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Eicher, Raphael ou Cabrel, une semaine musicale très francophone

Stephan Eicher parvient encore à surprendre son public. [Sigi Tischler]
Stephan Eicher parvient encore à surprendre son public. - [Sigi Tischler]
Trois pointures de la chanson français s'affrontent dans les bacs cette semaine: Stephan Eicher et un album tout en douceur, un Raphael qui souhaite oublier la page Caravane et Francis Cabrel, qui marche sur les traces de Bob Dylan.

"Déjeuner en paix" a 22 ans, "Combien de temps" presque 26, que de temps passé depuis ce moment où un chevelu suisse allemand a su conquérir le coeur des Romands, et même des Français. Du temps oui et pourtant le gitan bernois séduit toujours et parvient même à étonner.

A 52 ans, Stephan Eicher revient avec un nouvel album, "L'envolée", qui se veut un antidote positif à la crise, 5 ans après un "Eldorado" sans entrain. A l'écoute de ces 12 titres (9 en français, 3 en allemand), on se dit qu'ils font tous naître une douce sérénité, mais aussi, et le jeu de mots est facile, qu'il y a des hauts et des bas.

On n'a pas d'ami comme lui

Stephan Eicher
Stephan Eicher

On a connu Stephan Eicher énergique, on doit s'habituer à un artiste qui chante plus doucement, comme un ami qui nous susurre un "Tout va bien, mon petit" à l'oreille. On se relaxe, on écoute.

Aux côtés de chansons mélancoliques ou même carrément tristes, comme "Donne-moi une seconde" et surtout ce magnifique "Disparaître" (écrit à quatre mains avec Miossec), on trouve un titre à ranger avec les plus grands tubes de l'artiste, le révolté "Dans ton dos".

Et excepté quelques errements (pourquoi ce duo inaudible avec son parolier Philippe Djian?, pourquoi ces slams?), on en reprend sans remords ni regrets.

Raphael met "Caravane" K.O. debout

Tendre poids mouche qui séduisait, surtout les filles, avec sa voix androgyne et sa belle gueule, Raphael a changé de catégorie. Devenu "Super-Welter", du nom de son 6e album, celui qui se passionne pour la boxe depuis quelques années donne un uppercut à ses fans de la première heure. K.O., la midinette!

Raphaël
Raphaël

Il est sûr que ces 10 chansons confirment ce qui avait déjà été entraperçu après l'immense succès de "Caravane" (1,8 million d'albums vendus): Raphael se veut plus qu'un playboy de variétés. Comme si l'artiste voulait passer à autre chose, à ce qu'il aime réellement, quitte à décevoir son fidèle public.

Tourner le dos au commercial angélique

Ce qui surprend dès les premières notes de "Super-Welter", c'est ce son électro presque agressif. Oubliées les tendres ballades, le synthé envahit tout.

Le son est plus urbain, bourré de cassures de rythmes déstabilisantes. La voix aussi a changé, le ton rauque est resté sur la route au profit d'un timbre grave qui se veut plus posé, plus mature.

 A croire que Raphael a voulu se construire une originalité. Au final, aucun titre ne sort du lot, même si certains voient une évolution vers Bashung ou Gainsbourg. Mais qui sait, peut-être qu'après des dizaines d'écoutes, on saisira la démarche.

Cabrel cherche l'inspiration chez Dylan

Francis Cabrel revisite Monsieur Bob Dylan en 11 chansons.
Francis Cabrel revisite Monsieur Bob Dylan en 11 chansons.

Francis Cabrel, c'est une guitare, de l'encre dans les yeux, un accent qui chante, une dame en Haute-Savoie, une grand-mère à moustache sans moustache, une petite Marie et... un manque d'inspiration! Le chanteur l'avoue sans dé tour, il a sué pour son nouveau CD.

Facilité pour certains, tâche hasardeuse pour d'autres, le chanteur a choisi de consoler sa plume défaillante en allant puiser dans le répertoire d'un autre, en l'occurrence Bob Dylan. Cabrel sort donc "Vise le ciel", une réappropriation-traduction de 11 titres de la star américaine, dont il est un fan absolu depuis l'adolescence.

Du folk américain avec l'accent

Après avoir déjà adapté plusieurs chansons de Dylan ici ou là, Cabrel va encore plus loin, comme Hugues Aufray l'avait déjà fait, mais sans toutefois revisiter les plus grands tubes. Si l'ensemble manque souvent de rythme, on apprécie "Comme une femme", adaptée de "Just like a woman", on suit moins avec les versions françaises de "I want you" ou "Dignity", mais on salue sur tout une jolie réussite, "On va nulle part": on croirait entendre du Cabrel!

Bien sûr, il faut aimer l'ami Francis pour savourer ce disque, car si on sent évidemment le folk américain, l'accent du Sud-Ouest n'est jamais loin.

Frédéric Boillat

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Les sorties récente et à venir

Robbie Williams, "Take The Crown" (5 novembre)

Céline Dion, "Sans Attendre" (5 novembre)

Benjamin Biolay (5 novembre)

Rolling Stones, "Grrr!" (9 novembre)

Deftones, "Koi No Yokan" (9 novembre)

Enrico Macias, "Venez tous mes amis" (12 novembre)

John Travolta et Olivia Newton-John, "The Christmas" (courant novembre)

Alicia Keys, "Girl On Fire" (27 novembre)

Queens of The Stone Age, "Ultraviolet Robot" (fin 2012)

Indochine, nouvel album attendu en 2013

L'information musicale de la semaine

L'actrice néerlandaise Sylvia Kristel, qui avait ébloui le petit écran dans le film érotique "Emmanuelle" en 1974, a été enterrée vendredi dans sa ville natale d'Utrecht.

La comédienne était décédée à Amsterdam pendant son sommeil, à l'âge de 60 ans, dans la nuit du 17 au 18 octobre, des suites d'un cancer de la gorge et de métastases au foie.

En présence de Just Jaeckin, le réalisateur français d'"Emmanuelle", ainsi que d'"autres personnalités étrangères", des proches et son agent ont prononcé quelques mots d'hommage au cours d'une cérémonie "élégante", selon son agente.

Celle-ci s'est tenue en toute intimité dans un funérarium de cette ville du centre des Pays-Bas, a-t-elle précisé.

Des extraits de films auxquels avait participé l'actrice ont été projetés sur un écran avant que le corps ne soit emmené vers un cimetière de la ville et enterré, a ajouté Mme Ziegler.

A 22 ans, Sylvia Kristel était devenue le fantasme de millions de spectateurs d'"Emmanuelle", adaptation du roman du même titre d'Emmanuelle Arsan.