Le duel France - Uruguay accouche d'un nul sans but

La France n'a rassuré personne lors de son entrée dans la Coupe du monde, avec un terne 0-0 contre l'Uruguay au Cap (groupe A). Les hommes de Raymond Domenech, qui ont été un peu plus dangereux que leurs adversaires, ont néanmoins éprouvé beaucoup de peine à créer du jeu.

Ce duel entre deux pays qui ont été champions du monde, même si cela date sérieusement pour les Uruguayens sacrés en 1930 et 1950, n'a guère fourni d'occasions de s'enthousiasmer. Les entraîneurs pourront retirer un seul point positif, celui de ne pas avoir perdu. Ce groupe s'annonce déjà très équilibré puisque les quatre équipes comptabilisent une unité après une journée.

La France a ainsi entamé pour la troisième fois consécutive une Coupe du monde sans parvenir à marquer le moindre but. En 2002, c'était le camouflet face au Sénégal (0-1), avant le 0-0 contre la Suisse voici quatre ans. Français et Uruguayens s'étaient aussi séparés sur un score nul et vierge en 2002.

Domenech change de système

Après avoir décidé de passer à un système en 4-3-3 lors des trois matches de préparation, Raymond Domenech faisait machine arrière et revenait à une organisation en 4-2-3-1, dont la victime était Malouda, relégué sur le banc pour permettre l'entrée de Diaby en deuxième demi récupérateur. Le puissant joueur d'Arsenal effectuait une bonne entrée. Outre son travail défensif, il tentait souvent d'apporter de la percussion offensive.

Les Français ont connu leur meilleure période lors des vingt minutes initiales, durant lesquelles ils ont bénéficié de deux occasions nettes. Tout d'abord, Govou manquait la réception d'un bon centre de Ribéry (7e), puis Gourcuff, sur un coup franc vicieux, forçait le portier Muslera à un arrêt difficile. Mais leur jeu s'est ensuite peu à peu éteint, avec de nombreux mauvais choix dans les passes.

Match quelconque

Pour leur part, les Uruguayens ne parvenaient pas à s'assurer la maîtrise du ballon et éprouvaient moult problèmes à la relance. Seul Forlan semblait en mesure de créer le danger, comme à la 16e sur un tir soudain qui mettait Lloris à contribution. Mais l'attaquant de l'Atletico Madrid manquait cruellement de soutien et de munition et devait chercher à tout prix l'exploit individuel. A la reprise, le niveau du jeu restait très quelconque, et le rythme peu élevé.

Transparent à la pointe de l'attaque des Bleus, Anelka cédait son poste à Thierry Henry à une vingtaine de minutes de la fin. Le recordman des buts en équipe de France, qui a perdu sa place de titulaire après une saison mitigée à Barcelone, n'allait pas se muer en sauveur de la patrie. Domenech faisait aussi entrer Malouda peu après, à la place d'un Gourcuff lui aussi très décevant. L'Uruguay passait près de la victoire à la 73e, quand Forlan bien placé manquait la cible. L'expulsion de Lodeiro, qui trouvait moyen de récolter deux avertissements (66e/82e) après être entré à la 64e, apportait une supériorité numérique aux Français pour la fin de la rencontre. Mais malgré une forte pression, le score ne se débloquait pas.

MALOUDA: "IL NE S'EST RIEN PASSE AVEC LE COACH"

Florent Malouda, non titularisé lors du premier match de la France au Mondial contre l'Uruguay (0-0) au Cap, a affirmé vendredi que sa présence sur le banc de touche répondait à "des choix" tactiques de Raymond Domenech et qu'il ne s'était "rien passé avec le coach". "Le coach voulait un deuxième milieu défensif (Abou Diaby), a expliqué Malouda. Il a choisi une option, il ne s'est rien passé avec le coach, il a fait un choix. J'ai fait deux fautes à l'entraînement (jeudi), il s'est un peu énervé mais ce n'est pas pour ça que je n'ai pas joué."

Domenech a créé la surprise vendredi en se passant des services du milieu de terrain de Chelsea, titulaire lors des trois matches de préparation, et en optant pour un système en 4-2-3-1 au lieu du 4-3-3 pourtant testé durant un mois. "C'est une déception parce qu'on avait l'opportunité de passer en tête après le match nul dans l'autre match du groupe (entre l'Afrique du Sud et le Mexique) et on a eu des occasions qu'on a n'a pas réussi à mettre, a ajouté Malouda. On va jouer contre le Mexique (le 17 juin) et il faudra absolument prendre les points nécessaires." "On a eu des opportunités intéressantes, des occasions. Maintenant, c'est la confiance qui manque, c'était déjà notre problème lors de matches de préparation", a-t-il conclu.

agences/bao