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L'armée israélienne a quitté l'hôpital al-Shifa, le Hamas dit avoir trouvé des dizaines de corps

- L'armée israélienne a quitté l'hôpital al-Shifa à Gaza où elle était entrée deux semaines auparavant. Dans la foulée, le ministère de la Santé du Hamas, des médecins et des civils ont affirmé avoir découvert des dizaines de cadavres dans l'enceinte de hôpital, qui a subi d'importants dégâts.

- Des frappes israéliennes ont frappé un quartier huppé de Mazzeh, à Damas, dans lequel se trouve notamment l'ambassade d'Iran et de l'ONU. Elle a détruit une annexe de l'ambassade d'Iran et tué un commandant du Corps des Gardiens de la révolution, selon la télévision d'Etat iranienne. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), cette attaque sans précédent a fait au moins huit victimes.

- Le Parlement israélien a accepté lundi un projet de loi permettant au Premier ministre d'interdire la diffusion en Israël de médias étrangers "portant atteinte à la sécurité". Le texte vise en particulier Al Jazeera. Dans la foulée, Benjamin Netanyahu a promis d'"agir immédiatement" pour interdire la chaîne qatarie.

- Trois personnes ont été grièvement blessées dans une attaque au couteau dimanche à proximité d'Ashdod, dans le centre d'Israël. L'assaillant, un Palestinien d'Hébron, a été "neutralisé" , annonce la police israélienne.

- Le ministère de la Santé du Hamas a annoncé lundi un nouveau bilan de 32'845 personnes tuées dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre. De son côté, l'armée israélienne a annoncé que 600 de ses soldats avaient été tués depuis cette date, dont plus de la moitié durant l'attaque du Hamas, et au moins 256 depuis le début de l'invasion terrestre à Gaza le 27 octobre, selon un décompte de l'AFP.

22h15

Troisième soirée consécutive de manifestations en Israël

Des milliers d'Israéliens sont descendus dans la rue lundi à Jérusalem et Tel-Aviv pour la troisième soirée consécutive afin de manifester leur colère contre le Premier ministre Benjamin Netanyahu, après un week-end déjà marqué par des manifestations massives qui ont provoqué des perturbations dans les deux principales villes d'Israël.

"Il s'agit d'une crise existentielle pour Israël", juge une manifestante de 40 ans, qui a dû fuir un kibboutz situé à un peu plus d'un kilomètre de la clôture isolant la bande de Gaza. "Si quelqu'un vient me chercher dans mon lit et que je ne peux pas faire confiance à mon armée et à mon gouvernement pour venir me sauver, je ne peux pas vivre ici", estime-t-elle.

Un ancien général de brigade a quant à lui fait l'éloge de l'offensive militaire israélienne à Gaza, mais il a aussi estimé que le "seul objectif" de cette guerre était de "maintenir Bibi au pouvoir". Comme de nombreux opposants, il estime qu'il n'y a "aucune chance que les otages rentrent chez eux tant qu'il est au pouvoir".

Les partisans de Benjamin Netanyahu estiment quant à eux que ce n'est pas le moment de changer de dirigeant. "Rentrez chez vous. Vous aidez le Hamas", a crié par exemple un juif orthodoxe aux manifestants qui se dirigeaient vers le Parlement.

21h30

Le Hamas s'excuse auprès des Gazaouis mais va continuer le combat

Le Hamas a présenté pour la première fois ses excuses aux Gazaouis pour les souffrances causées par la guerre, dans un long communiqué publié dimanche soir sur sa chaîne Telegram. Mais il réitère aussi sa volonté de poursuivre cette guerre, qui, selon lui, doit permettre de parvenir à "la victoire et la liberté" des Palestiniens.

Il a adressé "un message de remerciement au peuple" de la bande de Gaza dont il reconnaît "l'épuisement". Dans le territoire assiégé, si le soutien au Hamas reste fort, quelques voix s'élèvent pour critiquer la stratégie du mouvement islamiste. Et certains habitants n'hésitent pas à exprimer ouvertement leur colère, certains accusant leurs dirigeants d'empêcher la paix et de "sacrifier les enfants" de Gaza, d'autres les appelant à rendre le pouvoir.

Des dirigeants toujours largement suivis par la population

"Une partie importante des habitants de la bande de Gaza s'expriment contre le Hamas, mais ils le font en général à huis clos. Subitement, nous assistons à un nouveau phénomène: les gens ne craignent plus de s'exprimer face à la caméra. Ils disent que le Hamas est responsable de ce qui se passe. C'est quelque chose que nous n'avions jamais vu jusqu'à présent", estime le journaliste israélien Ohad Hemou dans le 19h30.

Ces manifestations restent toutefois marginales. "Dans les sondages, on constate un soutien massif au Hamas après les massacres du 7 octobre, à Gaza et surtout en Cisjordanie", estime Michael Milshtein, spécialiste de la question palestinienne à l'université de Tel Aviv. Selon lui, on ne peut donc pas encore parler d'une situation qui mette en danger la position de Yehia Sinwar, le chef du Hamas.

>> Voir le reportage du 19h30 sur ce sujet :

De rares manifestations à Gaza accusent le Hamas de sacrifier sa population
De rares manifestations à Gaza accusent le Hamas de sacrifier sa population / 19h30 / 2 min. / le 1 avril 2024

20h30

"Personne n'a été épargné" à Al Shifa, témoigne un ambulancier

Dans le complexe médical d'Al Shifa dévasté, "les morts sont éparpillés" et "personne n'a été épargné", témoigne lundi soir le directeur d'une équipe d'ambulanciers dans le nord du territoire palestinien, peu après le retrait de l'armée israélienne (voir traitement de 9h05).

Le plus grand hôpital de la bande de Gaza est en ruines, "il a été complètement détruit", raconte Fares Afanah, directeur d'une équipe d'ambulanciers dans le nord de Gaza, aux journalistes de l'AFP. "Il faut en finir avec ces massacres de civils et d'enfants. Personne n'a été épargné", lâche-t-il.

Sur place, des dizaines de personnes vont et viennent, observent l'ampleur des dégâts au milieu des gravats et d'immeubles complètement ou partiellement détruits. Un bâtiment aux façades calcinées est encore en flammes. "Les équipes médicales sont toujours à l'oeuvre sur le terrain pour retirer les corps et les blessés autour et à l'intérieur du complexe médical", ajoute l'ambulancier.

La Maison Blanche "préoccupée"

"Ce qui se passe ici est une catastrophe contre l'humanité et le système de santé dans la bande de Gaza", dit-il. Les bâtiments du complexe ont été "brûlés et démolis", ajoute-t-il en dénonçant une "vengeance des forces d'occupation". Il en appelle au monde pour "arrêter ces massacres contre notre peuple palestinien".

>> Voir les explications du 19h30 (certaines images peuvent choquer) :

Après deux semaines de combats et des centaines de morts, l’armée israélienne s’est retirée de l'hôpital Al Shifa
Après deux semaines de combats et des centaines de morts, l’armée israélienne s’est retirée de l'hôpital Al Shifa / 19h30 / 1 min. / le 1 avril 2024

De son côté, la porte-parole de la Maison Blanche a jugé que si elles étaient vérifiées, les informations sur les corps retrouvés dans l'hôpital étaient "très préoccupantes". Elle a indiqué que Washington allait "contacter le gouvernement israélien pour avoir plus d'informations".

18h25

Israël vote une loi en vue d'interdire Al Jazeera sur son territoire

Les députées et députés israéliens ont accepté lundi un projet de loi permettant au Premier ministre d'interdire la diffusion en Israël de médias étrangers "portant atteinte à la sécurité". Le texte, approuvé par 70 voix contre 10 à la Knesset, vise en particulier la chaîne qatarie Al Jazeera.

Dans la foulée, Benjamin Netanyahu - qui avait encore insisté lundi matin pour l'adoption de ce texte - a promis d'"agir immédiatement pour interdire Al Jazeera". "La chaîne terroriste Al Jazeera ne diffusera plus d'Israël", a-t-il martelé sur X.

Le projet de loi, adopté en première lecture en mars, était débattu en deuxième et troisième lecture. Il a été présenté dans le cadre des textes votés selon une procédure accélérée, dans un contexte de guerre.

Le texte donne au gouvernement le pouvoir d'ordonner l'interdiction de médias étrangers opérant en Israël et de confisquer leur équipement si les autorités estiment qu'ils représentent "un danger réel pour la sécurité de l'Etat".

L'armée israélienne a affirmé à plusieurs reprises que des journalistes d'Al Jazeera étaient "des agents terroristes" affiliés au Hamas et au Djihad islamique à Gaza.

16h55

Huit morts dans une frappe israélienne sans précédent sur l'ambassade d'Iran à Damas

Selon l'agence de presse officielle syrienne Sanaa, des frappes israéliennes ont frappé un quartier huppé de Mazzeh, à Damas, dans lequel se trouve notamment l'ambassade d'Iran. Selon la télévision d'Etat iranienne, elle a détruit une annexe de l'ambassade d'Iran, tuant un commandant du Corps des Gardiens de la révolution.

"Les frappes israéliennes ont visé un bâtiment dans le quartier à Damas", une zone qui comprend des bâtiments d'ambassades et celui des Nations unies, a indiqué Sanaa. Elle a ajouté que "les systèmes de défense aérienne avaient attaqué des cibles ennemies dans les environs" de la capitale.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), cette attaque sans précédent a fait au moins huit victimes.

Il s'agit du cinquième raid en huit jours à viser la Syrie, où l'Iran et ses alliés soutiennent le pouvoir de Bachar al-Assad.

>> Écouter l'interview de Shlomo Sand, historien à l'Université de Tel Aviv, dans Forum :

Mort du haut commandant des Gardiens de la Révolution iranienne lors d’une attaque israélienne. [AP/Keystone - Omar Sanadiki]AP/Keystone - Omar Sanadiki
Mort du haut commandant des Gardiens de la Révolution iranienne lors d’une attaque israélienne: interview de Shlomo Sand / Forum / 4 min. / le 1 avril 2024

>> Plus de détails : Au moins huit morts dans une frappe israélienne contre le consulat iranien à Damas

13h45

Dimanche soir, des milliers d’Israéliens ont exigé la démission de Netanyahu

Des milliers de personnes se sont rassemblées pour la deuxième journée consécutive en Israël, exigeant la démission du Premier ministre Benjamin Netanyahu et la libération des otages détenus dans la bande de Gaza.

Les participants, arborant des pancartes sur lesquelles on peut lire "Netanyahu doit partir" et "Ramenez les otages maintenant", ont appelé à la tenue d’élections anticipées.

Ces manifestations sont les plus importantes depuis les attaques du 7 octobre.

>> Voir les explications du 12h45 :

Des milliers d'israéliens ont manifesté dimanche soir pour demander la démission de Netanyahu et la retour des otages
Des milliers d'Israéliens ont manifesté dimanche soir pour demander la démission de Benjamin Netanyahu et le retour des otages / 12h45 / 1 min. / le 1 avril 2024

>> Shlomo Sand: "C'est une guerre sans fin, sans victoire, qui a éveillé de plus en plus de protestation contre Netanyahu" :

En Israël, des dizaines de milliers de personnes manifestent contre le gouvernement: interview de Shlomo Sand
En Israël, des dizaines de milliers de personnes manifestent contre le gouvernement: interview de Shlomo Sand / Forum / 1 min. / le 1 avril 2024

13h10

Un nouveau bilan communiqué par le Hamas

Le ministère de la Santé du Hamas a annoncé lundi un nouveau bilan de 32'845 personnes tuées dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien le 7 octobre.

En 24 heures, 63 morts supplémentaires ont été recensés, selon un communiqué du ministère qui fait état de 75'392 blessés en près de six mois de guerre.

11h25

Fin de l'exemption de service militaire pour les ultra-orthodoxes

L'exemption du service militaire pour les juifs ultra-orthodoxes en Israël a pris fin dimanche à minuit. Le gouvernement du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu n'a pas réussi à faire passer une loi ancrant cette dispense.

Selon un arrêt de la Cour suprême, les fonds publics alloués aux étudiants des écoles talmudiques qui ne se présentent pas au service militaire seront suspendus à compter de lundi. Une décision de la procureure générale Gali Baharav-Miara impose en outre à l'armée d'enrôler immédiatement les jeunes religieux. Plus de 60'000 hommes seraient concernés d'après les médias.

Le service militaire, de trois ans pour les hommes et deux ans pour les femmes, est obligatoire en Israël, mais jusqu'à présent les ultra-orthodoxes pouvaient y échapper au motif qu'ils consacrent leur temps à étudier les écritures saintes du judaïsme.

>> La réaction dans Forum de Shlomo Sand, historien à l'Université de Tel Aviv :

En Israël, plus d’exemption de service militaire pour les ultra-orthodoxes: interview de Shlomo Sand
En Israël, plus d’exemption de service militaire pour les ultra-orthodoxes: interview de Shlomo Sand / Forum / 4 min. / le 1 avril 2024

10h40

Réunion virtuelle lundi entre responsables israéliens et américains sur une offensive à Rafah

Une réunion en visioconférence aura lieu lundi entre des responsables israéliens et américains au sujet de l'offensive prévue par Israël à Rafah, ville du sud de la bande de Gaza, une semaine après l'annulation par Israël d'une visite d'une délégation à Washington.

"La réunion est prévue aujourd'hui en ligne. Il y aura peut-être une réunion en personne plus tard dans la semaine", a déclaré à l'AFP cette source sous couvert d'anonymat. L'annonce par Israël d'une offensive prochaine à Rafah, où s'entassent 1,5 million de Palestiniens, pour l'essentiel des déplacés, a suscité beaucoup d'inquiétude au sein de la communauté internationale.

09h05

L'armée israélienne annonce "la fin" des opérations dans la zone de l'hôpital al-Shifa à Gaza

Le ministère de la Santé du Hamas a constaté lundi que l'armée israélienne avait retiré ses chars de l'hôpital al-Shifa, le plus grand de la bande de Gaza assiégée, et dit y avoir découvert des dizaines de cadavres. Israël dit y avoir "achevé" ses opérations.

L'armée israélienne confirme s'être retirée de l'établissement, le plus grand de la bande de Gaza, et s'être retirée de ce secteur deux semaines après y être entrée.

"Les troupes ont achevé une activité opérationnelle dans la zone de l'hôpital Shifa et ont quitté la zone de l'hôpital", a précisé l'armée dans un communiqué, ajoutant avoir "tué des terroristes lors d'affrontements".

Un journaliste de l'AFP et des témoins sur place ont vu des chars et des véhicules quitter le complexe hospitalier, couverts par des tirs d'artillerie et des frappes aériennes.

>> Les précisions du 19h30 :

Après deux semaines de combats et des centaines de morts, l’armée israélienne s’est retirée de l'hôpital Al Shifa
Après deux semaines de combats et des centaines de morts, l’armée israélienne s’est retirée de l'hôpital Al Shifa / 19h30 / 1 min. / le 1 avril 2024

"Dizaines de corps"

"Des dizaines de corps de martyrs, certains en état de décomposition, ont été retrouvés dans l'enceinte et aux abords de l'hôpital d'al-Shifa", a affirmé le ministère de la Santé du Hamas dans un communiqué, précisant que les dégâts matériels sont "très importants" sur l'ensemble des bâtiments.

Un médecin a déclaré à l'AFP que plus de 20 cadavres ont été récupérés. D'après lui, certains corps se sont fait rouler dessus par les véhicules militaires en train de se retirer.

L'armée israélienne, qui accuse les combattants du Hamas de se cacher dans les hôpitaux, avait lancé le 18 mars ce qu'elle avait décrit comme une "opération précise" contre al-Shifa.

09h00

La soeur du chef du Hamas arrêtée en Israël dans le cadre d'une enquête pour "terrorisme"

La police israélienne a annoncé lundi avoir arrêté dans le sud d'Israël la soeur du chef Hamas Ismaïl Haniyeh, Sabah Abdel Salam Haniyeh, dans le cadre d'une enquête pour "terrorisme" menée par la police et le Shin Bet (sécurité intérieure).

"Elle est soupçonnée d'avoir des contacts avec des agents du Hamas et de s'identifier à l'organisation, tout en incitant à commettre des actes de terrorisme en Israël et en les soutenant", a indiqué un porte-parole de la police.

07h45

Six cents soldats israéliens ont été tués depuis le 7 octobre

L'armée israélienne a annoncé lundi que 600 de ses soldats ont été tués depuis le 7 octobre 2023, date du début de la guerre avec le mouvement islamiste palestinien Hamas dans la bande de Gaza.

Sur les 600 soldats, au moins 256 ont été tués dans la bande de Gaza depuis le 27 octobre, selon un décompte de l'AFP à partir de données officielles israéliennes.

Les funérailles d'un soldat israélien tué dans la bande de Gaza, le 3 mars 2024 à Rehovot, en Israël. [REUTERS - Carlos Garcia Rawlins]
Les funérailles d'un soldat israélien tué dans la bande de Gaza, le 3 mars 2024 à Rehovot, en Israël. [REUTERS - Carlos Garcia Rawlins]

Plus de la moitié des 600 personnes décédées ont été tuées lors de l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre. D'autres militaires ont été tués en Cisjordanie occupée, ou à la frontière avec le Liban où les échanges de feux sont quasi-quotidiens depuis le 7 octobre.

Par ailleurs, plus de 1523 soldats ont été blessés dans le territoire palestinien depuis le début de l'opération terrestre, toujours selon l'armée israélienne.

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