Des entreprises allemandes impliquées dans la "reconstruction" russe de Marioupol

Deux entreprises allemandes de construction participent à des chantiers initiés par les autorités russes dans la ville ukrainienne de Marioupol, largement détruite lors de sa conquête par Moscou au printemps 2022, affirme une enquête de presse allemande.

Le groupe Knauf, présenté comme le leader mondial de la production de plaques de plâtres, et l'entreprise WKB Systems, qui produit du béton cellulaire, fournissent des matériaux pour ces chantiers, selon cette enquête du magazine Monitor programmée jeudi soir sur la chaîne de télévision publique ARD.

Le magazine dit avoir analysé de nombreuses images de chantiers où apparaissent les logos de Knauf et des rapports d'activité détaillés, attestant de l'activité du fabricant dans cette grande ville portuaire située dans l'est de l'Ukraine, cible des forces russes dès le premier jour de l'invasion le 24 février 2022 et tombée sous leur contrôle après plus de deux mois de siège, au prix de dizaines de milliers de morts et d'une destruction quasi-totale.

Le président de la compagnie ukrainienne d'électricité Ukrenergo a affirmé que la "seule façon durable" de protéger le système énergétique ukrainien des frappes russes, qui l'ont endommagé ces dernières semaines, est de "décentraliser" la production en construisant de nombreuses petites centrales.

La Russie a lancé depuis la fin mars une campagne de frappes contre le système énergétique ukrainien, similaire à celle de l'hiver précédent quand des millions d'Ukrainiens avaient été privés d'électricité et de chauffage par des températures glaciales.

"Quinze ou vingt grandes centrales"

Cette nouvelle vague d'attaques, encore plus intenses que l'hiver précédent, a "endommagé toute une série d'infrastructures importantes", notamment des centrales thermiques et hydroélectriques, a déclaré Volodymyr Koudrytsky lors d'une conférence de presse.

"La seule façon durable de protéger le système (...) est de décentraliser la capacité de production" à l'aide de petites centrales fonctionnant avec l'énergie renouvelable et placées autour de grandes villes, a plaidé le président d'Ukrenergo.

"Au lieu d'avoir 15 ou 20 grandes centrales, il nous faudra construire des centaines de petites", que la Russie aurait plus de mal à détruire en raison d'un nombre limité de missiles dont elle dispose, a-t-il encore estimé.

Au moins six personnes ont été tuées et une dizaine d'autres ont été blessées par les frappes russes nocturnes sur Kharkiv et la région de Soumy, dans le nord-est de l'Ukraine, ont annoncé les autorités dans un nouveau bilan.

Les responsables des zones d'Ukraine occupées par la Russie ont, eux, affirmé que trois personnes avaient été tuées dans des attaques ukrainiennes distinctes sur leurs territoires.

A l'est de l'Ukraine, un homme a également été tué dans une frappe ukrainienne à Donetsk, tout proche du front, selon l'agence de presse d'Etat russe TASS qui cite les autorités régionales.

La population a encore augmenté en Suisse, passant à un peu plus de 8 960'000 habitants, soit 1,6% de plus en un an. C'est la croissance la plus marquée depuis 60 ans.

>> Sur le sujet, lire : La population a encore augmenté en Suisse en 2023, année de croissance inédite

Cette croissance inédite est principalement liée aux personnes en provenance d'Ukraine.

Dans la presse alémanique, le ministre Beat Jans évoquait l'idée d'une possible évolution de leur statut S. Se pose alors la question de l'avenir des réfugiés ukrainiens en Suisse. Ce statut limite notamment leur intégration professionnelle à long terme.

"Je ne peux pas ouvrir mon propre cabinet en Suisse, je dois travailler sous supervision d'un autre dentiste", témoigne une dentiste ukrainienne détentrice du statut S dans le 12h45 jeudi.

>> Voir le reportage complet dans le 12h45 de jeudi :

Le président Volodymyr Zelensky a décidé mardi d'abaisser l'âge de la mobilisation de 27 à 25 ans, alors que l'armée ukrainienne a essuyé de lourdes pertes et manque actuellement d'armes et de soldats pour faire face à l'invasion russe. Dans ce contexte, les forces armées recrutent déjà depuis des mois des jeunes qui n'avaient pas l'intention de se battre.

A l'annonce de cette mesure, la population oscille entre angoisse face à la dureté de la guerre et fatalisme face à une Russie aujourd'hui plus puissante que l'Ukraine. Les jeunes ukrainiens sont lucides et se disent qu'à terme, ils se retrouveront tous sur les lignes de front, rapporte la correspondante de la RTS en Ukraine, Maurine Mercier, dans l'émission Tout un monde.

Les pertes militaires de Kiev ne sont pas officiellement chiffrées. En février dernier, Volodymyr Zelensky a articulé pour la première fois une estimation, faisant état d'environ 31'000 soldats ukrainiens tués depuis le début de la guerre. Mais ce chiffre serait largement sous-estimé. Des sources officielles américaines parlent plutôt de 70'000 militaires tués et 120'000 autres blessés.

>> Les précisions de Maurine Mercier dans Tout un monde :

Keystone - Maria Senovilla / EPA

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dénoncé une "attaque méprisable et cynique" russe sur Kharkiv, où au moins cinq personnes, dont trois secouristes, ont été tuées pendant la nuit.

"Une attaque méprisable et cynique" a tué une civile et trois sauveteurs qui venaient d'arriver sur les lieux d'une première frappe, s'est insurgé sur Telegram le dirigeant, qui appelle depuis des mois les Occidentaux à lui fournir davantage de systèmes de défense aérienne.

Au moins cinq personnes sont ont été tuées et une dizaine d'autres blessées dans la nuit de mercredi à jeudi à la suite de nouvelles frappes russes visant Kharkiv, ont annoncé les autorités dans un nouveau bilan.

Trois secouristes sont décédés lors d'une "seconde frappe" sur un lieu qui venait d'être bombardé dans un "quartier densément peuplé de Kharkiv" et douze personnes, dont un quatrième secouriste, ont été blessées "à des degrés divers", a fait savoir le maire Igor Terekhov.

Ce type d'attaque, appelée "double frappe", consiste à bombarder un lieu une première fois, puis une deuxième quand les services d'urgence sont sur place. Le ministre ukrainien de l'Intérieur Igor Klimenko a dénoncé sur Telegram une frappe "cynique".

Une femme a par ailleurs été tuée dans une frappe sur un immeuble résidentiel dans un autre quartier, d'après les autorités régionale. Dans la région voisine de Soumy, un employé travaillant pour un réseau de distribution de gaz a, lui, été tué dans un autre bombardement russe, selon le ministère de l'Energie.

L'Otan fête jeudi ses 75 ans d'existence, plus que jamais préoccupée par l'Ukraine, en difficulté sur le champ de bataille, faute de munitions et d'armements pour contrer la pression grandissante des forces russes.

Née le 4 avril 1949, l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord a "bâti l'alliance la plus forte de l'histoire", s'est félicité son secrétaire général Jens Stoltenberg.

Septante-cinq ans plus tard, l'Europe est "confrontée à une guerre d'une ampleur que l'on croyait révolue", a encore dit Jens Stoltenberg, arrivé il y a dix ans à la tête de l'Otan, quelques mois après l'annexion de la Crimée par la Russie.

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Quatre personnes sont mortes dans la nuit de mercredi à jeudi, dont trois secouristes, à la suite de nouvelles frappes russes sur Kharkiv, ont annoncé les autorités. La deuxième plus grande ville d'Ukraine est l'une des plus ciblées par les troupes d'invasion russes.

Cinq personnes ont également été blessées lors d'une "seconde frappe" sur un lieu qui venait d'être bombardé dans un "quartier densément peuplé de Kharkiv", a annoncé le maire Igor Terekhov.

Le chef de la région militaire de Kharkiv Oleg Synegubov a parlé d'"au moins quatre" frappes sur la ville dans le courant de la nuit. Igor Terekhov a de son côté fait état de l'usage de drones de fabrication iranienne Shahed.

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