Publié

Come-back inspiré de Robbie Williams qui reprend sa couronne de superstar

Robbie Williams retrouve du c(h)oeur à chanter. [Sascha Baumann]
Robbie Williams retrouve du c(h)oeur à chanter. - [Sascha Baumann]
Bonne surprise, Robbie Williams a encore de l'inspiration. Il le prouve dans "Take the Crown", où il retrouve sa couronne de superstar de la pop. On ne peut pas en dire autant de Céline Dion qui fait du Céline Dion dans "Sans attendre". Benjamin Biolay, lui, chante une "Vengeance" commerciale.

Pour son neuvième album solo, le premier de la décennie après une parenthèse nostalgique dans le groupe Take That, Robbie Williams retrouve toute sa pop avec "Take the Crown".

Après deux derniers albums solos ratés, la star retrouve enfin la recette. Pour preuve, son single "Candy", au rythme faussement insolent, s'est placé en tête des charts pour sa sortie. Une première pour Robbie depuis...2004.

Et comme pour confirmer ce come-back, le chanteur déclare "They said... the magic was leaving me / I don't think so" ("Ils ont dit que la magie m'avait quitté, je ne pense pas") dans "Be A Boy", le titre d'ouverture.

"Take the Crown", nouvel opus inspiré

Ce qui plaît à l'écoute de "Take the crown", c'est de retrouver un Robbie Williams inspiré. Pour preuves, la ballade "Hunting for You" aux choeurs envoûtants, l'étonnant "Hey Wow Yeah Yeah" aux paroles scandées, l'accrocheur "Different" à la mélodie lancinante ou encore le contrasté "Reverse", à la fois enjoué et mélancolique.

Mais le coup de coeur de l'album est sans aucun doute l'épique "Into The Silence" à l'orchestration magnétique, loin de l'uniformisation commerciale actuelle de la pop. Aucun doute, Robbie Williams retrouve (enfin) les qualités qui l'avaient propulsé au rang de superstar.

Céline Dion, (trop) fidèle à elle-même

"Sans attendre", un album de plus pour Céline Dion. [Julie Jacobson]
"Sans attendre", un album de plus pour Céline Dion. [Julie Jacobson]

Dire que la sortie d'un nouvel album de Céline Dion suscite des attentes serait un euphémisme. Le 14e opus francophone de la diva québecoise était d'autant plus attendu que le dernier, "D'elles", n'avait pas laissé des traces indélébiles.

Pour rétablir le courant avec ses fans (et s'en trouver d'autres), Céline a choisi de collaborer pour "Sans attendre". "L'amour peut prendre froid" avec Johnny Hallyday – chanson mielleuse digne d'une BO de dessin animé – ou "Une chance qu'on s'a" avec Jean-Pierre Ferland – dont les paroles "Tu fais des boules de lumières avec tes p'tits doigts, tu fous la trouille aux hiboux" ne resteront pas dans les annales.

Un duo virtuel avec Henri Salvador

Mais "Sans attendre" révèle au moins une bonne surprise. Un duo posthume virtuel avec Henri Salvador pour "Tant de temps" qui offre un étonnant contraste entre les deux voix. Et le titre promotionnel "Parler à mon père", calibré pour les ondes, avec ses accords vaguement hispanique et ses paroles émouvantes, promet de survivre à la mode pour devenir l'un des nouveaux tubes estampillés Céline Dion.

Pour le reste, ce nouvel album n'est qu'une production de plus dans la carrière quasi entrepreneuriale de la Québecoise et passera sans aucun doute inaperçu sur le long terme.

Benjamin Biolay crie "Vengeance"

Benjamin Biolay devient un peu trop commercial. [Martial Trezzini]
Benjamin Biolay devient un peu trop commercial. [Martial Trezzini]

Deux ans après "La Superbe", album récompensé aux Victoires de la Musique, Benjamin Biolay devait confirmer avec "Vengeance". Mission plus ou moins accomplie.

Plus, parce qu'il ose des incursions New Wave et des rythmes rap sur certains titres, parce qu'il s'entoure d'artistes reconnus comme Vanessa Paradis ou Orelsan et parce qu'il revisite avec fraîcheur le thème de l'adultère, notamment avec "Aime mon amour" où il dicte des règles à l'amant de sa femme.

Moins, parce qu'il n'évite pas le piège de rendre sa musique commerciale pour tenter de retrouver le succès grand public.

Victorien Kissling

Publié

Les sorties récentes et à venir

Robbie Williams, "Take The Crown" (5 novembre)

Céline Dion, "Sans Attendre" (5 novembre)

Benjamin Biolay (5 novembre)

Rolling Stones, "Grrr!" (9 novembre)

Deftones, "Koi No Yokan" (9 novembre)

Johnny Hallyday, "L'attente" (12 novembre)

Enrico Macias, "Venez tous mes amis" (12 novembre)

Kid Rock, "Rebel Soul" (16 novembre)

Alicia Keys, "Girl On Fire" (23 novembre)

John Travolta et Olivia Newton-John, "The Christmas" (courant novembre)

Patrick Bruel, "Lequel de nous" (26 novembre)

Queens of The Stone Age, "Ultraviolet Robot" (fin 2012)

Indochine, nouvel album attendu en 2013

L'info musicale de la semaine

Le compositeur américain d'avant-garde Elliott Carter est décédé à New York à l'âge de 103 ans, a annoncé sa maison de disques mardi. Il a remporté par deux fois le prix Pulitzer de musique durant une carrière s'étendant sur près de huit décennies.

Carter a composé 158 oeuvres, de Symphonie No.1 (1942) à Dialogues II, écrite cette année. Dialogues II a été jouée en avant-première le mois dernier en Italie.

Né à New York le 11 décembre 1908, Carter a découvert la musique classique grâce à son ami et mentor Charles Ives. Il l'a étudiée plus tard sous l'aile de Walter Piston à l'Université d'Harvard puis de Nadia Boulanger à Paris.

Le compositeur a reçu de nombreux prix durant sa longue carrière, couronnée par deux fois par le prix Pulitzer pour son Quatuor à cordes numéro 2 (1960) puis son Quatuor à cordes numéro 3 (1973). Il est également le récipiendaire du prix de musique allemand Ernst von Siemens et du prix musical de la fondation monégasque Prince Pierre.

Elliott Carter a été le premier compositeur à recevoir la "National Medal of Arts" américaine en 1985. Il a également été fait Commandeur dans l'Ordre des Arts et des Lettres par la France. Entre 1932 et 1935, il a travaillé auprès de Nadia Boulanger à l'Ecole normale de musique de Paris.