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En pleine réussite, le Geneva Open a trouvé sa place

Le Geneva Open a vécu plein de belles journées cette semaine, notamment mardi soir à guichets fermés pour la rencontre Gasquet-Medvedev. [Alpimages - Thomas Roulin]
Le Geneva Open a vécu plein de belles journées cette semaine, notamment mardi soir à guichets fermés pour la rencontre Gasquet-Medvedev. - [Alpimages - Thomas Roulin]
Relancé en 2015, le Geneva Open a d'abord fait face au scepticisme de certains avant d'apporter la preuve de sa qualité et de gagner valablement sa place dans le calendrier. Plus personne désormais ne doute de son importance.

"Sold-out", guichets fermés. L'affiche qui trônait mercredi après-midi à l'entrée du Geneva Open dit beaucoup de la réussite du tournoi genevois, qui a même survécu au Covid. D'aucuns, très loin de s'y connaître en matière de tennis, s'étaient pourtant amusés à le brocarder à sa (re)naissance en 2015, puis même lors de quelques-unes des éditions suivantes. Erreur! Sept ans plus tard, le "GO" (ATP 250) est bien installé dans le calendrier ATP et il peut se targuer d'avoir accueilli quelques-uns des meilleurs joueurs de la planète. Pêle-mêle, Roger Federer, Stan Wawrinka, Daniil Medvedev, Dominic Thiem, Marin Cilic, Alexander Zverev, Casper Ruud, Denis Shapovalov ou encore Grigor Dimitrov ont foulé la terre battue du Parc des Eaux-Vives. C'est dire l'importance prise par l’événement et surtout sa qualité.

Je voulais vraiment revenir ici, c'est une chance d’évoluer dans un tel cadre.

Reilly Opelka, tête de série 4 du Geneva Open

A force, cela se sait, cela se sent loin à la ronde. "On ne m'a dit que du bien de ce tournoi ces derniers mois, je n'ai donc pas hésité à y venir", relevait dimanche Medvedev, un no 2 mondial qui s'y connaît. Certains de ses pairs ont d’ailleurs pris goût à l’affiche. Fabio Fognini y revient par exemple chaque fois avec le même plaisir. "Le club est superbe, le contexte magnifique", souligne l'Italien. Même battu d’entrée en 2021, Reilly Opelka n’avait qu'une envie avant de rallier Roland-Garros: retrouver Genève. "Tout y est génial, c'est une chance d’évoluer dans un tel cadre", souffle l’Américain, qui sera présent en demi-finales vendredi.

Cet enthousiasme ne se dément pas non plus chez les spectateurs, qui ont envahi les lieux dès le premier jour des qualifications. Ceux-ci ne viennent pas essentiellement pour voir une star, mais simplement pour le jeu dans son essence même. "Notre force, c'est la proximité, témoigne ainsi Alain Tripod, président du TC Genève. Le public se retrouve à quelques mètres seulement des joueurs. Il peut ainsi se rendre compte de la vitesse, de la précision, des effets, etc. C’est une chance inouïe."

Le public se retrouve à quelques mètres seulement des joueurs. Il peut ainsi se rendre compte de la vitesse, de la précision, des effets, etc. C’est une chance inouïe.

Alain Tripod, président du TC Genève

Relancé en 2015, le Geneva Open s’est encore développé avec son nouveau sponsor-titre (Gonet), engagé jusqu'en 2023 au moins, et grâce au soutien de la Ville et du Canton. Le voici sauf catastrophe parti pour durer. "Le tournoi a trouvé son rythme de croisière et son public", se réjouit Tripod. "Le tournoi s’améliore à chaque édition et cela se remarque non seulement par les joueurs qu'il accueille, mais également par le nombre de spectateurs", se réjouit Gerard Tsobanian, qui gère l’événement.

Même sa place dans le calendrier, juste avant un Grand Chelem, ne l'a pas empêché de grandir. On se souvient pourtant que des voix avaient estimé que c'était le pire moment possible pour organiser un événement de la sorte, car celui-ci ne verrait ainsi aucun grand joueur. C'était avant le "déclic Stan Wawrinka". En 2015, le Vaudois avait disputé l'épreuve, certes sans y briller (élimination en quarts contre Delbonis), mais avait ensuite "marché" sur Roland-Garros. Cela a alors apporté la preuve qu'on peut enlever un monument en ayant joué la semaine précédente. De là à dire que la mi-mai est devenue une date idéale, il n'y a presque qu'un pas.

Il est vrai que le décor est incroyable, encore davantage lorsque le soleil répond présent. Mardi en fin de journée, Daniil Medvedev, Richard Gasquet et les 3700 spectateurs du central ont pris un pied géant. Les oiseaux aussi, qui gazouillaient leur bonheur. L'anecdote retient qu'en 2016 à sa première participation, l'ancien no 8 ATP John Isner avaient demandé aux organisateurs pourquoi ils avaient enregistré des chants d’oiseaux…

Genève, Arnaud Cerutti - @arnaud_cerutti

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