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"Revenir sur gazon, c'est une sensation unique, que du plaisir", se réjouit Antoine Bellier

Antoine Bellier, en action l'an dernier à Majorque, veut continuer d'avancer dans sa carrière. [EPA]
Antoine Bellier, en action l'an dernier à Majorque, veut continuer d'avancer dans sa carrière. - [EPA]
Battu en qualifications de Roland-Garros, Antoine Bellier a filé sur gazon, la surface sur laquelle il avait signé une performance exceptionnelle l'année dernière en ralliant les demi-finales de l'ATP 250 de Majorque. Même défait dimanche en qualifications du Challenger de Surbiton, le Genevois reste plein d'espoirs. Il en a parlé à RTSsport.ch.

Antoine Bellier (26 ans) a mis de côté ses chaussures terreuses et enfilé ses "souliers" pour bondir sur gazon. A peine avait-il perdu contre Thiago Seyboth Wild en qualifications à Paris que le Genevois (209e mondial) ralliait Surbiton, en Angleterre, afin de vivre l'un des moments qu'il apprécie le plus dans une saison: la tournée sur herbe. "Revenir sur gazon, c'est une sensation unique, nous a-t-il confié vendredi, avant toutefois de s'incliner deux jours plus tard en qualifications de ce Challenger très relevé. Pour moi, vu mon style de jeu, c'est un véritable plaisir. Je sais que je suis dangereux, que certains joueurs peuvent être dérangés par mon tennis."

Surtout, cela renvoie "Tonio" à la plus belle performance de sa carrière, lorsqu'il avait l'an dernier rejoint les demi-finales de l'ATP 250 de Majorque après avoir aligné cinq grosses performances; deux en qualifs, puis des succès marquants sur Federico Delbonis, Pablo Carreno Busta et Tallon Griekspoor dans le tableau principal. Cela avait valu à l'élégant gaucher une plongée dans la lumière et un bond de près de 90 places dans la hiérarchie mondiale (de 303e à 217e). Et une vie changée? "Non, pas du tout, sourit-il. Mon parcours en Espagne m'a juste montré que je suis capable de faire des demies en ATP 250, de battre de très bons joueurs. Je le savais, mais d'avoir pu le faire a en quelque sorte validé le travail que je fournis chaque jour à l'entraînement."

Cet excellent parcours a ensuite permis à Antoine Bellier d'accéder à tous les Challengers et par-dessus tout aux qualifications des tournois du Grand Chelem; un autre monde. "Il me reste à faire celles de Wimbledon à la fin du mois et je les aurais toutes faites, glisse le Genevois. C'est du bonheur, forcément, car ce sont les plus belles épreuves et ça donne vraiment envie de grappiller des points partout afin de pouvoir y retourner chaque saison."

Pour cela, le membre de l'Elite Tennis Center de Cannes – structure de Jean-René Lisnard, où s'entraîne notamment Mirra Andreeva – cherche à stabiliser son niveau moyen. "C'est là toute la difficulté et le défi d'une carrière dans le tennis, observe-t-il. On progresse, mais il s'agit à chaque fois de fixer le nouveau niveau qu'on atteint, puis de l’augmenter encore. A chaque palier franchi, il faut au moins pouvoir y rester, histoire de ne pas redescendre." Un savant jonglage.

Depuis son parcours de Majorque, Bellier a su le faire plus ou moins de belle manière (avec un pic au 168e rang mondial), grâce notamment à une entrée dans le tableau final de l'ATP 250 de Stockholm en octobre (défaite au 2e tour contre Denis Shapovalov), une autre dans celui de Montpellier en février (défait au 1er tour par Maxime Cressy), ainsi que des quarts de finale en Challengers, à Pau, Mexico City et Leon. Cela le comble pour le moment. "Je sens que j'avance sur tous les plans, tennistiquement mais aussi humainement, apprécie le Genevois, que l'on sent bien dans ses baskets. Je veux poursuivre sur ce chemin, avec toujours cette envie de bien faire."

La clé pour poursuivre sur cette voie - et Antoine l'a répété plusieurs fois durant notre entretien - est de "penser juste". Preuve, si besoin était, que beaucoup de choses se passent dans la tête. Ca tombe bien: Bellier est plus posé que jamais aujourd'hui. Il l'illustre lorsqu'on évoque ses potentielles attentes. "Je n'ai pas d'objectifs particuliers, répond-il, et je ne veux justement pas non plus me fixer des attentes particulières, car je sais combien cela peut freiner. Se mettre de la pression est totalement contreproductif. Tant que j'avance, c'est cool."

Arnaud Cerutti - @arnaud_cerutti

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"Seyboth Wild? Il était bon, mais pas impressionnant"

Battu 7-6 6-1 au 1er tour des qualifications de Roland-Garros par Thiago Seyboth Wild, qui allait ensuite être le tombeur de Daniil Medvedev dans le grand tableau, Antoine Bellier n’a pas vu un "monstre" dans le Brésilien. "Honnêtement, tu sens que le mec est un bon joueur, que ce n’est pas un peintre, et c'est logique à ce niveau, mais il n'était pas non plus impressionnant", confie le Genevois. Preuve en est que le premier set fut très accroché. "A 5-5 0-15, je manque de peu une volée, qui touche la bande, rappelle Bellier. Si ça passe, ça fait 5-5 0-30 et la rencontre peut tourner dans l'autre sens. Après, je sais aussi que j'ai fait un match plutôt correct sur une terre battue qui ne convient pas forcément très bien à mon jeu."