La sexualité des seniors traitée avec humour et subtilité dans la série "Septième ciel"

N’en déplaise aux plus prudes, la sexualité des seniors est une réalité. Personne n’ose en parler sauf les chiffres! Dix pour cent des résidents de maisons de retraite ont encore une libido tenace et active. En partant de ce constat, Clémence Azincourt a développé "Septième ciel". Mise en images par la réalisatrice Alice Vial, la série est portée par Irène Jacob (Isabelle), Sylvie Granotier (Rose) et l'acteur chevronné Féodor Atkin (Jacques), que l'on connaît aussi comme la voix française de Dr House.

"Tu sais qu’il y a plein de façons de faire l’amour… Regarde-moi dans les yeux! Tu vois, là, on fait l’amour…" Ce dialogue prononcé par Rose résume parfaitement le ton de "Septième ciel". Dans la dernière ligne droite de leur vie, la sensualité et le romantisme carburent à plein régime. Car à leur âge, "L’amiral", petit nom que Jacques donne à son pénis, n’est pas toujours au garde-à-vous.

N’empêche que ces deux seniors ne sont pas que des corps capricieux, des peaux qu’il faut laver et soulager. Ils sont aussi des cœurs d’artichaut encore capables de s’émoustiller, des êtres sensibles qui ressentent toujours cet irrésistible besoin d’aimer et d’être aimé. Et parce qu’il ne leur reste plus beaucoup d’années, ils n’ont plus de temps à perdre pour vivre une dernière belle histoire d'amour.

Du mouroir à l'amour

Pourtant, ce n’était pas gagné d’avance. Lorsque Isabelle prend la décision de placer son père en résidence, le ciel tombe sur la tête de Jacques. Ce veuf inconsolable, bien portant, vit chez sa fille et ne comprend pas qu’elle se débarrasse de lui en l’expédiant dans un mouroir. Aigri, en colère, Jacques se plie malgré tout à la décision d’Isabelle. Pas le choix. Après un entretien en demi-teinte avec les responsables de l’établissement, un dernier adieu à son toutou, à peine un signe de la main à sa fille, voilà Jacques, nouvel arrivant, aux portes de la dépression.

Mais une lumière s’allume soudain dans cette obscurité en la personne de Rose. Fringante octogénaire, comme lui, un peu excentrique, très cultivée, qui n’a pas sa langue dans sa poche et semble bien décidée à mettre le grappin sur ce bougon. Elle est intriguée. Ce n’est pas son parfum. Elle lui conseillera d’en changer. Autre chose, indescriptible, une fragilité peut-être, l’attire.

>> A voir, "Les dunes", premier épisode de la série "Septième ciel" (disponible jusqu'au 2 septembre 2024) :

Humour et subtilité

Par maladresse, au lendemain de son admission, une jeune stagiaire de l’établissement annonce la mort de Jacques à sa fille par téléphone. Isabelle arrive rapidement en pleurant et constate avec bonheur le quiproquo. Bouffée par le remords, elle insiste pour reprendre son père à domicile. Mais Jacques refuse vertement et l’envoie bouler. Dès lors, Jacques et Rose vont faire souffler un vent de panique dans cet établissement en vivant leur relation à fond.

Avec beaucoup d’humour, de tendresse, de subtilité et d’intelligence, cette comédie romantique questionne le rapport aux aînés dans une société qui les infantilise. Galvanisés par leur amour, Jacques et Rose vivent leur passion envers et contre tous, qu’importe les désagréments liés à la vieillesse et la désapprobation de l’entourage. Mais leur relation résistera-t-elle aux nombreuses embûches et réticences qu’on leur impose?

Philippe Congiusti/aq

"Septième ciel", mini-série en dix épisodes de 26 minutes. A voir depuis le 3 février 2024, les lundis dès 22h40 sur Play RTS et les dimanches à 22h40 sur RTS1.

Disponible en intégralité du 2 mars au 2 septembre 2024 sur Play RTS.