Cinq morts et des blessés après la chute de colis d'aide humanitaire sur la ville de Gaza

Le président américain Joe Biden a estimé vendredi qu'il serait "difficile" d'obtenir un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza avant le ramadan, en début de semaine prochaine.

"Cela s'annonce difficile", a déclaré Joe Biden à la presse, qui lui demandait si un accord avait des chances d'être conclu avant le mois de jeûne musulman.

L'établissement par les Etats-Unis d'un port temporaire pour les livraisons d'aide à Gaza prendra jusqu'à 60 jours et impliquera probablement plus de 1000 soldats, a par ailleurs annoncé vendredi le Pentagone.

Dans son discours sur l'état de l'Union jeudi, le président américain Joe Biden a ordonné à l'armée de construire un port temporaire à Gaza afin d'acheminer davantage d'aide humanitaire dans le territoire palestinien.

Le président américain Joe Biden a déclaré que Benjamin Netanyahu devait permettre l'acheminement de plus d'aide humanitaire, après avoir été surpris en train de dire qu'il aurait une discussion franche avec le Premier ministre israélien sur la guerre à Gaza.

"Oui", a répondu Joe Biden aux journalistes qui lui demandaient si Benjamin Netanyahu devait faire davantage pour permettre l'acheminement de l'aide.

Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a déclaré qu'il appartenait au Hamas d'accepter un cessez-le-feu avec Israël, alors que les espoirs d'une nouvelle trêve à Gaza s'amenuisent, après cinq mois de guerre.

"Le problème, c'est le Hamas", a dit Antony Blinken, lors d'une rencontre avec le ministre turc des Affaires étrangères Hakan Fidan. "La balle est dans leur camp. Nous y travaillons intensément", a-t-il ajouté.

Le centre du port de Larnaca, à Chypre, a été pensé comme la future plaque tournante du corridor maritime vers Gaza, qui ne devrait pas tarder à ouvrir, selon la présidente de la Commission européenne.

"Nous sommes maintenant très proches de l'ouverture de ce corridor, que nous espérons ce dimanche, et je suis très heureuse de voir qu'une première opération pilote sera lancée aujourd'hui", a annoncé Ursula von der Leyen.

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Pour acheminer l'aide humanitaire dans un premier temps...

Ce corridor consistera en une route maritime depuis Larnaca vers la bande de Gaza, soit environ 380 km. Le trajet durera une quinzaine d'heures pour des navires chargés d'aide humanitaire.

La destination exacte des premières livraisons n'a pas été confirmée.

... puis transformé ensuite?

A terme, ce corridor pourrait être renforcé par un projet américain: une jetée flottante temporaire, évoquée par Joe Biden jeudi soir.

Mais les différents partenaires préviennent: le corridor maritime est un projet complexe, qu'il faudra ajuster. Et une fois l'aide arrivée à Gaza, il faudra encore la distribuer sur le terrain en toute sécurité.

Le Comité international olympique (CIO) n'envisage pas de "sanctions" contre Israël pour les JO de Paris, a assuré un haut cadre de l'instance olympique, après que des députés de gauche français ont demandé fin février que les sportifs israéliens participent sous bannière neutre.

"Aujourd'hui il n'est pas question d'envisager des sanctions", a affirmé Pierre-Olivier Beckers, le président de la commission de coordination des JO-2024, interrogé lors d'une conférence de presse au siège du comité d'organisation des JO de Paris.

"Les éléments qui ont conduit le CIO à sanctionner la Russie d'abord et le Comité olympique russe (ROC) ensuite, sont des éléments spécifiques, pour lesquels la Russie et plus récemment en octobre 2023, le ROC, ont clairement bafoué des éléments essentiels de la charte olympique", a expliqué Pierre-Olivier Beckers.

"Ce n'est le cas ni du comité olympique palestinien, ni du comité olympique israélien (...) qui coexistent de manière pacifique entre eux. Il est tout à fait clair que ce sont deux situations différentes", a-t-il ajouté.

Le Hamas ne fera "aucun compromis" sur ses exigences d'un cessez-le-feu définitif dans la bande de Gaza et d'un retrait des troupes israéliennes en échange de tout accord sur une libération des otages, a déclaré le porte-parole de sa branche armée.

"Notre priorité numéro un avant tout accord sur un échange de prisonniers est la garantie totale d'un arrêt de l'agression (...) et d'un retrait de l'ennemi" de la bande de Gaza, "et il n'y aura aucun compromis là-dessus", a déclaré Abou Obeida, porte-parole des brigades al-Qassam dans une allocution télévisée.

Dans un message vidéo, Abou Obeida a par ailleurs appelé les Palestiniens à se "mobiliser" et à "affluer" durant le ramadan à la mosquée al-Aqsa de Jérusalem, où des tensions sont redoutées pendant cette période.

Cette dernière semaine, des pays comme les Etats-Unis, la Jordanie, le France ou les Emirats arabes unis ont multiplié les opérations pour parachuter de l'aide humanitaire à Gaza.

De plus en plus de voix s'élèvent pour remettre en cause le procédé. Des professionnels de l’aide humanitaire le jugent inefficace, clairement insuffisant, et trop coûteux. Ces derniers estiment qu'un largage coûte sept fois plus cher qu'une livraison par voie terrestre.

De plus, ce moyen d'envoyer de l'aide est perçu comme "humiliant" par les Palestiniens, qui doivent se précipiter sur les colis.

Une goutte d'eau dans la mer

"Je n'ai pas les chiffres sous la main, mais la quantité qui a été larguée par avion ne contribuera que très peu à soulager la faim et la malnutrition et ne fera rien pour ralentir la famine", a souligné ce vendredi Michael Fakhri, rapporteur spécial sur le droit à l'alimentation, à Genève.

Nago Humbert, fondateur de Médecins du Monde Suisse, alertait également dans Forum: "Il va y avoir des émeutes, des blessés. C'est dangereux".

Ce vendredi, cinq personnes ont été tuées vendredi et dix autres blessés par la chute de colis d'aide humanitaire envoyés depuis des avions sur la ville de Gaza.

>> Ecouter l'interview de Nago Humbert dans Forum :

KEYSTONE - Jean-Christophe Bott

Des responsables israéliens réfléchissent à armer des civils dans la bande de Gaza afin d'assurer la sécurité des convois d'aide humanitaire dans l'enclave palestinienne, rapporte le quotidien israélien Israel Hayom.

Selon Israel Hayom, les civils choisis pour veiller à la sécurité des distributions d'aide n'auraient aucun lien avec le mouvement islamiste et les autres groupes armés palestiniens. Qui seraient-ils? Le journal ne fournit pas de précisions mais déclare que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a repoussé une décision à ce sujet.

Les services du Premier ministre ont refusé de s'exprimer sur l'article en question.

La Rapporteure spéciale des Nations unies sur la torture a déclaré enquêter sur des cas présumés de torture et de traitement dégradant contre des détenus palestiniens en Israël.

En marge d'une réunion du Conseil des droits de l'Homme à Genève, Alice Jill Edwards a précisé être en discussion avec les autorités israéliennes pour se rendre dans le pays.

Les détenus concernés auraient été arrêtés en Cisjordanie occupée ou dans la bande de Gaza.

"J'ai lancé une enquête", a-t-elle dit.

"J'appelle (...) le Hamas, l'Etat de Palestine, Israël, à abandonner leurs instruments de torture, à se concentrer sur la paix et la perspective d'une coexistence entre voisins à l'avenir", a-t-elle ajouté.

Israël dément

La mission diplomatique israélienne à Genève a confirmé avoir reçu une demande d'Alice Jill Edwards pour se rendre en Israël, requête transmise à Jérusalem.

"Israël dément les allégations générales et sans fondement relatives à des mauvais traitements sur des détenus dans les établissements pénitentiaires des forces armées israéliennes", déclare la mission dans un communiqué.

"Le mauvais traitement de prisonniers durant leur détention ou leur interrogatoire viole les valeurs des forces armées israéliennes, contrevient à leurs ordres, et est en conséquence totalement prohibé", ajoute-t-elle.

Un navire qui traversait le golfe d'Aden au large du Yémen a signalé vendredi deux explosions survenues devant cette embarcation, a rapporté l'agence britannique de sécurité maritime UKMTO.

Il s'agit de la dernière attaque en date visant le trafic maritime au large du Yémen.

"Le capitaine signale deux explosions devant le navire. Le navire et l'équipage sont sains et saufs", a indiqué l'agence britannique dans un communiqué.

Près de la ville portuaire d'Aden

"Il est conseillé aux navires de naviguer avec prudence et de signaler toute activité suspecte à l'UKMTO", a-t-elle ajouté.

Les explosions ont eu lieu à quelque 50 milles nautiques (environ 90 km) au sud-est de la ville portuaire d'Aden, contrôlée par le gouvernement yéménite en guerre contre les rebelles houthis.

L'attaque n'a pas été revendiquée dans l'immédiat.

Cinq personnes ont été tuées et dix autres blessés par la chute de colis d'aide humanitaire largués par des avions sur la ville de Gaza, a-t-on appris de source hospitalière.

Les victimes ont été prises en charge à l'hôpital al-Chifa de Gaza, a indiqué l'infirmier en chef au sein du service des urgences de cet établissement, qui a précisé que l'accident avait eu lieu dans le camp de réfugiés d'al-Chati, à l'ouest de la ville de Gaza.

"Quand les avions ont commencé à larguer la cargaison, moi et mon frère nous sommes rendus dans la zone dans l'espoir de récupérer un sac de farine", a raconté pour sa part Mohammed al-Ghoul, un homme de 50 ans vivant dans ce camp situé près de la mer.

"Mais le parachute ne s'est pas ouvert et la cargaison est tombée comme une roquette sur le toit d'une des maisons", a-t-il expliqué, indiquant avoir ensuite vu des gens transporter trois corps et vu des blessés parmi les gens qui s'étaient rassemblés sur le toit de l'immeuble pour tenter de récupérer de l'aide.

Le gouvernement israélien "se félicite" de l'ouverture prochaine d'un corridor humanitaire maritime entre Chypre et la bande de Gaza, plongée dans une crise humanitaire majeure après cinq mois de guerre entre Israël et le Hamas, a indiqué le porte-parole du ministère des Affaires étrangères.

"L'initiative chypriote permettra l'augmentation de l'aide humanitaire (entrant) dans la bande de Gaza après un contrôle de sécurité correspondant aux standards israéliens", a-t-il déclaré dans un message publié sur X.

Près de 200 femmes répondant à l'appel du Conseil juif sud-africain ont manifesté à Johannesburg, Journée internationale des droits des femmes, pour dénoncer les viols et exactions présumés commis par le Hamas sur des otages israéliens à Gaza, et le silence du président de l'Afrique du Sud Cyril Ramaphosa.

Selon un rapport de l'ONU publié lundi, il existe de bonnes raisons de croire que des victimes de l'attaque du Hamas en Israël le 7 octobre ont été violées, tout comme certains otages détenus à Gaza. Les Nations unies ont été critiquées pour avoir tardé à réagir aux accusations de viols et violences sexuelles d'Israël visant le mouvement islamiste palestinien.

L'Afrique du Sud, fervent défenseur de la cause palestinienne, est l'un des pays les plus critiques des bombardements israéliens massifs et meurtriers sur la bande de Gaza, en représailles aux sanglantes attaques du Hamas en Israël.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a annoncé à Chypre espérer l'ouverture dimanche d'un corridor permettant d'acheminer de l'aide humanitaire depuis l'île méditerranéenne vers la bande de Gaza.

"Nous sommes très proches de l'ouverture de ce corridor, avec un peu de chance ce dimanche", a déclaré Ursula von der Leyen lors d'une visite au port de Larnaca, situé à 380 kilomètres de Gaza, avec le président chypriote Nikos Christodoulides.

Cette annonce intervient au lendemain du discours au Congrès sur l'état de l'Union du président américain Joe Biden, durant lequel il a ordonné à l'armée américaine de construire un port temporaire à Gaza afin d'acheminer davantage d'aide humanitaire dans le territoire palestinien assiégé par Israël.

Le gouvernement israélien se félicite de l'ouverture prochaine d'un corridor humanitaire maritime entre Chypre et la bande de Gaza, plongée dans une crise humanitaire majeure, a indiqué vendredi le porte-parole du ministère des Affaires étrangères.

L'établissement et l'expansion de colonies israéliennes dans les territoires palestiniens occupés relève "du crime de guerre" et "risque d'éliminer toute possibilité pratique d'établir un Etat palestinien viable", a mis en garde l'ONU.

L'établissement et l'expansion continue des colonies "équivalent au transfert par Israël de sa propre population civile vers les territoires qu'il occupe" et "de tels transferts constituent un crime de guerre" dénonce un rapport du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme.

"De tels transferts constituent un crime de guerre pouvant engager la responsabilité pénale individuelle des personnes impliquées", souligne le document qui court sur la période de novembre 2022 à fin octobre 2023.

"La violence des colons et les violations liées aux implantations ont atteint de nouveaux niveaux choquants et risquent d'éliminer toute possibilité pratique d'établir un Etat palestinien viable", selon le rapport.

"Les informations publiées cette semaine selon lesquelles Israël prévoit de construire 3476 logements supplémentaires pour les colons à Maale Adoumim, Efrat et Kedar vont à l'encontre du droit international", a déclaré Volker Türk, le Haut-Commissaire aux droits de l'homme, cité dans un communiqué publié à l'occasion de la parution du rapport.

Depuis le 7 octobre, plus de 420 Palestiniens ont été tués en Cisjordanie par les forces israéliennes ou des colons et des centaines d'autres ont été arrêtés, déclare l'Autorité palestinienne.

Selon des associations de défense des prisonniers palestiniens, leur nombre est passé à environ 9000 aujourd'hui, contre 5200 avant l'attaque d'Israël par le Hamas. Les douze enfants de Latifa Abou Hamid, 74 ans, sont passés par les prisons israéliennes.

L'un d'eux est mort en détention il y a quatorze mois, mais ce qui importe le plus pour elle désormais, c'est le sort de ses quatre enfants toujours détenus par Israël. Latifa Abou Hamid affirme n'avoir "aucune information" sur eux.

La situation s'est compliquée davantage pour elle depuis le début de la guerre à Gaza, les autorités pénitentiaires israéliennes ayant annoncé "l'état d'urgence en prison", qui s'est traduit pour les détenus palestiniens par un durcissement des conditions de détention, dont la fin des parloirs.

L'examen du drame survenu le 29 février à Gaza au cours duquel, selon les autorités du Hamas, 115 personnes ont été tuées autour d'un convoi d'aide humanitaire, montre que des soldats israéliens ont "tiré précisément sur plusieurs suspects", a indiqué vendredi l'armée israélienne.

Selon l'armée israélienne le convoi, attaqué sur la route côtière dans l'ouest de la ville de Gaza, a été pillé par une foule d'environs 12'000 Gazaouis. "Des dizaines de Gazaouis se sont avancés en direction des troupes israéliennes proches, jusqu'à plusieurs mètres d'elles, posant ainsi une véritable menace" pour ces soldats, a-t-elle ajouté.

"A ce stade, les soldats ont tiré de façon préventive pour maintenir les suspects à distance. Comme les suspects continuaient d'avancer vers eux, les troupes ont tiré précisément sur plusieurs suspects pour éliminer la menace", indique encore le communiqué de l'armée.

L'acheminement de l'aide humanitaire à Gaza par des largages aériens ou par la mer ne peut pas se substituer à la voie terrestre, a insisté jeudi Sigrid Kaag, la coordinatrice de l'ONU chargée de l'aide à ce territoire palestinien.

Évoquant les récents largages aériens effectués par les Etats-Unis et d'autres pays, elle a salué un "symbole de soutien aux civils de Gaza, une preuve de notre humanité partagée". "Mais c'est une goutte d'eau dans l'océan", a-t-elle ajouté.

L'ancienne ministre néerlandaise a toutefois salué l'annonce américaine de construction d'un port temporaire à Gaza, afin d'acheminer par la mer de l'aide humanitaire, indiquant que d'autres grands pays allaient se joindre à ce couloir maritime partant de Chypre.

Le président américain Joe Biden a réitéré devant le Congrès américain son appel à "un cessez-le-feu immédiat" de six semaines dans la bande de Gaza, pressant Israël de faire davantage pour laisser entrer l'aide humanitaire.

"Je travaille d'arrache-pied pour parvenir à un cessez-le-feu immédiat d'au moins six semaines", qui permettrait la libération des otages israéliens retenus à Gaza, a-t-il déclaré dans son discours au Congrès sur l'état de l'Union.

Il a appelé le gouvernement israélien à "laisser entrer davantage d'aide humanitaire à Gaza", soulignant que l'aide humanitaire "ne peut être une considération secondaire ni une monnaie d'échange".

Joe Biden a ajouté avoir ordonné à l'armée américaine d'établir un port à Gaza permettant "une augmentation massive" des aides. La construction d'une "jetée temporaire" prendra plusieurs semaines et ne signifie pas le déploiement au sol de soldats américains, ont expliqué des responsables américains, précisant que les Israéliens avaient été informés.

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