Publié

"Une ambiance incroyable, et des gens très sympas"

Près de 20'000 gymnastes participent à la World Gymnaestrada de Lausanne. [Keystone - Dominic Favre]
Près de 20'000 gymnastes participent à la World Gymnaestrada de Lausanne. - [Keystone - Dominic Favre]
Cette année, 55 pays participent à la World Gymnaestrada, soit près de 20'000 gymnastes de tous horizons. Qu'ils soient Canadiens, Sud-Africains ou Mexicains, tous apprécient Lausanne, même si la vie est très chère en Suisse. Ambiance.

Pour sa 14e édition, la World Gymnaestrada accueille le total record de 55 pays, soit près de 20'000 athlètes. Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'on vient de loin pour participer à cet événement d'envergure mondiale. Ainsi, en observant de près la liste des nations participantes, on remarque les présences de gymnastes argentins, australiens, chinois, kazakhs, vénézuéliens ou encore sud-africains.

"Rencontre et partage", la Gymnaestrada porte bien sa devise. Lundi, au jour de la 1ère journée "officielle" de présentation des divers spectacles, on a ainsi croisé bon nombre de gymnastes échangeant pin's, casquettes, t-shirts et autres sacs officiels. "L'ambiance est vraiment incroyable", confie Jessica, jeune gymnaste française, après avoir posé en galante compagnie mexicaine sur des photos. "C'est ma première Gymnaestrada, mais franchement, j'adore!".

"Tout est si vert en Suisse"

Une gymnaste canadienne profite de l'ambiance estivale du début de semaine à Gymnaestrada. [Keystone - Dominic Favre]
Une gymnaste canadienne profite de l'ambiance estivale du début de semaine à Gymnaestrada. [Keystone - Dominic Favre]

Helen, Sharon et Dina, elles, sont un peu plus âgées - une belle trentaine -, et ne boudent pas non plus leur plaisir d'être à Lausanne. "Les gens sont vraiment très sympas ici, très accueillants", confient les trois Canadiennes d'Ottawa. "L'ambiance est bon enfant et il fait vraiment bon être ici, pendant les vacances". Des vacances que la délégation canadienne va poursuivre au-delà de la semaine de Gymnaestrada, pour certains en Europe, pour d'autres toujours en Suisse. "Il est prévu d'aller à Interlaken ou encore Saas-Fee", explique Sharon. "Je me réjouis vraiment. C'est la 1ère fois que je viens en Suisse, et c'est magnifique".

"Tout est si vert en Suisse, c'est incroyable". Esiko Nagai n'en revient pas, et peine même à vous regarder dans les yeux. "Au sud du Japon, d'où je viens, nous n'avons pas cette chance. Il y a énormément d'entreprises, de buildings et évidemment de la pollution. Me retrouver ici, en Suisse, me fait vraiment beaucoup de bien. En plus, c'est l'été, il fait beau et chaud...".

Les gymnastes nippons sont marqués par le côté "vert" de la Suisse. [Keystone - Dominic Favre]
Les gymnastes nippons sont marqués par le côté "vert" de la Suisse. [Keystone - Dominic Favre]

La Nipponne, qui affiche une bonne cinquantaine, nous abandonne un court instant. Un gymnaste néo-zélandais lui a demandé de venir sur sa photo, avec des Belges et deux grandes et blondes Suédoises. "C'est ça l'esprit Gymnaestrada, confie Esiko, qui en est à sa quatrième édition. En bonne Japonaise qu'elle est, elle profitera de son séjour européen pour faire un peu de tourisme, en Italie, à Chamonix et au Mt-Blanc.

"On nous aide volontiers quand nous sommes perdues"

Du tourisme, Milena, Mariana et Yasmine espèrent aussi en faire un peu durant la semaine, même si rien n'est encore agendé. Nos trois jeunes Brésiliennes de Rio de Janeiro espèrent aller voir Genève, "pour faire un peu de shopping". "C'est aussi pour ça qu'on vient en Suisse, non", demande l'une d'elles. "En tout cas, je dois dire que les gens de votre pays sont très sympas, coupe Milena, qui avait déjà participé aux Gymnaestrada de Berlin (1975) et Lisbonne (2003). "En plus, on nous vient volontiers en aide quand nous sommes perdues", ajoute-t-elle en rigolant.

Deux gymnastes néerlandais s'entraînent ou s'amusent sur une fontaine de Beaulieu. [Keystone - Dominic Favre]
Deux gymnastes néerlandais s'entraînent ou s'amusent sur une fontaine de Beaulieu. [Keystone - Dominic Favre]

Le sourire est également bien présent du côté de ces gymnastes mexicaines de Guadalajara, "même si les organisateurs ont oublié de nous fournir les matelas pneumatiques pour dormir". "Après deux nuits, on a déjà mal au dos", raconte Maria Fernanda, les yeux rivés sur le beau gymnaste portugais qui semble lui faire de l'oeil quelques mètres plus loin. "L'ambiance est vraiment sympa ici, surtout avec ce beau temps et cette chaleur. C'est fou, il fait plus chaud que chez nous!", s'exclame Paola Corona, qui était déjà de la partie à Dornbirn, en 2007. "J'espère vraiment que nous aurons l'occasion de revenir en Suisse un jour". Andrea est, elle, un peu plus réservée, la faute sans doute à une cheville un brin endolorie.

"Tout est huit fois plus cher que chez nous"

Bien des gymnastes "amusent la galerie" dans les jardins de Beaulieu. [Reuters - Valentin Flauraud]
Bien des gymnastes "amusent la galerie" dans les jardins de Beaulieu. [Reuters - Valentin Flauraud]

Jetlaba et Lebogang, eux, viennent d'Afrique du Sud. Leur délégation compte près de 500 membres, tous de Rustenburg, dans la province du "North West". "Les gens sont très sympas avec nous. On nous dit bonjour dans le bus, ce qui nous surprend parfois. Et il faut bien dire que les filles sont jolies dans le coin...". Les deux jeunes hommes, la petite vingtaine, roulent un peu "des mécaniques", effectuant moult vrilles et sauts piqués dans les jardins de Beaulieu, alors que d'autres athlètes se prélassent au bord des bassins.

Si les deux garçons regrettent que leur délégation ait été parquée aussi loin de Lausanne - on n'a pas réussi à comprendre où ils étaient logés... -, c'est surtout après les prix en vigueur en Suisse qu'ils en ont. "Tout est vraiment très cher. Comparé à chez nous, en Afrique du Sud, tout est huit fois plus cher", s'estomaquent-ils.

Daniel Burkhalter

Publié

Des prix pas à portée de toutes les bourses

Le coût de la vie en Suisse n'est pas donné, c'est bien connu. Mais pour bon nombre de gymnastes, c'est une "belle" et mauvaise surprise, à l'image de Jetlaba et Lebogang, deux Sud-Africains. "Nous sommes venus avec un peu d'argent de poche, mais si nous nous laissons aller, nous n'avons plus rien après deux jours!".

Un petit tour sur les différents stands de Beaulieu accréditent leurs dires. Kayla, l'une de leur "collègue" sud-africaine a d'ailleurs rapidement rangé son porte-monnaie quand on lui a précisé le prix du kebab. Dix francs!

Pour une bière, et sans compter le dépôt pour le gobelet en plastique (2 fr.), il faut ainsi débourser 4 francs, 3 pour un Coca. Une cornet de glace coûte 3 francs et une portion de frites 5 francs.

Alors oui, certes, les gymnastes ont droit à un ou deux repas par jour (compris dans leur finance d'inscription), mais il leur en coûte relativement cher pour se "faire plaisir" de temps en temps.

Si les prix pratiqués dans l'enceinte de Gymnaestrada ne surprennent pas forcément les Suisses, il en est tout autre de certains athlètes "exotiques", à la bourse peut-être parfois un peu moins remplie...

Pire, les organisateurs ont eu la "bonne idée" d'imaginer un système de monnaie "papier" pour les différents achats sur site. Ainsi, pour dix francs, vous avez droit à 10 bons de 1 franc. Mais impossible d'en acheter que pour 5 francs par exemple. Autant dire qu'à la fin de leur séjour lausannois, certains athlètes retrouveront à coup sûr quelques bons dans leur poche...

Pourquoi la Gymnaestrada se tient-elle toujours en Europe?

Depuis ses débuts, en 1953 à Rotterdam, la World Gymnaestrada a sillonné les routes d'Europe uniquement, malgré son appellation "mondiale". Tentative d'explication avec Patricia Hediger, responsable du Team Vaud.

"Ce sont en grande partie des Européens qui participent à la Gymnaestrada, explique la Vaudoise. Il y a certes des pays de tous les coins de la planète, mais les délégations ne sont pas toujours très importantes. La gymnastique de masse, c'est surtout en Europe, et surtout dans les pays nordiques".

"Je sais qu'il y avait eu une volonté d'organiser la Word Gymnaestrada hors d'Europe, mais la Fédération internationale craignait que bien des Européens n'y participent pas", poursuit Patricia Hediger. "Mais on va peut-être y revenir à l'avenir...".

Toujours est-il que la prochaine édition, en 2015, se tiendra à Helsinki, en Finlande.