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"Et soudain, j'ai reçu un message de l'ATP..."

Adrian Mannarino raconte son séjour new-yorkais quasi digne d'un polar. [AP - JASON SZENES]
Adrian Mannarino raconte son séjour new-yorkais quasi digne d'un polar. - [AP - JASON SZENES]
Un cas positif, des soupçons, une enquête, une lourde sanction pour le joueur fautif et des aménagements de peine pour d'autres en sursis: le Parisien Adrian Mannarino a raconté à l'AFP comment il vit l'affaire Paire qui met en péril la bulle sanitaire de l'US Open.

"Toute la journée samedi, il a plu alors que je devais m'entraîner avec Grégoire Barrère, narre le Français. Nous sommes donc allés jouer aux cartes dans la suite de Benoît Paire parce que c'est un espace assez grand où on peut être entre nous. On a joué aux cartes, tous avec nos masques."

Le soir, après un dîner à l'hôtel en compagnie d'autres joueurs français, "j'ai reçu un texto de l'ATP me demandant de les rappeler au plus vite. J'ai eu un bon coup de stress. Je ne savais pas si c'était moi qui avait été testé positif, parce que j'avais fait un test le matin même, ou si c'était autre chose."

"On m'a demandé avec qui j'avais été en contact les derniers jours, ce que j'avais fait, donc j'ai retracé mes dernières 48 heures pour que, eux, puissent voir si j'avais pu être en contact avec la personne positive. A ce moment-là je ne savais pas que c'était Benoît".

Contraint dès lors de rester dans sa chambre jusqu'à nouvel ordre, Mannarino apprend "quelques minutes après" que d'autres joueurs français "avaient reçu le même ordre de rester dans leur chambre" jusqu'à ce qu'une décision soit prise les concernant, tandis que Paire allait être exclu du tournoi.

Dimanche vers 17h30, Mannarino a appris que tous les joueurs confinés sont autorisés à jouer l'US Open, à condition de signer un protocole sanitaire encore plus contraignant et que leurs tests, désormais quotidiens, reviennent à chaque fois négatif.

afp/ace

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Interdit d'ascenseur

"Nous avons en permanence quelqu'un qui nous escorte dans l'enceinte du stade, détaille Mannarino. Nous n'avons pas le droit de nous promener. Je dois rester à l'intérieur de ma loge en portant le masque. Je n'ai pas le droit de sortir sur la terrasse pour regarder le court central. Je n'ai pas le droit non plus de prendre l'ascenseur, car je pourrais y être en contact avec d'autres joueurs. Donc je dois prendre les escaliers tout le temps, que ce soit au stade ou à l'hôtel alors que ma chambre est au 7e étage. Ça fait beaucoup de marches à monter et descendre chaque jour!"

Nourriture livrée

"Quand j'arrive à l'hôtel, nous devons passer par la porte de service. Ensuite, nous prenons l'escalier de service pour monter dans nos chambres. Nous ne sommes pas autorisés à en sortir, donc on se fait livrer de la nourriture. Quelqu'un la laisse devant notre porte. Si on veut manger au stade, nous avons une application sur nos téléphones pour commander. On me livre directement dans ma loge".

"Nous ne sommes pas dans une bulle"

"On n'est pas certains à 100% que Benoît Paire a attrapé le virus ici", a souligné Mannarino. "Mais c'est une grande probabilité car il est ici depuis longtemps (ndlr: il est arrivé le 18 août). Il a été testé de nombreuses fois et nous ne sommes pas dans une bulle ici à l'US Open, nous sommes dans un environnement sécurisé, ce qui n'est pas la même chose. Il y a des gens qui travaillent sur le tournoi, mais qui rentrent chez eux le soir..."