Enfants-rois, refus de l'autorité sous toutes ses formes, comportements violents : de nombreux parents n'arrivent plus à donner des repères et à imposer des limites à leur enfant. L'une des principales raisons de ces difficultés, c'est l'absence, voire la démission des pères, conséquence directe de la multiplication des divorces. Aujourd'hui, dans une famille sur cinq, c'est la mère qui assume toutes les responsabilités. Comment grandir quand Papa n'est pas là ? Plusieurs familles monoparentales de Suisse romandes témoignent de leur désarroi.
Comment vit-on lorsque, dans le cadre d'une séparation, d'un divorce ou d'une disparition, la relation triangulaire père-mère-enfant se brise ? Un parent peut-il cumuler - seul - les rôles autoritaires et affectifs ? Les enfants peuvent-ils se structurer dans une relation exclusive avec un parent ?
Pour aborder ces questions, Pierre Stucki a recueilli les témoignages de familles monoparentales à Vevey, Vallorbe, Begnin, Genève et Lausanne. Parents et enfants y racontent leur histoire hélas presque ordinaire, entre désespoir, traumatisme et remords.
Des histoires qui parlent de beaucoup d'amour et d'attention, de culpabilité parfois, pour tenter de combler l'absence physique ou morale, d'un père ou d'une mère. Un parent permissif ou au contraire envahissant, une relation exclusive qui peut devenir explosive. Ce sont alors les enfants qui imposent leur loi. Dans le meilleur des cas, ils se contentent de « mener la vie dure » à papa ou maman. Mais si l'on n'y prend garde, ils peuvent déraper et tomber dans la délinquance. Une situation extrême que les Services de protection de la jeunesse (SPJ) tentent de désamorcer en apportant leur soutient aux parents et aux enfants en difficulté relationnelles.
Générique
Un reportage de Pierre Stucki
Image : Pierre-Alain Jaussi Son : Michel Descorges Montage : Valérie Wacker