La mémoire est très influencée par le contenu émotionnel des événements, aussi bien négatifs (par exemple, traumatismes) que positifs (par exemple, récompenses). Mais en effet il existe un biais négatif qui permet de retenir rapidement des expériences négatives, notamment via l’activation de circuits cérébraux spécialisés dans le contrôle des émotions. Ces circuits concernent en particulier une région du lobe temporal interne, appelée « amygdale » (à ne pas confondre avec l’amygdale qui se trouve dans la gorge !) qui se trouve juste en avant de l’hippocampe, une autre région du lobe temporal qui est fondamentale pour la mémoire. L’amygdale est fortement activée par des situations de peur ou de menace (objective ou subjective) et déclenche alors un ensemble de réactions physiologiques, y compris un relâchement d’hormones de stress et de neurotransmetteurs, ce qui va influencer le fonctionnement de l’hippocampe et des régions du cerveau responsables de la perception des événements en cours. Ceci laissera une trace plus forte de ces événements en mémoire. La destruction de l’amygdale lors de certaines maladies supprime ces effets ; à l’inverse, une activation excessive de ce système pourrait conduire aux troubles de stress post-traumatiques. Du point de vue de l’évolution, l’avantage de favoriser un apprentissage rapide et efficace des expériences négatives est sans doute de pouvoir éviter une nouvelle expérience négative similaire si elle pouvait être fatale.