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Les épéistes suisses en pole position à Montreux

Fabian Kauter (à g.) et Pauline Brunner, de l’equipe Suisse posent devant le lac Léman. [Martial Trezzini]
Fabian Kauter (à g.) et Pauline Brunner, de l’equipe Suisse posent devant le lac Léman. - [Martial Trezzini]
Les épéistes suisses viseront un double objectif aux Championnats d'Europe qui s'ouvrent vendredi à Montreux: les médailles - ils en ont déjà glané 18 au plan continental depuis 1981 - et la qualification pour les JO de Rio 2016, en vue de laquelle ces joutes sur la Riviera vaudoise représentent une étape importante.

La Suisse est triple tenante du titre européen par équipes à l'épée. Deux de ses représentants en lice cette semaine à l'Auditorium Stravinsky étaient même déjà de la partie lors du premier sacre, en 2004, qui a précédé le triptyque de 2012 à 2014: Fabian Kauter et Benjamin Steffen. Respectivement 11e et 15e mondial, le Bernois et le Bâlois figureront parmi les outsiders en individuel et ont les moyens, associés à Max Heinzer (no 4 mondial), d'apporter une quatrième couronne continentale consécutive à leur pays.

Homogène avec encore un quatrième homme (Peer Borsky) très talentueux, la Suisse aura pour principale rivale, pour la compétition par équipes de mercredi prochain, la France, no 1 mondiale. Actuellement 3e mondiale, derrière encore la Corée du Sud, la Suisse serait pour l'heure qualifiée pour les JO de Rio. Mais rien n'est acquis, car les compteurs sont remis à zéro, et seules les cinq premières nations européennes à la date butoir à fin mars 2016 seront assurées de la qualification directe pour Rio, seul moyen de pouvoir aligner également trois tireurs en individuel.

Outre la France, la Suisse se méfiera surtout de l'Ukraine, l'Allemagne, la Russie, la Pologne et la Hongrie. Heinzer, Kauter, Steffen et Borsky l'ont promis: en cas de nouveau sacre, ils plongeront ensemble dans le Lac Léman!

si/bao

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Lacune à combler pour Heinzer

Au plan individuel (samedi pour les femmes et dimanche pour les hommes), Max Heinzer, avec son style atypique et très offensif, constituera le principal atout helvétique. Il est le plus régulier parmi l'élite mondiale, seul tireur en effet à avoir remporté au moins un tournoi de Coupe du monde chaque année depuis 2010. Le professionnel schwytzois vient encore de se classer 2e, fin mai, au Grand Prix de Rio.

Paradoxalement, l'ex-numéro 1 mondial ne compte cependant aucun titre individuel majeur. Ses meilleurs résultats sont trois médailles de bronze aux Européens 2011, 2012 et 2014... A-t-il réservé le meilleur pour le public montreusien? "Nous sommes une dizaine à pouvoir gagner", prévient-t-il.

Tiffany Géroudet a connu l'ivresse de la victoire avec son titre européen en 2011. Ces douze derniers mois, la Valaisanne, qui s'était déchiré les ligaments d'une cheville en juillet dernier, n'a toutefois pas fait mieux qu'une 14e place, à Rio, il y a quinze jours. Elle n'en lorgne pas moins le podium, en espérant un tirage au sort favorable. En escrime, tout peut aller très vite. "Un petit passage à vide de 30 secondes peut vous mettre la tête sous l'eau", relevait récemment la Sédunoise. Mais avec sa patte de gauchère, elle a les armes pour surprendre!
Pauline Brunner sera la no 2 suisse. Championne d'Europe juniors l'an passé, la Neuchâteloise de 20 ans cherchera à améliorer sa 31e place de l'an dernier à Strasbourg. Avec encore Laura Stähli et Angela Krieger, la Suisse disputera également mardi l'épreuve par équipes à l'épée. Elle figure au 16e rang mondial.

Le pays n'a pas de tradition ni au sabre ni au fleuret mais mettra à point d'honneur à tirer dans ces catégories également. Les Vaudois Jonathan Dönz et Leonard Stalder s'aligneront au fleuret en individuel, le Genevois Lothar Winiger au sabre, de même que la Vaudoise Ariane Lebe chez les femmes.