Pour son "Cendrillon" de Massenet, l'Opéra de Lausanne mise sur la relève

Quatre mois après l'opéra jeune public de Justine Liardot, "Cendrillon" est de retour sur la scène de l'Opéra de Lausanne. Mais cette fois-ci, c'est l'oeuvre du compositeur français Jules Massenet créée en 1899 qui est proposée.

"Conte de fée en quatre actes et six tableaux", cet opéra - qui n'est pas destiné en premier lieu aux enfants - reste très proche de l'histoire écrite par Charles Perrault dont il est issu. Le livret d'Henri Cain ajoute néanmoins quelques éléments nouveaux, dont les principaux sont la présence de Pandolfe, le père de Cendrillon, et une scène inédite qui se déroule après la scène du bal , durant laquelle le Prince charmant et Cendrillon se retrouvent tous les deux autour d'un chêne.

Lors de sa création à l'Opéra Comique de Paris en mai 1899, Jules Massenet est au zénith d'une riche carrière remplie de nombreux succès. "Cendrillon" ne fait pas exception et connaît des dizaines de représentations dans la capitale française avant de s'exporter à l'étranger. A partir de 1910, l'oeuvre tombe pourtant dans l'oubli, au même titre que la plupart de la quarantaine d'opéras de Jules Massenet qui ne sont, à l'exception de "Manon" et "Werther", plus dans l'air du temps. Il faudra attendre les années 1980 pour voir "Cendrillon" réapparaître sur scène et retrouver ses lettres de noblesse.

Un plateau vocal issu de l'HEMU

Pour sa production de ce "Cendrillon", l'Opéra de Lausanne a décidé de miser sur la relève. Elle a confié la plupart des rôles à des solistes qui ont en moyenne une trentaine d'années, ce n'est pas habituel dans ce milieu. "C'est toujours fantastique d'aider des jeunes", confie avec enthousiasme Eric Vigié, directeur de l'Opéra de Lausanne, au 19h30 du 12 avril.

L'institution lausannoise a créé depuis plusieurs années de belles synergies avec la Haute Ecole de Musique de Lausanne (HEMU), permettant à des jeunes solistes diplômés de faire leurs premiers pas en tant que professionnels sur la scène de l'Opéra de Lausanne. La particularité de cette production de "Cendrillon" réside dans le fait que la moitié des rôles ait été confiée à cette nouvelle génération issue de l'HEMU.

Ainsi on trouve sur scène Anne-Sophie Petit (la fée), Aurélie Brémont (Noémie), Julia Deit-Ferrand (Dorothée), Benoît Capt (Le roi), Aslam Safla (le surintendant des plaisirs) et Mohamed Haidar (le Premier ministre). Dans l'émission Ensemble du 14 avril, Anne-Sophie Petit évoquait son plaisir à participer à cette production très lausannoise. "C'est quelque chose d'assez unique de retrouver autant de personnes avec qui l'on a fait ses études", précisait-elle. Outre cette délégation lausannoise, ce jeune plateau vocal est composé de Ruzan Mantashyan (Cendrillon), Ambroisine Bré (Le prince charmant) et Aurélien Reymond-Moret (le doyen de la faculté).

>> A écouter, l'interview de Julia Deit-Ferrand pour son rôle dans "Cendrillon" à voir à l'Opéra de Lausanne :

Opéra de Lausanne - Jean Guy Python

Une jeune cheffe à la direction

A leurs côtés, on trouve deux solistes plus expérimentés dans les rôles de la belle-mère et du père de Cendrillon: Doris Lamprecht (Madame de la Haltière) et Nicolas Cavallier (Pandolfe). "D'avoir ces chanteurs qui ont déjà une grande carrière est extrêmement formateur, s'entousiasme Julia Deit-Ferrand dans l'émission A l'Opéra du 30 mars. Ça permet de voir comment ils travaillent, quelles sont leurs techniques. Il y a toujours de sages conseils à prendre."

Dans la fosse, on retrouve l'Orchestre de Chambre de Lausanne placé sous la baguette de Corinna Niemeyer, une cheffe allemande, âgée de 38 ans. Issue d'une production de l'Opéra national de Lorraine (France) créé en 2019, la mise en scène est quant à elle signée David Hermann.

Andréanne Quartier-la-Tente

"Cendrillon" de Jules Massenet. A voir à l'Opéra de Lausanne du 14 au 21 avril 2024.

Avec Ruzan Mantashyan, Ambroisine Bré, Doris Lamprecht, Nicolas Cavallier, Anne Sophie Petit, Aurélie Brémond, Julia Deit-Ferrand, Benoît Capt, Aslam Safla, Aurélien Reymond-Moret et Mohamed Haida, accompagné du Choeur de l'Opéra de Lausanne et de l'Orchestre de Chambre de Lausanne (OCL), placé sous la direction de Corinna Niemeyer.