Non ! Définitivement, les hommes ont comme les femmes vingt quatre côtes réparties en douze paires: sept paires de "vraies" côtes, directement rattachées chacune au sternum, trois paires de "fausses" côtes, attachées ensemble, et deux paires de côtes "flottantes".

Si un certain Adam, dont on n’a, à ce jour, pas retrouvé le squelette, s’est vraiment fait subtiliser une côte pendant son lourd sommeil pour fabriquer sa compagne Eve, il n’a pas pu, de toute façon, transmettre ce caractère "acquis" à sa descendance, qu’elle soit mâle ou femelle. Il n’y a donc aucune raison pour qu’il y ait une différence de nombre de côtes entre homme et femme.

Le seul os masculin manquant aux femelles primates est le baculum, ou os pénien, dont les grands singes ont un très petit exemplaire (quelques millimètres de long). A l’exception de l’humain mâle, qui n’en a pas! Ce qui a fait supposer à un collègue que l’origine d’Eve était peut-être ailleurs*. Mais cette hypothèse, religieusement anachronique, n’est pas non plus satisfaisante: qu’en serait-il, alors, de l’origine des femelles chimpanzés ou gorilles?

Dans les conditions actuelles, la seule hypothèse économique que préconise la philosophie des sciences en matière d’origine factuelle des humains, mâles et femelles, est donc la théorie de l’évolution des espèces, qui a engendré bien des différences entre hommes et femmes, mais leur a laissé le même nombre de côtes.

* Passeurs de sciences (Le Monde, juillet 2012)