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Mon corps en miroir

Détesté ou aimé, ce corps harmonieux ou disgracieux me porte, me tend, m’ouvre ou me ferme à moi, aux autres, il m’épuise ou me rassure. Je ne peux pas l’effacer mais peut-être le redessiner ou l’apprivoiser.

Quelles relations entretenons-nous avec notre corps de la racine des cheveux aux orteils ? Vivons-nous bourré.es de complexes ou plutôt amoureux de certaines zones ? Aimons-nous le montrer ou au contraire le cacher ? Qu’est-ce que ce corps dit de notre relation à l’intime ? Il était une fois « Mon » corps _ Dire son corps …Vivre son corps … Corps et Tabous autant de champs que nous vous invitons à explorer cette semaine et partager sur nos ondes.

Lundi

Complexes à l'école / Cheveux gris

Et si … certains complexes corporels naissaient dans la cour dʹécole avec Dominique Richard

Après des études de philosophie, Dominique Richard reçoit une formation de comédien à lʹécole du Théâtre national de Strasbourg, puis il joue au théâtre et met en scène plusieurs textes. Il reçoit en 2017 le Grand Prix de littérature dramatique jeunesse. Il est aujourdʹhui lʹauteur de plus dʹune quinzaine de pièces, la plupart pour jeune public. Elles abordent souvent la fantaisie et les mondes intérieurs de lʹenfance et évoquent la difficulté de grandir ; Le ton de sa première pièce, pour enfants, écrite en 1998, Arakis et Narcisse, publiée en 2002 dans la collection " Théâtrales Jeunesse " sous le titre Le Journal de Grosse Patate.

Depuis 2022, Dominique Richard est lʹauteur associé du projet Bouche à Oreille que Le Petit Théâtre de Lausanne a mis en place pour stimuler le goût de la lecture à haute voix chez les enfants à travers des textes dramatiques jeune public. Cʹest dans ce cadre que " Grosse Patate " surnom donné à une petite fille toute ronde_ à lʹécole _ parce quʹelle mangeait tout le temps, a rencontré des enfants de Lausanne. Le Journal de Grosse Patate reste un plaidoyer pour la tolérance, lʹéloge de la différence et lʹempathie.

>> Dominique Richard sur le site des éditions THEATRALES
>> Le journal de Grosse Patate sur le site des éditions THEATRALES

Assumer ses cheveux " gris " avec Ghislaine Heger et Karin Suini

« Mes premiers cheveux gris sont apparus avant mes 30 ans déjà. J’ai cessé de me teindre les cheveux au moment de la publication de mon premier roman. J’avais 42 ans et cette forme de reconnaissance créative toute symbolique m’a permis de m’affirmer, de sortir de la logique commune selon laquelle on laisse les cheveux blancs aux grands-mamans. Aujourd’hui je suis fière de mes cheveux naturels qui sont devenus, pour moi, un symbole de force et de liberté – comme dans la mythologie grecque ». Karine Suini.

Depuis juin 2023, une exposition volante « SILVER POWER – Des Romandes fières de leurs cheveux gris » arpente dès le mois de juin la Suisse romande pour mettre en lumière des femmes actives qui assument leurs cheveux gris / blancs. Si pour un homme, devenir grisonnant, serait un signe de maturité, voire sexy, pour les femmes il en serait autrement : un signe de vieillesse et de négligence ! Conserver une couleur de cheveux, et le fait de tout faire pour masquer l’âge qui passe, est une des injonctions parmi tant d’autres que les femmes subissent encore aujourd’hui. Il est temps de se questionner sur ce que cela génère comme réflexions et comme sentiment.

Avec ce projet, SILVER POWER – Des Romandes fières de leurs cheveux gris, Ghislaine Heger souhaite « mettre en lumière des femmes ambitieuses et inspirantes, qui ne s’excusent pas, en partant de l’idée qu’elles sont belles d’office, et qu’il est temps de se concentrer sur le fond plutôt que sur la forme. Elles sont connues ou anonymes, conseillères d’État, avocates, artistes, cheffes d’entreprise, mères au foyer, sportives accomplies… et tant d’autres choses qui les rendent uniques et importantes ».
Photographe, Ghislaine Heger est responsable des projets de l’Association Tokyo Moon née en 2015 ; elle a pour vocation de développer, de réaliser et de promouvoir des projets artistiques dans une fibre sociale.

Karin Suini est journaliste de formation. En parallèle à son activité professionnelle de communicante, elle se passionne pour l’écriture. Son premier roman « La promesse de l’Ogre » été publié en 2021 par les Éditions Mon village. Femme engagée, elle est membre du comité de deux associations : Politiciennes.ch qui soutient l’engagement des femmes en politique ; et la Maison du Récit.

>> Dates de l’exposition « SYLVER POWER _ Des Romandes fières de leurs cheveux gris »
>> Le site de l’association Tokyo Moon

Mardi

Je n'aime pas mon corps / Tabous / Superpeausition

Ce corps que … « je n’aime pas » avec Alain Deppen

Médecin associé, responsable d'unité, il travaille comme pédopsychiatre de liaison pour le Service universitaire de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent du CHUV à Lausanne. Auteur de nombreuses publications, l’une de ses études en collaboration avec Jacques Laget a fait l’objet d’un article publié en 2004 dans la Revue médicale suisse :« Dysmorphobies à l’adolescence ».

Cet article met en perspective les problèmes de dysmorphobies rencontrés chez certains adolescents. La dysmorphobie se manifeste par des préoccupations excessives à propos d’un défaut corporel imaginaire ou minime. Elle est à l’origine d’une souffrance, parfois extrêmement envahissante, source d’isolement social et peut s’accompagner d’autres troubles : dépression, anxiété, phobies, refus scolaire, obsessions, délire… Difficile à établir, le diagnostic est souvent tardif, voire rester méconnu ou banalisé. Un repérage adéquat, une évaluation pédopsychiatrique et un traitement le plus précoce possible de la dysmorphophobie permettent d’en minimiser l’impact sur le développement psychologique et socio-professionnel des adolescents qui en sont atteints.

>> L’article Dysmorphophobies à l’adolescence sur le site de la Revue médicale Suisse

Lever les tabous sur le transit et les selles avec Caroline Balma-Chaminadour

Caroline Balma-Chaminadour est journaliste de radio et de télévision. Elle est l’auteure de nombreux livres dont Qu’est ce que tu as dans le ventre, coécrit avec le Dr Philippe Godeberge et préfacé par Michel Cymes, de Trouvez votre voix, coécrit avec Raymonde Viret (Albin Michel) et Ma to do list Beauté (Marabout). Elle publie en 2023 son dernier ouvrage chez Jouvence « Le Livre très sérieux du caca. Le transit au-delà des tabous ».

Souvent considéré comme impur et dégoûtant, le caca n’en est pas moins un sujet essentiel et passionnant : il représente 73 kilos par personne et par an, soit 584 millions de tonnes pour 8 milliards d’êtres humains. Il fait l’objet d’un business qui se chiffre en milliards d’euros. Il permet de faire fonctionner certains bus de villes, il a inspiré de nombreux artistes… Certaines des bactéries qu’il contient sont mortelles alors que d’autres peuvent guérir des maladies et pourtant… « ça ne se fait pas d’en parler ».

Médecins, psychologues, historiens ou encore sociologues… Tous ont été interrogés par Caroline Balma-Chaminadour sur le produit fini de notre digestion et partagent ici leurs recherches et découvertes. Ce livre ose lever le tabou et vous propose d’entrer dans un monde méconnu qui vous fera tour à tour sourire sans rougir et prendre conscience de l’importance de notre système digestif.

>> Le Livre très sérieux du caca. Le transit au-delà des tabous sur le site des Éditions Jouvence

Contours humains refaçonnés grâce à la « superpeausition » avec Alexandre Dubuis

Alexandre Dubuis est docteur en sciences sociales. Chercheur associé au Laboratoire capitalisme, culture, société (LACCUS), Faculté des Sciences sociales et politiques, Université de Lausanne, ses activités de recherche portent principalement sur la gestion des marques corporelles choisies et accidentelles, sur les théories de la reconnaissance d’Axel Honneth et sur l'établissement des faits lors d'accident professionnels.
Il a publié, avec René Knüsel « La pratique du tatouage, un signe de distinction grégaire » (Lausanne, IAS, 2004). Dans l’idée de prolonger cette réflexion, il publie « Brûlures tatouées: superpeausition revendiquée » ; publication qui s’inscrit dans un dossier de dix articles publié en collaboration entre REISO et l’Institut des sciences sociales (ISS) de l’Université de Lausanne pour rendre hommage à René Knüsel professeur ordinaire en sociologie des politiques et de l’action sociale, de 2004 jusqu’à sa retraite en 2020.

Dans « Brûlures tatouées: superpeausition revendiquée », Alexandre Dubuis s’interroge sur la manière dont les victimes de brûlure grave assument ces cicatrices ou les dissimulent. Ces marques des stries aux boursouflures peuvent biaiser les relations avec autrui de la curiosité au dégoût. La victime dans ce cadre choisira de les exhiber ou de faire « peau neuve » grâce à une greffe ou un tatouage par exemple avec l’intention de masquer et gommer des imperfections.

>> L’article Brûlures tatouées: superpeausition revendiquée sur le site de Reiso

Mercredi

Douleur

Ce corps qui fait « mal » avec Béatrice Riand

Titulaire d’un master en littérature française et en psychologie, Béatrice Riand se consacre aujourd’hui à l’écriture. Prix du jury de la Société des écrivains valaisans pour « Si vite que courent les crocodiles », elle signe avec « Ces gens-là » son troisième ouvrage préfacé par Sarah Briguet, ex-Miss Suisse, avec qui elle a entendu les victimes.

Un livre qui raconte l’inceste et le silence qui peut l’accompagner de longues années durant. Pour Béatrice Riand, l’inceste est un tueur en série, qui sévit dans la plus grande impunité, parce que ses victimes ne le dénoncent pas dans le délai légal imparti. Son livre souligne notamment le temps qu’il faut à « ces gens-là » pour s’éloigner du cri et renouer avec la parole. L’auteure rend lisible l’innommable, parce que la diffusion de témoignages sur l’inceste est une cruelle nécessité.

>> Le livre « Ces gens-là » sur le site des Éditions Slatkine
>> L’article Brûlures tatouées: superpeausition revendiquée sur le site de Reiso

Jeudi

Dépression et sexualité / Apprivoiser et aimer

Corps, dépression et sexualité avec Laurence Dispaux

Psychologue spécialiste en Psychothérapie FSP et sexologue clinicienne, Laurence Dispaux est thérapeute de couple. Auteure, elle publie en septembre 2023 aux Éditions la Musardine « Amour, Sexe & Dépression. Comment préserver le désir pendant un épisode dépressif ».

Comment gérer au mieux ses relations affectives et sa vie intime quand on est en dépression ou que l’on traverse un épisode dépressif ? Laurence Dispaux propose dans son livre des clés de lecture et des réponses aux couples confrontés à cette situation : comment reconnaître les différents types de dépressions et leur impact sur le désir, comment évaluer les conséquences de l'usage des antidépresseurs, comment maintenir un lien relationnel et érotique durant la crise... Si la dépression peut apporter quelque chose de positif, c'est bien de susciter des remises en cause et des mises au point ; cheminement qui permet parfois de prendre de grandes décisions et voir émerger un nouvel équilibre sur divers plans comme la sexualité.

>> Le livre sur « Amour, Sexe & Dépression » sur le site des Éditions La Musardine

Corps apprivoisé et aimé … avec Amal Tahir

Coach en neuroscience, spécialiste des relations amoureuses, l'autrice étudie actuellement la sexualité clinique à l'université et est une ancienne étudiante sage-femme.Suite au succès de son compte Instagram @inside.women, elle publie en 2020 son premier livre aux Éditions Kiwi « Bien dans sa tête, bien dans sa culotte », réédité par la même maison en 2023.

Ce livre se lit comme un guide bien-être alliant savoir scientifique (dans le domaine anatomique féminin, l'éducation sexuelle, l'éducation au corps, etc.) et discours bienveillant et positif pour inviter les lectrices à développer leur confiance en elles. Ce double-axe s'articule dans une démarche profondément féministe. L'auteure s'adresse directement aux femmes et les invite, dans leur rapport au corps, à déconstruire certains schémas préfabriqués en leur donnant les outils pour mieux se connaître et se redécouvrir.
Un ouvrage d’empowerment féminin qui s’intéresse autant à la tête (psycho, zone de confort, complexes, idées reçues toxiques, prévention, etc.) qu’à nos petites culottes (sexualité, contraception, cycle menstruel, maladies gynéco, désagréments intimes, etc.)

>> Le livre "Bien dans tête, bien dans ma culotte" sur le site des Éditions Payot

Vendredi

Toutes les Femmes peuvent avoir des complexes … avec Sabrina Paladino

Sabrina Paladino, d’origine italienne, est née en 1989 et est établie près de Biel/Bienne en Suisse. Après des études en Lettres Modernes, elle se passionne pour le courant surréaliste et dadaïste. L’écriture comme « matière vivante » s’impose à elle. Elle publie en 2014 Ivresse écervelée, son premier roman, aux Éditions Persée, suivi en 2015 de sa première pièce de théâtre. Et en avril 2023 paraît son deuxième roman « Les nuits jaunes » publié par les Éditions L’Amour des Maux. "Les Nuits Jaunes", un roman pour nous plonger dans le monde de la prostitution biennoise.

Pendant 4 ans, depuis 2017, Sabrina Paladino a enquêté sur le milieu de la prostitution avec une question centrale : Qui sont ces Femmes qui se prostituent ? La première porte d’entrée pour découvrir ce monde fa été des textes et des interviews de Grisélidis Réal, écrivaine, artiste peintre et prostituée suisse. Elle a ensuite été à la rencontre des travailleuses du sexe à Bienne. Des échanges qui l’ont conduit à déconstruire autant de représentations que de stéréotypes qui entourent ces femmes. Comme l’explique l’auteure " Chiara, mon personnage principal, se questionne sur sa féminité et les complexes qu'elle éprouve face à son corps ». Le livre donne à comprendre le rapport au corps et à l'intime des travailleuses du sexe entre fragilité et maux de l’âme.

>> Le livre « Les nuits jaunes » sur le site Éditions L’amour des Maux