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Cédric Grand nous parle de sa passion: le bob

Cédric Grand vit sa passion pour le bob à toute vitesse.
Cédric Grand vit sa passion pour le bob à toute vitesse.
Cédric Grand a entamé à Winterberg sa 13e saison dans le petit monde du bobsleigh. Le seul Romand qui a fait son trou dans le bob suisse évoque sa passion. Interview.

A 32 ans, Cédric Grand vise un ultime objectif avant de
raccrocher: l'or olympique aux Jeux de Vancouver. Jusqu'à présent,
le Valaisan de Genève a remporté 3 breloques lors de rendez-vous
majeurs: le bronze aux Jeux olympiques de Turin, l'or aux
Mondiaux 2007
et le bronze aux Championnats du
monde 2001
, sans compter les nombreux titres glanés au
niveau national. Meilleur pousseur du pays, Cédric Grand fait
équipe avec l'expérimenté zurichois Ivo Rüegg (37 ans).
Interview.

Objectif Vancouver

tsrsport.ch: Voilà plus de 10 ans que vous
êtes "immergé" dans le monde du bob. La passion est-elle toujours
la même?




CEDRIC GRAND: Oui, la passion je l'ai toujours.
Ma volonté de faire des résultats est là et mon objectif principal
est de remporter une médaille d'or aux Jeux de Vancouver, en
2010.



tsrsport.ch: Qu'est-ce qui vous séduit
particulièrement dans ce sport?




CEDRIC GRAND: C'est la vitesse, l'adrénaline
qu'on peut ressentir. En même temps, c'est un sport de force. Tous
ces points me correspondent, en fait.

"Je dois me maintenir physiquement"

tsrsport.ch: Est-il facile de se remotiver
chaque année lors des entraînements d'été?




CEDRIC GRAND: Bon, je n'ai plus 20 ans (rires).
Mais je retrouve cette motivation lorsque je vais m'entraîner,
surtout avec des Jeux olympiques qui se profilent.



tsrsport.ch: Mais arrivez-vous encore à
progresser ou êtes-vous déjà au maximum?




CEDRIC GRAND: Je dois surtout me maintenir
physiquement. Le travail porte davantage sur le plan mental afin de
rester motivé, justement. A ce sujet, j'ai pris quelques cours de
sophrologie. Mais maintenant, c'est un travail personnel que
j'effectue sur moi-même. Cette solution me convient très
bien.



tsrsport.ch: Pour cette saison pré-olympique,
quelles sont vos ambitions?




CEDRIC GRAND: On vise le titre aux Championnats
d'Europe de St-Moritz. Pour les Mondiaux de Lake Placid, on serait
contents avec deux médailles. Le titre sera difficile à décrocher,
car la concurrence est élevée. Pour nous, c'est surtout une saison
de préparation et de rodage pour les JO.

"Je vais arrêter après les JO"

tsrsport.ch:


Allez-vous mettre un terme à votre carrière après les JO de
Vancouver?




CEDRIC GRAND:

Oui, normalement je vais arrêter
après les JO. La décision n'est pas encore arrêtée, mais c'est
probable.



tsrsport.ch:

Avez-vous déjà pensé à votre
reconversion
?



CEDRIC GRAND:

Oui, j'ai 2-3 petites idées.
J'aimerais bien travailler dans l'éducation sportive pour les
enfants. Mais comme je suis également assistant de plongée, je
serais très intéressé d'avoir mon propre centre de plongée et de
travailler à l'étranger. Mais pour l'heure, il n'y a encore rien de
définitif, ni rien de planifié.



tsrsport.ch:

Le bob n'est pas un sport très
médiatisé, est-ce que vous le déplorez
?



CEDRIC GRAND:

Bien sûr, puisque c'est cela qui
détermine la retombée du sponsoring. Je ne vous cache pas que vous
n'allez pas devenir riche en pratiquant du bob! On en survit, c'est
plus une passion qu'autre chose.

Seul Romand dans le bob

tsrsport.ch: Comment se fait-il que vous
êtes le seul Romand dans ce sport, qui est depuis de nombreuses
années l'apanage exclusif des Alémaniques?




CEDRIC GRAND: C'est difficile à dire. Je pense
qu'en Suisse alémanique, ils sont plus nombreux à faire des sports
de glisse. En athlétisme, c'était déjà un peu la même tendance à
mes débuts.



tsrsport.ch: En tant que Romand, n'était-ce
pas trop dur de s'adapter à ce milieu?




CEDRIC GRAND: Oui, au début on est un peu mis à
l'écart. Mais ensuite, ça s'est très bien passé et maintenant c'est
plutôt eux qui sont de mon côté. Ils parlent même en français
(rires)!



tsrsport.ch: Dernièrement, le bob suisse a
été touché par des cas de dopage. Un avis?




CEDRIC GRAND: C'était très choquant puisqu'en 15
ans, il n'y avait jamais eu de cas positif. C'est triste. Peut-être
que les athlètes sont poussés à un tel niveau qu'à un moment donné
ils font des choses "bêtes". Ce sont peut-être même des "accidents"
par rapport à leur entourage. Je ne saurais dire.



Propos recueillis par Stéphane Altyzer

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Cédric Grand express

Votre plat favori: fondue bourguignonne

Votre boisson préférée: vin rouge

Votre lieu de vacances préféré: au bord de la mer, au Mexique

Votre principale qualité: la générosité

Votre principal défaut: la gentillesse (rires)

Le bob, c'est: une grande passion

Votre idole: à l'époque, c'était Carl Lewis

Votre meilleur souvenir: la médaille de bronze aux Jeux de Turin (2006)

Votre pire souvenir: la 4e place aux Jeux de Salt Lake City (2002)

Votre devise: toujours aller plus haut et vouloir aller plus fort

Votre salaire: environ 4000.- par mois

"Etre le moteur du bob, c'est ce qui m'intéresse"

tsrsport.ch: Lorsqu'on dévale les pistes à plus de 130km/h, que ressent-on?
CEDRIC GRAND: Glisser à cette vitesse dans un couloir de glace très étroit représente des sensations très fortes. Mais il y a toujours une appréhension, une certaine crainte. C'est normal, car la chute peut toujours arriver!

tsrsport.ch: Même après toutes ces années, vous avez donc une angoisse au départ...
CEDRIC GRAND: Bien sûr, on reste des êtres humains! C'est clair que la peur, on l'a toujours. Mais maintenant, j'arrive à transformer cette peur en force. Pour moi, c'est plus un avantage qu'un point négatif.

tsrsport.ch: Avez-vous déjà piloté un bob pour le fun à l'entraînement?
CEDRIC GRAND: Jamais. J'ai toujours été pousseur et je le resterai jusqu'à la fin de ma carrière. Etre le moteur du bob, c'est ce qui m'intéressait le plus et je n'ai jamais pensé à être pilote.