Serial Teller - Les années 40 et 50

Grand Format Couleur 3

Introduction

Bienvenue dans "Serial Teller", une émission qui vous raconte l'histoire des séries télé américaines et leur évolution à travers les décennies, des années 40 aux années 2000!

Dans ce premier épisode, Crystel Di Marzo évoque les soap, les sitcoms, l'âge d'or des années 50, la synergie entre le cinéma et la télévision et enfin la naissance du fantastique.

Chapitre 1
Naissance de la série TV... à la radio!

1944 marque la fondation d'ABC, CBS, NBC et DuMont. Ces quatre réseaux privés de télévision hertzienne sont également des réseaux radiophoniques. Par conséquent, les premières fictions télé sont en réalité des programmes radio filmés. À l'instar de "The Guiding Light", un soap opera radiodiffusé dès 1937 et adapté pour le petit écran en 1952 par CBS. Comme à la radio, la série est précédée d'une publicité pour un savon, un "soap". C'est de là que ces feuilletons à tendance mélodramatique tiennent leur surnom.

Le soap tourne autour de personnages beaux et riches menant des vies passionnées et passionnantes. Trahison, secret, et vengeance sont souvent les trois mamelles d'un soap opera réussi. Le genre vit aujourd'hui encore, avec "Les feux de l'amour" ou "Top Models".

Collection Cinema / Photo12

Chapitre 2
Lucille Ball, reine des sitcoms

Collection Cinema / Photo12

Comme les soaps, les sitcoms apparaissent également sur les ondes radio dans les années 50. Tournée en studio et en public, la "situation comedy" ne serait pas ce qu'elle est aujourd'hui sans Lucille Ball. Alors que la plupart des séries sont tournées à New York, Lucille Ball et son mari Desi Arnaz créent le studio de production Desilu à Hollywood pour y tourner "I Love Lucy".

La sitcom raconte l'histoire de Lucy, épouse dévouée d'un chef d'orchestre cubain, qui passe son temps devant ses fourneaux bien qu'elle préférerait faire du music-hall. La base de cette série, avec les rires d'un vrai public, sert encore de canevas aux sitcoms actuelles.

Chapitre 3
Alfred Hitchcock Presents

Alfred Hitchcock Presents. [Collection Cinema / Photo12]
[Collection Cinema / Photo12]

Durant les années 50, la télévision devient un média de masse aux Etats-Unis. En 1959, 70% des foyers sont équipés d'un poste de télé. La sitcom et le soap, nés au début des fifties, sont très vite rejoints par les dramatiques - ou drama, pour faire plus court. Avec un cadre scénaristique beaucoup plus souple, ces séries peuvent taper dans l'énigme policière, judiciaire, médicale ou fantastique.

En 1955, une anthologie culte voit le jour et marque la première synergie entre cinéma et télévision. Il s'agit de "Alfred Hitchcock Presents". Adaptées de nouvelles anglo-saxonnes à la trame acérée, les épisodes sont réalisés par des grands noms du cinéma, Hitchcock bien sûr, mais aussi Robert Altman, Sydney Pollack et Arthur Miller.

"Alfred Hitchcock Presents" compte 268 épisodes de 26 minutes. Pourtant, même courte, la série est morcelée en deux actes. Les coupures pub, déjà très nombreuses dans la deuxième moitié des années 50, commencent à dicter le rythme des fictions télé. Les scénaristes doivent alors construire leur trame en fonction des réclames, et ainsi créer des "cliffhanger", des scènes à suspense qui donnent envie aux téléspectateurs de voir la suite. Dès ses balbutiements, la série télé est donc tributaire des espaces publicitaires.

Chapitre 4
Du grand au petit écran

Dans les années 50, le western est très populaire au cinéma. Il n'est donc pas étonnant de voir le genre fleurir sur le petit écran. Le format télé permet de raconter des sagas familiales pleines de rebondissements et d'aventures, comme celle de "Bonanza", diffusée de 1959 à 1973 sur le réseau NBC. Ou "Gunsmoke", le western le plus prolifique de l'histoire, diffusé pendant 20 ans, de 1955 à 1975.

Dans les années 50, la télévision représente un énorme tremplin pour les acteurs. Le meilleur exemple est certainement celui de Steve McQueen, qui campe le temps de 94 épisodes le rôle du chasseur de primes Josh Randall dans la série "Au nom de la loi". Clint Eastwood démarre lui aussi sa carrière à la télé en 1957 dans le western "Rawhide".

Le casting de la série "Bonanza". [National Broadcasting Company - National Broadcasting Company]
Le casting de la série "Bonanza". [National Broadcasting Company - National Broadcasting Company]

La série "Zorro" est une première sur plusieurs points. C'est la première série télé accompagnée de goodies, autrement dit de produits dérivés comme les figurines, les livres, les jouets ou les costumes. Et c'est aussi la première fois qu'un grand studio de cinéma, Disney, collabore avec une chaîne de télé, ABC.

Malgré des débuts difficiles, "Zorro" est un énorme succès: le studio reçoit entre 4000 et 5000 lettres de jeunes fans par mois. Des enfants qui insistent pour se faire offrir des capes et des épées avec une craie au bout. Loin d'être un coup d'épée dans l'eau, le marketing mis en place par Disney sur "Zorro" deviendra un exemple à suivre, pour toucher le jeune public et se faire un maximum de fric.

Chapitre 5
Aux portes du fantastique

Collection Cinema / Photo12

Le dernier genre à faire son apparition à l'orée de la décennie est le fantastique. La cultissime "Quatrième dimension", créée par Rod Serling, arrive en 1959. Ayant fait ses dents sur d'autres dramas et désespéré de voir que certains sujets sont bannis des séries télé, Serling choisit l'angle de la science-fiction pour critiquer la société et la condition humaine avec davantage de liberté.

Sans utiliser des masses d'effets spéciaux et sans en faire des tonnes au niveau de la réalisation, "La quatrième dimension" et ses trames inquiétantes aux retournements finaux toujours inattendus laissent rarement le téléspectateur indemne.

>> A écouter: l'épisode 1 de "Serial Teller" :

Serial Teller Episode 1
Serial Teller - Publié le 30 juillet 2018

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