L'ONU exhorte à "inonder" Gaza d'aide pour les enfants mourant de faim

Un convoi de nourriture du Programme alimentaire mondial (PAM) a été bloqué par l'armée israélienne à l'entrée de la bande de Gaza puis pris d'assaut par "une foule désespérée", a indiqué l'agence onusienne.

Le PAM a précisé que les 14 camions transportant environ 200 tonnes de nourriture avaient attendu pendant trois heures au checkpoint de Wadi Gaza, dans la localité de Zeitun au sud-est de l'enclave, mais n'avaient pas reçu l'autorisation d'aller plus loin. Les camions ont ensuite été "pillés par une foule désespérée qui s'est emparée du chargement".

L'agence a indiqué qu'elle explorait tous les moyens d'acheminer de l'aide dans la bande de Gaza, mais que la route était le seul moyen de transporter de la nourriture en quantité suffisante pour éviter la famine qui touche la population de l'enclave palestinienne.

Les colons israéliens sont un obstacle majeur à une solution au conflit israélo-palestinien, a affirmé le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui s'exprimait lors d'une conférence de presse avec le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, en visite à Ankara.

"Les actions des usurpateurs, appelés colons, qui ont envahi et volé les terres qui appartenaient en réalité aux Palestiniens constituent l'un des plus principaux obstacles à une solution", a déclaré le chef de l'Etat turc.

Il a aussi appelé l'extrême droite israélienne à ne pas restreindre l'accès des fidèles musulmans à l'esplanade des Mosquées à Jérusalem durant le ramadan.

"Nous transmettons aux autorités compétentes notre message de prévention des provocations à l'approche du mois de ramadan. Les demandes des politiciens israéliens radicaux pour restreindre l'entrée des musulmans à l'esplanade des Mosquées sont totalement absurdes", a-t-il affirmé. "Les conséquences d'une telle démarche seraient sans aucun doute graves", a-t-il ajouté.

"Nous sommes sur le point d'entamer le mois de Ramadan. Il est connu que des colons extrémistes se rendent à la mosquée Al-Aqsa et y mènent des attaques", a de son côté rappelé le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas.

Les fidèles musulmans seront autorisés à prier sur l'esplanade des Mosquées à Jérusalem "dans le même nombre que les années précédentes" durant le ramadan, a affirmé le gouvernement israélien dans un communiqué.

Il a précisé que le nombre de fidèles autorisés à se rendre sur l'esplanade serait réévalué chaque semaine en fonction de critères de sécurité. Le mois de jeûne musulman voit des dizaines de milliers de fidèles venir chaque année y prier.

"Il faut faire rentrer plus d'aide à Gaza, il n'y a pas d'excuses", a déclaré à nouveau Joe Biden à l'intention d'Israël, alors que le territoire palestinien est en proie à une crise humanitaire gravissime.

Le président américain a également estimé qu'il "fallait un cessez-le-feu" à Gaza, car la situation deviendrait "très dangereuse" en Israël si les hostilités continuaient pendant le ramadan.

"C'est dans les mains du Hamas", a lancé Joe Biden lors d'un bref échange avec la presse avant de prendre l'avion, assurant que "les Israéliens étaient coopératifs" et qu'une proposition "raisonnable" était sur la table pour permettre une libération d'otages accompagnée d'une trêve des combats.

Un couple et leur fils de 25 ans ont été tués par une frappe israélienne visant une maison à Houla, une localité du sud du Liban frontalière avec Israël, a indiqué l'agence officielle libanaise ANI.

Le Hezbollah dit avoir répondu à la frappe en visant des objectifs civils dans le nord d'Israël.

Dans la soirée, l'homme désigné dans un premier temps comme victime civile a ensuite été présenté par le mouvement libanais comme étant l'un de ses combattants.

Cinq mois après le début de la guerre au Proche-Orient, quelles sont les conditions de vie dans la bande de Gaza? Marie-Aure Perreaut Revial, coordinatrice d'urgence de Médecins sans frontière (MSF) sur place, témoigne dans le podcast Le Point J: "Le niveau de destruction aujourd’hui à Gaza est quasi-total. Tous les services, les routes, les maisons… Il n'y a pas de semblant de vie quotidienne".

"Les gens ont été déplacés une fois, deux fois, trois fois, quatre fois, cinq fois… La population ne vit plus, elle survit à peine. Les gens dorment dans des tentes, des refuges, dans des conditions d'hygiène absolument terribles", raconte-t-elle.

Dans la bande de Gaza, 80% de la population a été déplacée. Les gens s'entassent et développent des maladies comme la gale.

>> Ecouter l'épisode du Point J :

EPA Keystone - MOHAMMED SABER

L'ONU a exhorté le monde à "inonder" Gaza avec de l'aide pour sauver les enfants mourant de faim, après s'être rendue dans deux hôpitaux pour la première fois depuis le début de la guerre en octobre. "Les enfants qui commencent à mourir de faim [...], cela devrait être une alarme pas comme les autres", a déclaré Jens Laerke, porte-parole du bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA).

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a fait état lundi de scènes "sinistres" d'enfants affamés après avoir apporté de l'aide à deux hôpitaux du nord de Gaza, le week-end dernier, pour la première fois depuis octobre. Les médecins de l'hôpital Kamal Adwan, le seul hôpital pédiatrique du nord du territoire, ont déclaré à l'équipe qu'"au moins 10 enfants étaient morts de faim", a déclaré Ahmed Dahir, qui dirigeait la mission.

Depuis, le ministère de la Santé palestinien a rapporté que le nombre de décès d'enfants à l'hôpital dus à la malnutrition et à la déshydratation était passé à 15 et que six nourrissons souffrant de malnutrition aiguë couraient un risque grave.

"Si ce n'est pas le cas maintenant, quand est-il temps [...] d'inonder Gaza avec l'aide dont elle a besoin? C'est ce que nous devons voir se produire", a insisté Jens Laerke.

Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a appelé le Hamas à accepter un "cessez-le-feu immédiat" avec Israël, au moment où des négociations sont en cours au Caire entre le mouvement palestinien et des médiateurs internationaux, dont le Qatar.

"Nous avons l'occasion [de parvenir à] un cessez-le-feu immédiat qui pourrait ramener des otages chez eux, permettre une hausse considérable de l'aide humanitaire pour des Palestiniens qui en ont si désespérément besoin et qui pourrait ensuite également créer les conditions d'une résolution durable" du conflit, a déclaré le chef de la diplomatique américaine alors qu'il rencontrait le Premier ministre qatari à Washington.

"Il appartient au Hamas de décider s'il est prêt à soutenir ce cessez-le-feu", a-t-il ajouté.

Quelque 8000 patients, dont les trois quarts sont des victimes de la guerre menée par Israël dans la bande de Gaza, nécessitent une évacuation sanitaire pour recevoir des soins adéquats, souligne l'Organisation mondiale de la santé, frustrée que seul un petit nombre ait pu quitter le territoire jusqu'à présent.

Pour l'organisation, qui a des équipes présentes sur le terrain pour apporter un soutien logistique et sanitaire, le transfert de ces patients hors de Gaza soulagerait en partie les équipes médicales et les hôpitaux qui se battent pour continuer à opérer dans une zone de guerre.

Sur le total de patients qui nécessitent une évacuation, 6000 environ sont des victimes de guerre qui souffrent de multiples traumatismes, brûlures et amputations, a précisé Rik Peeperkorn, le représentant de l'OMS dans les territoires palestiniens, lors d'un point de presse.

Les 2000 autres sont des patients réguliers qui ne peuvent plus recevoir les soins dont ils ont besoin à Gaza, où le système de santé est très diminué et fragilisé, a-t-il expliqué. Avant le 7 octobre, 50 à 100 patients par jour étaient référés de Gaza vers Jérusalem-Est et la Cisjordanie. La moitié d'entre eux étaient traités pour un cancer.

Le Hamas "rejette" et "déplore" le rapport publié par l'ONU sur les violences sexuelles commises lors du 7 octobre en Israël, a indiqué le mouvement palestinien dans un communiqué.

Les "allégations" concernant des viols et violences sexuelles commises par les membres du Hamas lors de cette attaque sont "fausses" et "infondées" et le rapport de l'ONU "ne cite aucun témoignage de victimes", a déclaré le Hamas, qui estime que le rapport vise à "diaboliser la résistance palestinienne".

Les médiateurs égyptiens, américains et qataris tentent toujours de trouver un compromis, afin d'obtenir un accord de trêve avant le début du ramadan, le 10 ou 11 mars. Un tel accord permettrait une libération d'otages retenus à Gaza en échange de prisonniers palestiniens détenus par Israël.

Les discussions se poursuivent sans représentant israélien, a précisé la chaîne AlQahera News, proche des services de renseignement égyptiens.

Des avions-cargos américains ont largué plus de 36'000 repas à Gaza lors d'une opération conjointe avec la Jordanie, a affirmé une source militaire de l'armée américaine.

"Le Commandement central des États-Unis et la Force aérienne royale jordanienne ont procédé à un largage combiné d'aide humanitaire dans le nord de Gaza afin de fournir une aide essentielle aux civils touchés par le conflit en cours", a déclaré le commandement militaire.

L'autrice canadienne d'origine palestinienne Yara el-Ghadban était mardi l'invitée de La Matinale de la RTS. Interrogée sur l'impression, plutôt répandue dans le monde occidental et prédominante dans ses médias, d'un "cycle de violence" qui se répète régulièrement au Proche-Orient, elle balaie cette interprétation non conforme à la réalité, qui fait de la guerre une forme de fatalité dans cette région.

"Je n'aime pas trop le discours de cycle de violence, il donne l'impression que ce sont deux partis qui échangent de temps à autre des conflits. Dans le cas de la Palestine, ce qu'il se passe est très clair: ce n'est pas cyclique, c'est quelque chose qui se poursuit depuis 1948, dans une accélération de violence contre un peuple qui cherche sa liberté, et dans le viol le plus clair du droit international. Je pense que ce genre de discours (...) retire le contexte et la possibilité de comprendre ce qui se passe réellement sur le terrain."

"Si on accepte ce génocide qui se passe à Gaza, sachez que ça peut éventuellement arriver chez nous. Si on l'accepte pour les autres, on l'accepte pour nous-mêmes également", prévient-elle.

>> Son interview complète :

>> Lire également : Yara el-Ghadban: "Au début, on me demandait quasiment de m'excuser d'être Palestinienne"

La Belgique a envoyé un avion militaire chargé d'aide humanitaire destinée à être larguée au-dessus de Gaza, dans le cadre d'une opération internationale impliquant les Etats-Unis, la France et la Jordanie, ont indiqué des responsables belges.

L'aide humanitaire sera d'abord acheminée vers la Jordanie où des responsables jordaniens l'inspecteront avant qu'elle ne soit larguée au-dessus du territoire palestinien, au plus tôt mercredi, a indiqué le colonel Bruno Beeckmans, commandant de la base aérienne belge à Melsbroek, près de Bruxelles, où a décollé l'avion.

Les milices houthies soutenues par l'Iran ont à nouveau tiré plusieurs missiles anti-navires en mer Rouge et touché un porte-conteneurs. Le "MSC SKY II" est en possession suisse, en l'occurrence de la société MSC basée à Genève, a annoncé tôt mardi matin le commandement régional de l'armée américaine. Il battait pavillon libérien.

L'impact s'est produit lundi après-midi dans le golfe d'Aden. Le missile a provoqué un petit incendie qui a été éteint et aucun membre d'équipage n'a été blessé, a confirmé mardi la compagnie de transport maritime MSC, interrogée par Keystone-ATS. Le navire, qui provenait de Singapour, a poursuivi sa route vers Djibouti, où il doit arriver mardi pour une évaluation plus approfondie de son état.

Les Houthis agissent, selon leurs propres dires, en solidarité avec le Hamas islamiste dans la bande de Gaza et veulent, en tirant sur les navires marchands, forcer la fin des attaques israéliennes dans la bande de Gaza.

Le ministère de la Santé palestinien a annoncé un nouveau bilan de 30'631 personnes tuées dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas.

Il a également fait état, dans un communiqué, de 97 morts au cours des dernières 24 heures et d'un total de 72'043 blessés dans le territoire palestinien depuis le 7 octobre.

La Confédération doit serrer la vis aux ONG actives au Proche-Orient. Le National a soutenu mardi par 118 voix contre 59 une motion de commission qui veut s'assurer que l'argent suisse ne finance pas le terrorisme. Le Conseil des Etats devra se prononcer.

Selon ce texte, le Conseil fédéral devra mettre sur pied un groupe de travail spécifiquement chargé d'examiner les contributions versées par la Suisse aux organisations au Proche-Orient. Et de veiller à ce qu'elles ne puissent pas être utilisées abusivement pour financer le terrorisme.

La motion veut aussi s'assurer que les organisations appelant à la haine, incitant à la violence ou participant à des actions violentes sont immédiatement privées de tous les paiements.

Les négociations entre représentants de l'Egypte, du Hamas, du Qatar et des Etats-Unis se poursuivront mardi au Caire, pour le troisième jour consécutif, a rapporté la chaîne de télévision proche du renseignement égyptien AlQahera News, citant "un haut responsable".

L'Egypte, le Qatar et les Etats-Unis, qui font office de médiateurs, tentent depuis des semaines d'obtenir une trêve dans la guerre menée par Israël dans la bande de Gaza. Une trêve permettrait notamment une libération d'otages présents à Gaza en échange de Palestiniens détenus par Israël.

Le démantèlement de l'Agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) réclamé par Israël conduirait au sacrifice d'"une génération entière d'enfants" et à "semer les graines" de futurs conflits, a averti son patron devant l'Assemblée générale de l'ONU

Philippe Lazzarini a estimé "naïf" de penser que la disparition de l'agence onusienne pourrait se produire sans menacer la paix et la sécurité mondiales.

Alors que les tensions sont montées d'un cran entre Israël et l'ONU, le Suisse a par ailleurs dénoncé une "campagne délibérée et concertée pour saper" les opérations de l'UNRWA, dans le but ultime d'y "mettre un terme". "Une partie de cette campagne inclut d'inonder les donateurs avec de la mésinformation destinée à nourrir la méfiance et ternir la réputation de l'agence".

>> Les précisions dans le 19h30 :

L'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a accusé les autorités israéliennes d'avoir commis des actes de "torture, d'abus et d'exploitation sexuelle" contre certains de ses employés dans la bande de Gaza.

"Certains de nos employés ont rapporté aux équipes de l'UNRWA qu'ils avaient été forcés à faire des aveux sous la torture et les mauvais traitements" alors qu'ils étaient "interrogés sur les relations entre l'UNRWA et le Hamas et sur une implication dans l'attaque du 7 octobre contre Israël", a indiqué l'agence onusienne.

Des aveux qui servent, selon l'agence, une campagne de "désinformation" menée par les autorités israéliennes.

>> Les précisions sur les accusations de l'UNRWA :

Alors que les Nations unies ont été critiquées pour avoir réagi trop lentement aux viols et violences sexuelles qu'Israël accuse le Hamas d'avoir commis le 7 octobre, la représentante spéciale de l'ONU sur les violences sexuelles lors des conflits Pramila Patten, accompagnée par des experts, s'est rendue début février pendant deux semaines et demie en Israël et en Cisjordanie.

Sur la base d'informations recueillies "auprès de sources multiples et indépendantes, il existe de bonnes raisons de croire que des violences sexuelles liées au conflit ont eu lieu lors de l'attaque du 7 octobre à plusieurs endroits à la périphérie de Gaza, y compris des viols et des viols en réunion, dans au moins trois lieux", dont le site du festival Nova, selon un rapport publié lundi, qui ne peut préciser le nombre de ces violences sexuelles.

Les otages aussi visés

Malgré les appels lancés pour que les victimes de violences sexuelles viennent témoigner, aucune d'entre elles ne s'est présentée. Les membres de la mission ont pu s'entretenir avec des survivants et témoins des attaques du 7 octobre et des membres des services de santé, et ont visionné 5000 photos et 50 heures d'images des attaques.

Ils ont également pu parler avec certains des otages libérés et récolter "des informations claires et convaincantes que certains ont subi diverses formes de violences sexuelles liées aux conflits, y compris viol et torture sexualisée, ainsi que des traitements cruels, inhumains et dégradants sexualisés", a indiqué Pramila Patten lors d'une conférence de presse. "Nous avons de bonnes raisons de croire que de telles violences sont toujours en cours", a-t-elle ajouté.

Rapport pas étouffé, assure l'ONU

Le travail de la représentante spéciale de l'ONU sur les violences sexuelles lors des conflits Pramila Patten "a été fait minutieusement et avec diligence. En aucun cas le secrétaire général [Antonio Guterres] n'a fait quoi que ce soit pour garder ce rapport sous silence", a indiqué Stéphane Dujarric, porte-parole, répondant à des accusations du ministre israélien des Affaires étrangères.

Le Hamas ignore "qui est vivant ou mort, tué par les frappes [israéliennes] ou la faim" parmi les otages retenus dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre, a assuré Bassem Naim, l'un des hauts responsables du mouvement palestinien, depuis Le Caire, où se tiennent des négociations en vue de parvenir à une trêve à Gaza.

"Des prisonniers sont détenus par de nombreux groupes dans différents endroits", a-t-il ajouté.

D'après les autorités israéliennes, 130 otages sont encore à Gaza, dont 31 seraient morts. Une centaine d'autres ont été libérés ainsi que 240 Palestiniens détenus par Israël lors d'une trêve en novembre.

Une équipe de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), qui s'est rendue ce week-end dans deux hôpitaux du nord de la bande de Gaza, a décrit une situation "sinistre", avec dix enfants morts de faim dans un des deux établissements, a rapporté le chef de l'OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus.

L'équipe a visité les hôpitaux Kamal Adwane à Beit Lahia et al-Awda à Jabaliya. "Il s'agit de la première visite depuis le début du mois d'octobre 2023, en dépit de nos efforts pour avoir un accès régulier au nord de la bande de Gaza", a écrit le responsable sur X.

Les conclusions de cette visite sont "sinistres", a-t-il poursuivi, décrivant "une situation particulièrement épouvantable à al-Awda, dont l'un des bâtiments a été détruit". L'hôpital Kamal Adwane, le seul hôpital pédiatrique du nord de l'enclave palestinienne, "déborde de patients". "Le manque de nourriture a entraîné la mort de dix enfants", poursuit-il.

De son côté, le ministère de la Santé palestinien fait état d'au moins 16 enfants morts de malnutrition dans le nord de la bande de Gaza.

Après "5 mois de massacres à Gaza", les Jeunes Vert-e-s écrivent au Conseil fédéral pour lui reprocher "son inaction". Pour le parti, "cette passivité démontre la fin de la tradition humanitaire suisse et rend le pays complice du génocide en cours".

Dans leur missive, les Jeunes Vert-e-s demandent notamment au gouvernement d'appeler à "un cessez-le-feu immédiat et sans équivoque en Palestine". Le Conseil fédéral doit aussi selon eux soutenir les plaintes de l'Afrique du Sud à l'encontre d'Israël, exiger le passage de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza et "cesser toute collaboration avec des régimes enfreignant les droits humains".

Enfin, le Conseil fédéral doit "assurer l'application des Conventions de Genève et des traités internationaux dont la Suisse est signataire" et "adopter une position diplomatiquement crédible en présentant la Suisse comme possible médiatrice, dans la lignée de sa tradition humanitaire".

Le ministère israélien des Affaires étrangères a annoncé le rappel en Israël de l'ambassadeur israélien auprès de l'ONU Gilad Erdan "pour des consultations immédiates", l'Etat hébreu accusant les Nations unies de passivité face au Hamas, juste avant la publication d'un rapport sur les accusations de violences sexuelles commises par le mouvement palestinien le 7 octobre.

Le patron de l'Agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) va plaider sa cause lundi devant l'Assemblée générale de l'ONU, alors que la survie de la "colonne vertébrale" de l'aide humanitaire à Gaza est menacée après des accusations israéliennes visant plusieurs de ses employés.

Dans une lettre adressée fin février au président de l'assemblée, Philippe Lazzarini a appelé au secours: "L'Agence a atteint un point de rupture, avec les appels répétés d'Israël à son démantèlement et le gel des financements de donateurs face à des besoins humanitaires à Gaza sans précédent".

Sa capacité à remplir son mandat, issu d'une résolution de l'Assemblée générale de 1949, "est désormais gravement menacée", a-t-il insisté, réclamant le "soutien politique" des Etats membres.

>> Relire : Philippe Lazzarini: "L'UNRWA n'a pas le mandat de voir ce qu'il se passe sous la bande de Gaza"

"Plus de 450 terroristes" employés à Gaza, selon Israël

L'armée israélienne a accusé l'UNRWA d'employer "plus de 450 terroristes appartenant à des organisations terroristes", "principalement" au Hamas, dans la bande de Gaza, affirmant dans un communiqué se baser sur ses services de renseignement.

L'armée a aussi publié ce qu'elle assure être un enregistrement "d'un terroriste travaillant comme professeur d'arabe dans une école de l'UNRWA" qui "décrit son entrée en territoire israélien et dit qu'il détient en otage des femmes israéliennes" lors de l'attaque du 7 octobre.

Ces accusations n'ont pas pu être vérifiées.

Un émissaire américain tente de désamorcer la tension entre Israël et le Liban, où le puissant mouvement Hezbollah a averti qu'il n'arrêterait pas ses attaques en direction du pays voisin avant la fin de "l'agression" dans la bande de Gaza.

Amos Hochstein, coordinateur spécial du président Joe Biden pour la sécurité de l'énergie, s'est réuni à Beyrouth avec le président du Parlement libanais Nabih Berri, allié du Hezbollah, et le Premier ministre Najib Mikati. L'émissaire a affirmé qu'une solution diplomatique était "la seule issue" pour mettre fin aux accrochages transfrontaliers.

Sa visite est intervenue alors qu'un missile tiré à partir du Liban, selon l'armée israélienne, a tué un ouvrier agricole étranger dans le nord du pays. En représailles, Israël a dit avoir mené des frappes contre deux "sites militaires" du Hezbollah dans le sud du Liban.

Jamais un Etat n'avait été ciblé par autant de déclarations conjointes de pays au Conseil des droits de l'homme de l'ONU à Genève. Pas moins de cinq déclarations ont dénoncé la situation dans la bande de Gaza. Plus de 60 pays parlent de "génocide".

Dans une déclaration lue par le Pakistan, ces pays ont relayé leur inquiétude pour les droits humains dans la bande de Gaza et en Cisjordanie. Ils reprochent aussi à l'Etat hébreu non seulement des violations des droits humains et du droit international humanitaire, mais aussi la "volonté de détruire en partie ou entièrement la présence palestinienne à Gaza". Et de dénoncer également une "incitation au génocide".

D'autres déclarations ont ciblé la situation pour les enfants et les personnes en situation de handicap. La plupart ont appelé à un cessez-le-feu immédiat. Des dizaines d'Etats ont également dénoncé un déplacement forcé massif "sans précédent" depuis le début du conflit dans la bande de Gaza. Et ils s'opposent à toute initiative qui contraindrait la population à quitter ce territoire.

L'armée israélienne a mené dans la nuit de dimanche à lundi une opération d'envergure à Ramallah, tuant un adolescent de 16 ans dans un camp de réfugiés, ont déclaré des sources palestiniennes. Le ministère palestinien de la Santé a précisé que l'adolescent avait été tué lors d'une intervention dans le camp de réfugiés d'Al-Am'ari.

Des affrontements ont éclaté à la suite de l'opération dans le camp, selon l'agence de presse palestinienne WAFA qui rapporte que "des coups de feu ont été tirés en direction de jeunes Palestiniens".

Des témoins ont déclaré que des dizaines de véhicules militaires israéliens sont entrés dans la ville de Ramallah, siège de l'Autorité palestinienne dirigée par Mahmoud Abbas.

"Je suis profondément préoccupé par le fait que dans cette poudrière, toute étincelle pourrait conduire à une conflagration beaucoup plus large", a déclaré le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme Volker Türk lundi devant le Conseil des droits de l'homme à Genève.

"Cela aurait des implications pour tous les pays du Moyen-Orient et pour bien d'autres au-delà", a-t-il ajouté.

Le ministère de la Santé palestinien a annoncé un nouveau bilan de 30'534 personnes tuées dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas.

Il a également fait état de 124 morts au cours des dernières 24 heures et d'un total de 71'920 blessés dans le territoire palestinien depuis le 7 octobre.

"Il y a eu un progrès significatif dans les négociations" qui ont repris au Caire dimanche sans représentants israéliens, indique un haut responsable cité par AlQahera News, une télévision proche du renseignement égyptien.

"L'Egypte poursuit ses efforts intenses pour parvenir à une trêve avant le ramadan" qui débutera le 10 ou le 11 mars, affirme AlQahera News.

Le président américain avait déclaré vendredi "espérer" qu'un cessez-le-feu à Gaza puisse intervenir d'ici au début du ramadan. "On pourrait ne pas y parvenir", a toutefois mis en garde Joe Biden.

Le soutien sans faille de Joe Biden à Israël met le président américain, candidat à sa réélection, dans une situation fragile. Quelque 64% des électeurs du parti veulent en effet un cessez-le-feu.

Malgré la pluie battante, plusieurs milliers de personnes ont marché samedi dans les rues de New York pour réclamer une nouvelle fois un cessez-le-feu permanent. "C’est important pour nous, vu que nos impôts financent directement ce génocide, de montrer que nous ne sommes pas d’accord", affirme Salma dans La Matinale.

>> Ecouter le reportage de notre correspondante à New York :

Reuters - David Dee Delgado

Pour la manifestante, il s'agit d'une question personnelle. Ses parents sont originaires d'un village libanais qui a été bombardé par l’armée israélienne. Salma fait partie d’une grandissante population arabe et musulmane qui refuse désormais de voter Joe Biden en raison de son soutien à Israël. Et peu importe si cela donne un avantage à Donald Trump.

De nombreux autres groupes d’électeurs refusent aussi l’argument du barrage à Donald Trump.

Des négociations ont repris dimanche en vue d'une trêve dans la bande de Gaza entre Israël et le Hamas pendant le ramadan, qui commence le 10 ou 11 mars. Des représentants du Qatar et des Etats-Unis se trouvent au Caire, où des envoyés du Hamas devaient leur "donner une réponse à la proposition élaborée à Paris" fin janvier, a indiqué une source proche du mouvement islamiste palestinien, citée par un média progouvernemental égyptien.

La proposition des médiateurs - Qatar, Etats-Unis, Egypte - porte sur une pause de six semaines des combats et la libération de 42 des 130 otages israéliens - dont 31 seraient morts - encore retenus à Gaza contre des Palestiniens emprisonnés par Israël.

Reuters - Amir Cohen

Une trêve pourrait être signée d'ici "24-48 heures" si Israël "accepte les demandes du Hamas", a dit dimanche à l'AFP un haut responsable du mouvement palestinien, sous couvert d'anonymat.

Le Hamas demande "le retour dans le nord de Gaza des Palestiniens déplacés et une augmentation de l'aide humanitaire" de l'ordre de "400 à 500 camions par jour", a-t-il ajouté, contre environ 80 actuellement. Le Hamas réclame également un cessez-le-feu définitif et un retrait militaire israélien de Gaza.

Israël n'a pas annoncé d'intention de se joindre aux négociations.

>> A Lire : La malnutrition et la déshydratation ont tué au moins 15 enfants à Gaza, selon le Hamas