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L'hypnose addictive du dernier album de The National "Trouble will find me"

Matt Berninger du groupe The National en concert au Paléo Festival Nyon 2011. [Dominic Favre]
Matt Berninger du groupe The National en concert au Paléo Festival Nyon 2011. - [Dominic Favre]
Les New-yorkais de THE NATIONAL dévoilent une palette sombre et hypnotisante avec "Trouble will find me". Jamie Cullum explore le passage à l'âge adulte dans "Momentum" et le groupe écossais Texas est de retour après 8 ans d'absence. Voici les belles découvertes de cette semaine musicale.

Des mélodies oniriques, des textes qui éveillent la nostalgie, la douleur d'une séparation ou d'une perte, la voix hypnotisante de Matt Beringer... Vous ne vous trompez pas, les New-yorkais de The National récidivent avec ce sixième opus "Trouble will find me".

Trois ans après leur dernier album "High Violet" qui a rencontré un large succès auprès du public et de la critique, ce nouvel opus capte nos heures sombres au plus profond de l'âme.

Une musique triste? Matt Beringer préfère y voir une manière de gérer mélodrames ou dépressions. Des instants quasi thérapeutiques donc.

Émotions pures en attente de décollage

En avril, le groupe dévoile "Demons" un premier extrait. Le titre à la complainte lancinante "I stay down with my demons" (je resterai avec mes démons), annonçait déjà une palette sombre.

A la première écoute de l'album vient donc la crainte de se lasser d'un cocktail de sentiments à fleur de peau. Or, l'agacement ne vient pas. L'hypnose subtile des accords prend le dessus.

La magie de The National opère toujours. Pourtant, cet océan de calme qui séduit au premier abord, laisse une légère sensation de frustration: aucun morceau rock plus agressif, simplement pour évacuer le plein d'émotions.

Ecoutez "Don't Swallow the Cap":

L'album-transition de Jamie Cullum

Le jazzman britannique Jamie Cullum est aujourd'hui un trentenaire. Exit l'adolescence remplie de doutes! Il nous le fait savoir dans son sixième opus "Momentum", à près de 15 ans de carrière.

Jamie Cullum y aborde cette période charnière de transition entre l'enfance et l'âge adulte. Quatre ans après son dernier album "The Pursuit", il évoque rêves perdus, désillusions, mais aussi la possibilité d'appréhender la vie avec davantage de recul au fil des ans.

Il réaffirme aussi son potentiel créatif, en explorant de nouveaux outils. Certains titres ont émergé à l'aide d'applications pour smartphones.

Un mélange habile des genres

Chanteur et pianiste, Jamie Cullum est un adepte des mosaïques en musique. Il explore la pop, la folk, le rock, le tout enrobé de couleurs très jazz.

Mais dans cet album, le Londonien est allé encore plus loin dans les mélanges. Notamment avec "Love for Sale", lorsque le hip-hop s'invite avec le rappeur britannique Roots Manuva.

Avec "Momentum", la teinte est résolument moins jazzy, le piano se fait plus discret au profit des percussions. Un pari plus audacieux. Jamie Cullum surprend et on applaudit! Un pur plaisir de découvrir l'évolution de l'adolescent comme de l'artiste.

Le clip de "Love for Sale":

Texas, le retour aux origines

Après une quasi décennie d'absence, les Ecossais de Texas rempilent avec "The Conversation". La pause aura duré huit ans pour le groupe. Les albums solo de Sharleen Spiteri et les ennuis de santé du guitariste: cet album sonne aujourd'hui comme une renaissance.

Un retour qui renoue aussi avec l'univers pop-rock de Texas à ses débuts en 1988 et son tube planétaire "I Don't Want a Lover". Le charme dans la voix de leur chanteuse est resté intact. La guitare acoustique toujours centrale.

Et tel un vieux vinyle de Ray Charles, une compilation des tubes des Doors, on est bien content de les retrouver!

Ecoutez "The Conversation":

Mélanie Ohayon

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Les prochaines sorties en Suisse

Beth Hart et Joe Bonamassa, "Seesaw" (17 mai)

Alice in Chains, "Devil Put Dinosaurs Here" (24 mai)

Tricky, "False Idols" (24 mai)

Queens Of The Stone Age, "Like Clockwork" (31 mai)

Jon Hopkins, "Immunity" (31 mai)

Jenifer, "Ma déclaration" (3 juin)

Emmelie de Forest, "Only Teardrops" (7 juin)

Christophe Maé, "Je veux du bonheur" (10 juin)

Kodaline, "In a Perfect World" (10 juin)

Tom Odell, "Long Way Down" (21 juin)

Arielle Dombasle, "Arielles Dombasle by Era" (28 juin)

Wu-Tang Clan, "A Better Tomorrow" (5 juillet)

L'info musicale de la semaine

L'artiste dissident chinois Ai Weiwei a ajouté une corde à son arc mercredi avec la sortie d'une chanson extraite de son premier album de "heavy metal". Le vidéo-clip du titre, diffusé sur Internet, décrit de façon à la fois sombre et ironique sa détention aux mains des autorités en 2011.

Dans "Dumbass" ("Abruti"), le prisonnier Ai est interrogé, appose son empreinte digitale sur un document officiel, est revêtu d'un couvre-chef noir sur lequel est inscrit le mot "criminel", avant d'être conduit à la douche où il est observé par des policiers.

La vidéo de cinq minutes, truffée d'insultes, montre également des gardes dansant avec des femmes en lingerie fine et des toilettes remplies de crabes d'eau douce, un animal dont le nom se prononce en chinois comme le mot "harmonie", un des principaux concepts de la propagande du régime.