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Laurent Seydoux (Vert'libéraux): "Notre parti est le plus progressiste de tous"

Laurent Seydoux, vice-président des Vert'libéraux [Caroline Briner]
Laurent Seydoux, vice-président des Vert'libéraux - [Caroline Briner]
Forts de 14 sièges à Berne, les Vert'libéraux veulent maintenir leurs positions le 18 octobre. La sortie du nucléaire, un soutien aux innovations et la lutte contre les discrimination constituent leur priorité.

RTSinfo: De nombreux élus assurent que la problématique de l'écologie est désormais ancrée dans la politique, et que les partis verts n'ont plus aucune raison d'être. Pourquoi les électeurs devraient-ils élire vos représentants?

Laurent Seydoux (vice-président des Vert'libéraux): C'est joli de se revendiquer écologiste, mais il faut encore prendre des décisions qui vont dans ce sens. Le contre-projet indirect à l'initiative "Pour une économie verte" vient d'être rejeté par 95 conseillers nationaux. Cela prouve bien que la majorité des partis ne défendent pas la protection de l'environnement.

Votre initiative visant à remplacer la TVA par une taxe sur les énergies non renouvelables a été largement refusée (par 92% des voix). Quelle stratégie proposez-vous désormais aux électeurs pour faire diminuer la consommation d'énergie fossile?

Les automobilistes doivent pouvoir privilégier les véhicules électriques ou hybrides. Mais c'est surtout la mobilité dans son ensemble qui doit diminuer. On doit revenir à la notion de village. Il faut des zones qui intégrent plusieurs activités (habitats, commerces, travail, loisirs). Cela passe par une nouvelle approche de l'aménagement du territoire.

L'une des priorités du PVL est de faire sortir la Suisse du nucléaire. Mais les alternatives n'ont-elles pas un rendement trop insuffisant par rapport à leur impact sur l'environnement?

Tout a un impact, il faut l'accepter. Sauf que le nucléaire aura un impact sur les générations futures, durant des centaines d'années. Avec les énergies renouvelables, les effets sont moindres et ne touchent que la génération actuelle. Concernant le rendement, il faut améliorer les installations privées pour, qu'à terme, chaque ménage puisse être autonome.

Le PVL entend soutenir activement l'innovation. De quelle manière?

Il faut investir davantage dans les technologies propres. Les cleantech, par exemple, peuvent permettre de limiter la micropollution. Mais l'innovation, c’est aussi trouver des solutions dans les domaines de la santé, du social et des loisirs, où se trouvent les métiers de demain. Cela permettrait de transformer les emplois de solidarité, qui sont précaires, en des emplois de proximité, qui peuvent être pérennes. Il faut redonner la juste valeur aux choses.

Que préconisez-vous pour aider les entreprises à faire face au franc fort?

Les changements brutaux sont inévitables. Néanmoins les associations économiques devraient être moins figées et se concentrer davantage sur les emplois de demain. D'ailleurs je suis extrêmement favorable à un fonds souverain qui puisse investir dans l'innovation. Il faut aussi voir ce que va donner la réforme de fiscalité des entreprises (RIE III). En attendant, les collectivités publiques devraient favoriser les entreprises locales qui font des efforts environnementaux et sociaux au lieu d'engager les entreprises les moins chères, souvent étrangères. Le trop bon marché coûte trop cher!

Le PVL soutient une harmonisation de l'âge du départ à la retraite à 65 ans, tout en plaidant pour sa flexibilité. N'est-ce pas contradictoire?

Il faut un âge pivot, mais avec une flexibilité de plus ou moins 5 ans. Le montant de la retraite pourrait augmenter via des heures supplémentaires ou un fonds de pénibilité.

La lutte contre la discrimination est l'un de vos chevaux de bataille. Vous soutenez activement le mariage pour les homosexuels, mais que faites-vous pour l'égalité hommes-femmes?

Nous sommes favorables à un congé familial. Ceci permet au ménage de s'organiser comme il l'entend.

Que doit faire la Suisse face à la crise migratoire?

Le plan d'action doit comprendre plusieurs approches. D'abord, il faut aider les pays en conflit à trouver une solution. La Suisse inter-nationale peut faire beaucoup dans ce domaine. Il faut aussi apporter davantage de soutien dans les zones frontières, notamment via le HCR. Enfin, il faut établir un plan d'accueil. Nous pensons que la Suisse peut faire venir 10'000 à 20'000 personnes.

Quel est votre objectif pour ces élections et quels types d'électeurs pensez-vous pouvoir convaincre?

Comme nous bénéficions de moins d'apparentements qu'il y a 4 ans, nous souhaitons avant tout consolider nos positions. Nous visons les personnes qui défendent l'écologie avec une vision économique et ceux qui sont de droite et qui constatent que le PLR n'est pas un acteur de la transition énergétique. Et enfin les jeunes car notre discours est très progressiste.

Pourquoi n'avez-vous pas de section dans le Jura et en Valais?

Elles vont venir. Elles doivent s'articuler autour de leaders.

Propos recueillis par Caroline Briner

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Questions fermées

RTSinfo: Faut-il passer à un Conseil fédéral à 9 membres?

Oui

Faut-il relancer le processus d’adhésion à l’Union européenne?

Non

Faut-il accueillir davantage de migrants?

Oui

Faut-il augmenter l’âge de la retraite pour assurer le financement de l’AVS?

Non

Faut-il instaurer une caisse publique d’assurance-maladie?

Non

Faut-il restreindre le droit d’initiative populaire?

Non

Faut-il sacrifier un peu de liberté individuelle au profit de la sécurité en augmentant la surveillance (écoutes, etc.)?

Non

Faut-il autoriser les couples de même sexe à adopter?

Oui

Faut-il abroger le service militaire obligatoire?

Non

Faut-il doubler le montant de la vignette autoroutière?

Non

Faut-il que l’Etat aide à la formation d’imams en Suisse?

Oui, s'il fait de même pour les autres représentants religieux

Faut-il imposer l’apprentissage d’une langue nationale comme première langue à l’école?

Oui

Les Vert'libéraux veulent se consolider

Créé en 2004 à Zurich, le Parti des vert'libéraux a pris une dimension nationale en 2007, année durant laquelle il est parvenu à faire élire une conseillère aux Etats et trois conseillers nationaux. En 2011, le PVL a poursuivi son envol, en obtenant deux sièges aux Etats et 12 au National.

Au niveau cantonal, les Vert'libéraux sont implantés dans 19 cantons, dont 5 romands (BE, FR, NE, VD, GE), où ils ont parvenu à intégrer les parlements (excepté à Genève). En revanche, ils ne sont dans aucun exécutif romand.