La force de Coriolis s’explique scientifiquement dans le cadre d’une branche de la Physique qui s’appelle la « Mécanique ». La Mécanique étudie le mouvement des corps. La Mécanique nous dit que le mouvement des corps est déterminé par l’action des forces qui agissent sur elles. Les corps en question peuvent être des masses d’air et d’eau ou même des billes. La force dite « de Coriolis » ne s’applique toutefois

que sur des objets en mouvement, voyons comment. Il existe plusieurs types de forces qui peuvent engendrer ou modifier le mouvement d’un corps. La force gravitationnelle entraîne la chute des corps, la force de frottement provoque leur ralentissement et celle de Coriolis dévie leur mouvement lorsque les corps en question se déplacent dans un milieu qui tourne sur lui-même. Par exemple, la trajectoire d’une bille lancée depuis le bord extérieur d’un disque qui tourne en direction de son axe de rotation est courbe, tandis que la trajectoire est rectiligne lorsque le disque est immobile.

Tout comme le disque tournant produit un effet sur la bille, la rotation de la Terre faisant un tour complet autour de son axe en 24 h provoque un effet sur le déplacement des masses d’air. La cause de cet effet est matérialisée par la force de Coriolis. Si vous observez la Terre tourner depuis l’espace, vous voyez que sa surface tourne autour d’un axe. Nous-mêmes, nos maisons et notre ville tournons autour d’un axe imaginaire, tout comme le plateau tournant.

Imaginez maintenant que le bord extérieur du disque tournant représente l’Équateur terrestre et le centre, le Pôle Nord. La trajectoire d’une masse d’air en mouvement de l’Équateur vers le Pôle Nord est alors déviée vers la droite. On peut reprendre l’exercice mais cette fois avec une bille qui se déplace depuis le Pôle Nord en direction de l’Équateur. Même conclusion, la trajectoire de la masse d’air est déviée vers la droite. On peut aussi imaginer qu’une masse d’eau remplace la masse d’air et on constate encore une fois, que la masse d’eau est soumise à une déviation de son mouvement vers la droite dans l’hémisphère Nord ; la seule différence avec l’air est que l’eau est confinée dans des bassins tandis que l’air ne connait pas de frontières latérales.

L’intensité de la déflection dépend du taux de rotation de la Terre autour de son axe : si la Terre était immobile la force de Coriolis serait nulle et la déviation aussi. Si la Terre effectuait un tour sur elle même en moins de 24 h, la force de Coriolis serait plus intense et la déviation encore plus accentuée. On pourrait aussi répéter cet exercice dans l’hémisphère Sud et nous arriverions alors à la conclusion que les masses d’air et d’eau sont toujours déviées de leur trajectoire mais cette fois-ci vers la gauche. Pourquoi n’observe-t-on pas pour autant plus de masses d’air tournant sur ellesmêmes autour de la Terre ? Parce qu’il existe d’autres forces qui agissent sur les masses d’air et d’eau et que la circulation générale de l’air répond à un équilibre d’ensemble de toutes ces forces (Il s’agit là d’une autre histoire)

La force de Coriolis s’applique donc uniquement sur des objets en mouvement : les pilotes des avions de ligne sur des trajets intercontinentaux doivent tenir compte de cette force de Coriolis, et cette même force est responsable de la circulation des vents autour des systèmes de basse et de haute pressions atmosphérique : dans le sens des aiguilles d’une montre autour d’un anticyclone et dans le sens contraire des

aiguilles d’une montre autour d’une dépression dans l’hémisphère nord et inversement pour l’hémisphère sud.

Pour terminer, en termes scientifiques, on dit que la force de Coriolis est une force agissant perpendiculairement à la direction du mouvement d’un corps en mouvement qui défléchit leur trajectoire vers la droite dans l’hémisphère Nord et vers la gauche dans l’hémisphère Sud. Ce n’est qu’à la fin du XIXe siècle que cette force fit son apparition dans la littérature météorologique et océanographique. Le terme force de Coriolis n’apparut cependant qu’au début du XXe siècle. Cette force est nommée en l’honneur de l’ingénieur français Gaspard-Gustave Coriolis (1792-1843).