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Comment garder les joueurs binationaux?

Encore des scènes de liesse dans le camp suisse jeudi en demi-finales?
Encore des scènes de liesse dans le camp suisse jeudi en demi-finales?
Les joueurs binationaux de l'équipe de Suisse M17, qui brillent actuellement au Nigeria, porteront-ils toujours le maillot à croix blanche dans quelques années? C'est le défi de taille que devra relever l'ASF.

A l'heure où les jeunes Suisses s'apprêtent à affronter jeudi la
Colombie en demi-finale de la Coupe du monde M17 au Nigeria, l'ASF
peut craindre que plusieurs d'entre eux soient tentés un jour de
défendre d'autres couleurs. Pas moins de 13 joueurs de la sélection
sont en effet binationaux.



Pour la Fédération, l'enjeu est de taille. Il s'agit d'éviter de
nouveaux cas comme ceux d'Ivan Rakitic, Mladen Petric ou Zdravko
Kuzmanovic, ces grands talents formés en Suisse mais qui ont
finalement choisi de jouer pour la Croatie et la Serbie. Le même
scénario peut théoriquement se reproduire pour tous les M17 actuels
qui possèdent une double nationalité, tant qu'ils n'ont pas encore
disputé de match en équipe A.



«En principe, treize de nos M17 peuvent encore décider de
partir»
, constate Peter Knäbel, successeur de Hansruedi Hasler
au poste de chef technique de l'ASF. Treize joueurs sur 21, cela
signifie que 60 % de la sélection de Dany Ryser possède aussi des
racines à l'étranger.



«Pour garder ces joueurs chez nous, il est important de
soigner le contact avec leur encadrement proche et d'impliquer
aussi le sélectionneur national Ottmar Hitzfeld»
, relève M.
Knäbel. S'ils entrevoient d'intéressantes perspectives avec la
sélection A, ils seront évidemment d'autant plus enclins à rester
fidèles au pays qui les a formés.

Ben Khalifa: «Fier d'être Suisse»

Pour l'instant, il n'y a apparemment
aucune raison de redouter un exode. Les récentes déclarations de
deux des principaux concernés, les attaquants de GC Nassim Ben
Khalifa, aux racines tunisiennes, et Haris Seferovic, aux origines
bosniaques, sont sans équivoque: «Je suis fier de jouer pour la
Suisse, je me plais dans cette équipe cosmopolite»
, affirme le
premier. «Je jouerai certainement toujours pour la Suisse,
c'est mon pays
», souligne le second.



Si un éventuel titre mondial des jeunes Suisses accroîtrait encore
les convoitises de clubs ou sélections étrangers, il serait aussi
de nature à renforcer encore le sentiment d'identité suisse des
joueurs. Idem en cas de beau parcours de l'équipe de Hitzfeld à la
Coupe du monde 2010 en Afrique du Sud.



«Il nous faudra être actif» (pour conserver tout le
monde), observe Peter Knäbel. Mais des «carottes» d'ordre financier
sont hors de question pour l'ASF.

Assurer le suivi

Plus généralement, Peter Knäbel souligne non seulement le talent
de ces M17, mais aussi leur personnalité bien développée et la très
bonne entente avec les entraîneurs. Un «petit team» efficace, en
somme, puisque que le staff technique helvétique comprend huit
personnes, contre vingt par exemple pour les Allemands... sortis
par la Suisse en 8es de finale.



Une fois l'euphorie retombée, il reviendra aussi aux clubs suisses
d'offrir des perspectives à ces espoirs. Or, si la pré-formation
jusqu'à la fin de l'âge de scolarité obligatoire est excellente en
Suisse, les clubs manquent parfois de moyens pour assurer un
encadrement sport-études et un suivi adéquats.



si/alt

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Nigeria, Mondial M17 (24.10-15.11)

Demi-finales (jeudi 12 novembre):
16h00 Colombie - Suisse (à Lagos). En direct sur tsr2 et tsrsport.ch
19h00 Espagne- Nigeria (à Lagos)

Finale pour la 3e place: dimanche 15 novembre à Abuja (16h00)

Finale: dimanche 15 novembre à Abuja (19h00)