Le sulfate de calcium, CaSO4, est un composé partiellement soluble dans l’eau; on peut ajouter environ 1-2 grammes de ce sel dans 1 litre d’eau pure à température ambiante sans qu’on observe de déposition du solide au fond du récipient. Au-delà de cette quantité, le sulfate de calcium n’est plus soluble et il se dépose.

Cependant, conte-intuitivement et contrairement à la plupart des sels présentant une faible à moyenne solubilité, le sulfate de calcium est plus soluble à froid qu’à chaud (c’est aussi le cas du carbonate de calcium, CaCO3, qui se dépose dans les boilers et les installations de distribution d’eau chaude, en formant le calcaire qu’on appelle aussi le tartre). Ceci est dû au fait qu’en se solubilisant dans l’eau, le sulfate de calcium produit de la chaleur, et si cette énergie thermique ne peut pas être évacuée, ce qui déplace l’équilibre solide–solubilisé vers la gauche en empêchant de dissoudre plus de sulfate de calcium.

Pour "détartrer" le sulfate de calcium (et également le carbonate de calcium), il faut donc d’abord refroidir le milieu (la tuyauterie, le réservoir, etc.), ce qui permettra une solubilité accrue du solide. Par exemple, si on peut dissoudre environ 200 milligrammes de ce sel dans de l’eau à 100°C, on peut en dissoudre environ 5 fois plus à température ambiante. Cependant, le moyen le plus efficace consiste à attaquer le solide avec une solution légèrement acide. Ces opérations ne peuvent en principe pas être effectuées par du personnel non spécialisé, en raisons des dangers encourus avec le maniement d’acides.

Notons qu’il existe des procédés brevetés de solubilisation accélérée des dépôts de sulfate de calcium dans les installation d’extraction de pétrole, qui utilisent un principe diamétralement différent: ajout de solution alkaline (basique) et d’un agent dit "complexant" qui se lie au calcium et l’empêche de se redéposer; les substances utilisées ne conviennent cependant pas à des applications domestiques en raison de leur dangerosité.