal al-Ganzouri a annoncé le limogeage de la direction de la fédération égyptienne et la démission du gouverneur de Port-Saïd. Il a également annoncé le limogeage du président et des membres du conseil de la fédération.

Les "Ultras" d'Al-Ahly

Le club cairote d'Al-Ahly est le plus grand club égyptien et le plus populaire du continent, avec 36 titres de champion national et six Ligues des champions d'Afrique. Nombre de ses partisans les plus ardents, les "ultras", ont également participé à la révolte qui a fait chuter le président Hosni Moubarak au début de l'an dernier. Ils ont également été remarqués dans nombre de manifestations contre le pouvoir militaire et la police au cours des derniers mois.

Al-Ahly, "le national" en arabe, fondé en 1907 par des étudiants patriotes égyptiens en lutte contre le colonisateur anglais, s'est imposé peu à peu comme le club du peuple. Avec plus de 100 titres en un siècle d'histoire, l'équipe possède un palmarès incroyable. "Il y a très peu de clubs dans le monde qui n'ont pas le droit de perdre un seul match, Al-Ahly en fait partie", a ainsi expliqué son entraîneur Manuel José, sous le règne duquel le club a remporté 55 victoires consécutives entre 2004 et 2005.

si/alt

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